
péré ; parce que nous n’y appercevions
point de grande élévation. L e Trafs y mon-f
toit plus haut que contre les autres ; mais
nous ne découvrions audeffus, que des
champs qui ne nous fembloient rien promettre.
Cependant il ne nous reftoit que
cette reffource » & nous la tentâmes. Ar.
rivés avec allez de peine fur ce q u i, du
fond de la v a llé e , paroiffoit la croupe d’une
Co lline , nous ne vîmes que de vaffces
champs, formés d’un terreau de fchiftt , &
qui s'étendaient fort loin en montant infen-
iîblement. Nous dominions de là toutes les
v a llé e s , & nous vîmes avec furprife,que le
Trafs, couvert de Lime y les avoit comblées
à une hauteur prefque égale par-
' to u t , de la même manière que la glace remplit
le fond des hautes vallées des Alpes.
Mais d’où provenoit ,cette étrange forte
d’écoulement ? V o ilà ce qui nous embar-
raffoit toujours,
M . Troffon, qui n’étudioit les matières vol.
caniques que de ce jou r -là , fut cependant
celui de nous deux qui trouva le premier bout
du fil par le moyen duquel nous fortîmes de
c e labyrinthe. En marchant, presque fans
e fpérance, dans une pente cultivée èn
v ig n e s , il apperçut une pierre ponce y puis un
monmonceau
de bafalte. Cette première découverte
nous fit donner plus d’attention autour
de nous ; & nous remarquâmes que les bornes
des poffeilions étoient de bafalte.. Plus
loin,auprès d’unenouvelle vigne qu’onavoic
gagnée fur des broffailles, nous trouvâmes,
& des pierres ponces en abondance, & des frag-
mens de bafalte. Une jeune fille étoit auprès;
nous lui demandâmes il l’on trouvoit de ces
pierres dans le terrein. „ Que trop, dit-elle,
L & M .le Curé, qui vient de faire établir
„ une nouvelle v ig n e , en a tiré de grands
„ monceaux.”Nous fûmes dans cette vigne,
& nous y trouvâmes- des prismes de bafalte.
Certains alors que nous étions fur une
hve, & près de quelque V o lc a n , j ’étudiaî
avec plus de foin l’horifon, & je découvris
Ivers le haut des champs, à une grande distance,
le fommet de quelques arbres qui
paroiffoient fort éloignés. Je les foupçon-
nai d’appartenir à un Côn e ; parce que les
Cônes de laves ou de bafaltes n e , peuvent
pas fe cultiver, & que les arbres s’y plaifent.
Nous nous déterminâmes donc à y aller.
Pendant longtems nous ne vîmes rien déplus
qae le fommet de ces arbres; mais enfin
ils parurent comme fortir de te r r e , & s’élever
fenfiblement à mefure que nous marchions
J & il fe trouva en e ffe t, que c ’étoit