En effet ce filon contient des couches mari-
nés ferrugineufesy de la même nature que
celles des Collines calcaires voifines formées
fur le Scbifie.
Nous partîmes à' Elbingerode dans l’après
midi pour nous rapprocher de Clau/lhal.
Notre chemin fut encore quelque tems fur
des Sommités calcaires ; & avant que d’en
fo r tir , nous trouvâmes une autre Mine fin-
gulière à Arenfeli. , C ’e il encore un vrai
filon ; mais dans une Montagne de pierre à
cbaux. C ’eft à -d ir e , que cette Montagne
a aufli été fendue f & que la fente a été rem-
plie d'une Gangue. L a matière de ce filon
eft encore calcaire en plus grande partie; mais
cette pierre à cbaux d iftinéte, eit fcrrugineuje,
& parfeméede concrétions de Jafpet comme
celles d’Elbingerode ï on y trouve auifi
une matière v e rd â tre , q u i, comme le
Jaspe y ne fait pas effervefcence avec l’eau-
forte.
L e haut de cette partie des Montagnes
calcaires étoit encore recouvert de fable &
de grès vitrefctbles : & continuant à march
e r , fans aucune inflexion fenfible , nous
nous trouvâmes fubitement fur les Scbifie s ;
d ou nous montâmes plus rapidement. Puis,
traverfant .quelques petites V a llé e s , nous
arrivâmes fur les Montagnes qui appartiennent
au prolongement du Brocken ou Blocks-
berg. La matière dominante eft alors 1 zGranit ;
mais il eft tout en blocs le long de cette
route, & ces blocs fe trouvent à une telle
diftance de toute Sommité intaéte de cette
pierre, qui eft aifé de ju g e r , non feulement
qu’ils ne font pas dans leur place originaire
, mais encore qu’il ne font arrivés
là par aucune des caufes naturelles qui agis-
fent dans les Montagnes; favoir, la pefan-
te u r , la pente, & le cours des eaux. Ce
font donc de violentes exploflons qui ont
difperfé ces blocs ; & alors ils deviennent
un nouveau trait cosmologique de quelque
importance; car rian ne fe meut, ni ne
paroît s’être mu depuis bien des fiè c le s ,
dans ces lieux qui montrent tant de défor-
dre: un tapis dq verdure couvre to u t , en
confervant les contours baroques du fol.
Le bétail ne fauroit pâturer dans de telles
Prairies; mais l’induftrieux Montagnard
fait y faucher.
Olcrbrucke, où nous avions été la précédente
fo is , fe trouva fur notre ro u te ,
& nous y paflames aufli la n u it , dans
l’efpèrance dé pouvoir monter le lendemain
fur le Broken. Mais il fut encore enve