
m’avoit tant embarraffé par fes coquilles,
fut le premier fous lequel je paffai. Le
voyant ainfi à quelque diftance , je rernar-
q ù a i, que le Rocher qui le porté, eft fé.
paré du refte de la M on ta gn e , comme ce.
iui ¿ ’Ehrenbreitjîein; ce qui femble’ indiquer
une même caufe de féparâtion. Le
fécond fut celui de Braubach: il eft encore
fur un Rocher qui renferme les mêmes
coquilles. Les autres font prefque tous
auffi fur, des Rochers ifolés; mais non de
la même efpèce : ce font les Jchifles ordi-
naires des Montagnes primer diales, où il
n’y a- point de corps marins. . Quelle belle
fuite de [chiites que celle que j’ai vue fur
ma route/ Us deicendent en Promontoires
jufques fur les bords du Rhin; & ce font
eux qui entrecoupent il magnifiquement
l’étroite V a llé e où il coule. Mais leur
feuilletage s’efface peu à peu. On ne
l ’apperçoit déjà que rarement fur les pentes
tournées au Nord ; parcequ’elles font
abandonnées à la N a tu re , & que la Mous-
fe les Broffailles ou les Bois les recouvrent.
Dans les faces tournées au Sud,
c ’eft la main de l’Homme qui les détruit,
pour les rendre propres à la culture. Ces
faces préfentent partout des Vignobles fou.
te*
tenus de murs ; & à mefure que l’aétion
[de l’air y décompofe ies fchifies, leur
: moëlion augmente le terreau , ou fert à
I réparer les mûrs. Dans quelques fiècles
! on ne connoîtra plus fur quel fol on cultive;
il y a déjà, beaucoup de croupes où
les rochers ont totalement difparu.
Derrière le Château de Braubach, comme
à peu de diftance de celui de Lahn[tein
&-à Breitbacb, on. exploite des Mines de
I cuivre. Il paroît, partout ce que j ’apprends
de cette chaîne de Montagnes, qu’elle eft
très abondante en minéraux : & fi elle n’é-
toit pas fi fort enveloppée de talus fertili-
fés, peut-être en appercevroit-on davantage.
Mais l'échange eft heureux, ainfi
on ne doit pas le regretter.
Tandis que je parcourois les bords d’une
de* enceintes formées par les contours
du Rhin y j ’y vis entrer un convoy, qui
| tout à coup fit retentir cette folitude. Quatre
grands bateaux, réunis par des pièces
de bois couvertes d’un plancher, portoient
I fept à huit cents perfonnes, toutes affifes, à
I I exception d’un Prêtre & d’ un Porte -ba-
flière. Rien ne reflembloit mieux à des
Brébis. qui entourefit leur Pafteur. Ils é-
îoient partis à pied le matin de plufieurs
y i i -