
Route de M a s t r i c h t à B o n n — '
Raifons morales d'examiner la Terre.
B o n n , le z je Mai 1778.
M A D A M E ,
L. route que j'ai tenue de Majlrkht
i c i , e fl la même que j ’eus l’honneur de décrire
a V . M. l’année dernière, faite feulement
en fens rétrograde: ainfi, quoique
je n’aie perdu de vu e , ni la nature du fo l,
ni les progrès de la fertilifation, je crois
devoir Lui épargner ces détails.
Je ne crains pas cependant que V . M.
vo y e fans intérêt les parties de mes descriptions
qui ne regardent que des fables vi-
trefcibles & calcaires, des fols itériles ou
fe r tilifé s , des terreins élevés ou bas : Elle
fait bien-que c ’e il- là le premier but de
mon
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mon vo y ag e ; & que ce but e fl important,
[s’il eit bien rempli» Auiïi ne fupprimerai-
je rien d’effentiel en ce genre.
J I II femblejd’abord que ces détails ne foient qUe des objets de pure curiofîté, & pour
I l e s Naturaliftes feuls: je conviens même,
| q u e ceux qui n’ont point abandonné les
« p r in c ip e s re ligieu x, eflentiels au bonheur,
■peuvent les confidérer fous ce point de vue.
| Mais l’état où notre Globe eilaéluellement,
■ a pour caufe un Etre in telligen t, ou il nç
I l ’a pas; il y a une Révélation, ou il n’y eh
| a point; l’Homme efl: indépendant, ou il
I ne l’eit pas. V o ilà des Théfes . oppofées
I I qui ne fauroient être indifférentes à perfen- ne : & tous ceux qui fe font donné la pei-
I ne d’y jetter un coup d’oe il, favent que c ’effc
I la Phyfique & l’Hiftoire naturelle qu’on
I appelle en témoignage aujourd’hui. N e
Il ferons - nous donc aucun effort pour entendre
nous-mêmes ces témoins ? Nous lais-
férons- nous condamner au néant fans examen?
Il y a bien moins de fatigue & de
dégoût à fouillér les Archives de la T e r r e ,
A qu’ à éplucher les détails d’une longue pro.
cédure. Cependant nous voyons tous les
jours des gens facrifier, p la iü r , rep o s , fan»
| t é , à la pourfuite d ’un procès pour des