
fent leur réfifter dans les grandes crue^
d eau. C eil* la un ennemi continuellement
à craindre. Si des vents de l’Oueil ont
pouffé longterns l’eau de l’Atlantique dans
la Me r du N o rd , & que des vents du Nord
viennent l’accumuler fur les, côtes de la
Hollande, le Zuiderzée &. la Meufes’é lè v en t,
leurs vagues battent les digues, & te fort
de toute la Hollande dépend de la réfiftan-
c e de ces remparts il furieufement attaqués.
Auiîî n’épargne - 1 * on rien pour les rendre
impénétrables.
Il s’e il fait de tems en tems de terribles
inondations par la rupture de quelques digues.
C ’e ii alors une défolation inconcevable
i la M e r & la Riviè re réunies, fern-
b le n t fe ru e r avec fureur fur ce pays qu’on
leur a enlevé. Quand l ’eau fe verfe
par deffus une digue, elle tombe de fi haut
dans l’intérieur, qu e lle y forme un puits
monftrueux, où les couches d’arglUe étant
pe rcée s, l’eau de la R iv iè re s’élève par le
fon d : on y jetteroit en vain des matériaux
pour le combler ; il nfe s’y feroit jamais de
couche folide & impénétrable à l’eau qui
s’élève. On eft donc obligé de l’environner
de djgues, dès que l’abaiffement de l ’eau
de la Rivière le'permet.
Mais
Mais ce n’eit pas là le plus grand danger.
Si l’on n’avoit à redouter que l’ eau qui peut
fe verfer par deffus la d igu e , le pays e il
affez é ten du , & affez bien arrangé contre
les accidents , pour qu’il pût la recevoir fans
dommage effentiel; car tous ceux qui ont
à craindre des eaux extérieures, prennent
dès précautions contre elles. C e font les
ouvertures dans les digues mêmes qui font à
craindre. Ces digues n’étant que de terre
g la ife , fi l’eau les furmonte dans quelque
po in t, qui avec le tems fe fera affaiffé, le
courant qui s’y je t t e , ronge la digue; &
dès que fa croûte de gazon efl: emportée,
il s’y fait une g o rg e , où l ’eau fe rue de
plus en plus , en rendant continuellement
fon paffage. plus large & plus profond.
Quel n’e il donc pas le foin qu’ il faut apporter
pour les maintenir partout impénétrables
, & à une hauteur fuffifante!
L ’eau qui remplit les Canaux & les foliés
e il presque entièrement ilagnante. Il n y
a de circulation que par les p lu y e s , qui
tombent fur toute la furface , & qui vont
enfin fortir par les Eclufes. C’e il - là un
grand inconvénient pour les V ille s en Eté.
Car à cau fed e la multitude de leurs Canaux,
l ’eau y circule plus lentement qu’ailleurs ; &
Je