
Rhin pouvoir avoir été autrefois p]as
élevé en cet endroit, & ce* coquillages
pouvoient ainü être fiuviatiles. C ’eft dont
l ’examen de cet o b je t, que je vais avoir
l’honneur de communiquer à V . M.
En paiTant à Oppenbeim l’année dernière
j ’y avois ramaffé quelques pierres qui ren-
fermoient ces mêmes .coquilles ; mais j’y
avois aufli trouvé des empreintes de petites
V is , qui m’avoient paru provenir de
la M e r ; ce qui me JaiiToit peu de doute,
fur la nature des autres coquilles. Cependant
il valloit la peine d’examiner les
Collines e lle s -m êm e s , n’eû t-c e été que !
par cette fingulière composition.
Je m’informai donc dès mon arrivée ici,!
des lieux où l’on trouvoit cette pierre fil
remplie de coquilles. L e premier qu’on!
m’ indiqua fut Monbacb, à une lieue &
demie de diftance vers le bas du Rliin;
& j ’y fus avant- hier. D ’ici à ce Villag
e , je traverfai une plaine très peu élev
é e au deiTus du F leu v e , & dont le fol
n’ eft formé que du fable & du gravier
qu'il charie; mais a u -d e là , en montant
vers les Carrières par une pente douce,
je vis peu à peu changer le fo l; de gris,
i
¡1 devint blanchâtre; puis je le trouvai
mêlé d’une pierre à chaux friable * & j ’y
vis enfin mes petites coquilles.
Les Carrières font fur le haut de la Colline:
on la creufe profondément pour en
tirer la p ie rre , & l’on comble les foiFes
anciennes avec le moellbn. On voit par
l’inégalité du te r re in , que les Carrières
¡comblées occupent déjà un très grand ef-
pace. J’entrai dans plufieurs de celles
qui étoient ou ve rte s, & je fus bien content
¡¡d’y être venu. Il effc peu de Collines oûl
la pétrification foit fi fingulière. T o u te la
maffe a été originairement un fable calcaire
mouvant, extrêmement mêlé de coquilles.
Les petits buccins ÿ dominent fans aucu-
pe comparaifon & font répandus partout;
bais il y a fréquemment des couches de
[ces petites moules, dont la longueur n’excède
pas quatre à cinq lignes : leurs valves
font prefque toutes féparées & couchéeà
|de plat; la majeure partie ayant la convexité
par deiTus. C ’eft de cet é ta t ,
que la Colline a paffé à une forte de pétrification
que je vais décrire.
En partant de la furface, on trouve un
erreau de quelques pieds d’épaifleur, qui
F tout en défordre. A ce terreau fuccè-
Tome IV , A a dé