
les grand’ routes ; d’autres moins larges,
fervent de chemins particuliers pour l’e x ploitation
des terres.
Par le moyen des Eclufes qui font à l’embouchure
de ces Canaux vers la R iv iè re ,
on y tient 1 eau intérieure à une hauteur
te lle , que la R iv iè r e , qui éprouve les ba-
lancemens de la marée, fe trouve plus bas-
fe que les Canaux quand la marée e il baffe.
On prend donc ce moment pour ouvrir les
Eclufes, afin de laiffer écouler l’eau des Canaux
qui a été élevée par les moulins.
Mais dès que la marée haufle, on ferme
1 Eclufe, ou e lle fe ferme d ’elle - même ; & a-
lors,-quoique 1 eau de laRivière s’élève au-des-
fus du niveau desCanaux, elle ne peut v entrer.
Il arrive fouvent au Printeras, lorsqu’il
faut mettre entièrement à fec la furface des
prairies, que laR iviè re n’e il pas affez baffe
dans le re flu x , pour que les Canaux ordinaires
puiffent s’y vuider. On s ’eft ménag
é une reffource pour ces cas i là. Il y a
près de quelques unes des grandes é c lu fe s ,
à Rotterdam par exemple, des baflins élevés
de 4 à 5 pieds au - deffus des Canaux ordin
a ire s , que l’on nomme hauts Canauxt dans
lesquels des moulins à vent foulèvent encore
1 eau, qui peut alors fe verfer dans la
Ri-
R iv iè re au moment qu’elle eft la plus
baffe.
T e l e il donc le méchanisme général par
lequel , d’un terrein qui pourroit - être encore
le fit de la M e r , on a fait un pays très
peuplé & très fertile. L ’eau des pluies ,
& celle qui s’y répand quelquefois par des
accidens dans les digues, eft raffembléedans
les fo ffé s , é le v é e 'p a r les moulins à vent
dans les Canaux , & verfée par les Eclufes,
d ’un côté dans la Meufey & de l ’autre dans
le Zuiderzée, aux deux temps du jour où
l’eau extérieure eft baffe par le reflux. Et
ii elle ne s’ abaiffe pas affez pour le niveau
des Canaux ordinaires, on la foulève encore
de 4 ou 5 pieds à leur extrémité dans les
hauts Canaux; ce qui fe fait alors par de
très grands moulins à vent.
Il faut fans doute quelque foin pour contenir
l’eau dans les Canaux, & pour garnir
la campagne d’affez de moulins; mais la
plus grande vigilance doit être aux E c lu fes
& autour des Digues , tant des R iv iè re
s , que de la Mer dans les endroits où
elle n’a pas formé des Dunes. On tremble
que le lit des Rivières ne s’élève trop
p a r le limon, pour que les d igu e s , qu’il
faut toujours hauffer à proportion, puis-
B s feac