
l ’état n a tu re l, j’avois pris ces éminences
pour les Pics doht fe couronnent fouvent
les Montagnes primordiales.
Hier matin, en attendant l’arrivée de
notre Ba teau, j ’invitai M r . Trojfon à venir
v o ir ie s bajaltes de Roelands-eck; & chemin
faifant^ je jettai encore les yeux fur ces Mon.
tagnes de la rive oppofée. En ce moment la
fcène changea tout à fait à mes yeux: l’i.
magination montée fur les Cônes volcaniques,
auliçu de P ic s , je n’y vis plus que
des Cône s; & Mr. Trojfon en jugea comme
moi. Notre Bateau parut alors, remontant
le Fleuve. Je propofai à M. Trojfon de le
renvoyer à Coblentz, & d’entreprendre une
nouvelle courfe fur ces fommités : il y con-
fentit avec empreffement ; car les Volcans
s’étoient emparés de lui comme de moi.
N o tre bateau fut renvoyé ; & nous en prîmes
un autre pour traverfer le Fleuve.
L e hazard nous favorifa fingulièrement.
C ’é to it.u n jour de F ê te , & notre nouveau
Batelier n’ayant point d’occupation, nous
offrit de nous accompagner dans notre
co u r fe , & même de nous conduire premièrement
à des Mines de Cuivre qui n’é*
toient pas loin de là. L e maintien & les
propoa de c e t homme noua ipfpirèrent
de
■e ]a confiance , & nous acceptâmes fe«
IJifrsV
I La première chofe que nous remarquâmes
lut la r ive oppofée du F le u v e , fut du
loëllonde marbre, c ’eft-à-dire de pierre à
liaux teinte de couleurs variées. Notre
llatelier nous dit qu’on la tirofc d'une Monta
g n e du bord de la Lahn , & qu’on Tere»
! gloyoit dans les opérations de la fonte des
! Aines de cuivre. V o ilà donc une montagne
calcaire, dans le fein d ’une ch a în e . de
Hontagnes,' dont les matières dominantes
; font vitrefcibles. Le tems ne me permit
1 s d’examiner s’il y avoit des corps ma-
i ins dans ce marbre, mais je n’en doute
ns. Si donc les montagnes vitrefcibles
; ifétoient que des matières calcaires qui euf-
; iftnt perdu avec le tems leur phlogiftique
& leur air fix e , pourquoi cette Montagne
feule les auroit' elle confervées ati milieu
Icle toutes les autres qui auroient fubi ce
changement?
I Le lieu où nous avions débarqué fe nomme
Breitbacb; & c ’eftdans fon voifinage qu’on
exploite,des mines de cuivre, qni le troüV*nt
ajnfi au pied des Volcans . Cette fingula-
qté , qui frappe d’ab o rd , n’efl qu’acçiden-
Lîflle; «lie vient de ce que les Volcans
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