
On y a encore celui de fin ir , pour ainû dir
e , ces fuperbes grouppes, où le grand
S c u l p t e u r femble n’avoir fait encore
qu’ indiquer de magnifiques formes, & Jais-
fé à l’Homme & au tems le foin de le*
achever. Mais fi ces plaifirs nous manquent
dans les Collines, nous y éprouvons
celui de voir comment tout fe finira; ce
font de beaux p ie d s , & quelques bras
moelleufement. contournés, finis fous, la
direftion du grand A r t i s t e , & qui nous
font comprendre ce que deviendront les
ébauches lorsqu’elles feront arrivées au
même point: c’eft en un mot le champêtre,
fubftitué au fauvage. J’en ai beaucoup
joui dans toute cette courfe d hier. Ce
n’étoient que des Vallons & des Collin
e s , aulieu de Vallées & de Montagnes;
des Prairies * au lieu de Pelouies; des Ar.
bres fruitiers des Chesnes & des Hêtres,
aulieu des M élèfes & des Sapins : point de
Rochers menaçant ru in e ; point de Glac
ie r s , de Cascades ni de Torrens ; point
non plus de tous ces travaux faits pour
garantir contre les eaux des jouiifances
précoces. Mais j ’éprouvois la fécurité; je
voyois partout la jouiiTance aflurée, en ce
que l’Homme, fûr de fon te r re in , pouvant
le tourner & retourner comme il veut,
y
y produit la variété: mais c ’efl une variété
fimple & champêtre ; car elle effc l'ouvrage
de l’Homme des champs, vivant de fon
travail1, jour à jour ou année pa^ année ,
ayant fon fonds fous la terre & ne pouvant
que l’aider à fôrtir.
Combien de plaifirs ne vo it-on pas g o û ter
à cet Etre qui fe laiffe encore entraîner
par la douce pente de la N ature ! Comment
fe peut-il qu’il ne nous porte pas à nous
rapprocher de lui? J’ai remarqué avec ravis-
fement un de fes grands avantages, de^
I puis que dans toutes ces dernières courfes
* je me fuis un peu naturalifé avec loi ; ne
I vivant presque qu’avec lu i , en plein air
| ou dans les Chaumières: je parle de cette
dispofition qui continue chez lui à lier la
VieiUeiTe à fEnfance , & fait leur bonheur
I commun. 'Quelle admirable dispenfation
de la Providence ! Le bonheur de toutes
les vieilles gens de la Campagne, ’efl d’avoir
foin des petites enfans; & il efl ft
v if , qu’ il excite encore chez eux tous les
tranfports, toutes les douces langueurs
de l’amour. Ayant étudié leurs mouve-
mens extérieurs, je n’ai pas le moindre doute
que les plus vifs fentimens intérieurs ne
accompagnent. l’Enfant fent l’impresÛO0