
L a pétrification eft plus générale dans
cette .partie des Collines. filles font
de vraie pierre à chaux par couches, dont
on peut tirer des pierres de taille. Ces
Collines font en général peu élevées; elles
n ’exc.èdent nulle parc 200 pieds au ■ deifus
du Rhin.
Quoique j ’eufle ¡trouvé tout ce que je
deiirois, quant à l’objet de ma courfe,
j ’allai plus a v an t, dans l’efpérance de trouv
e r quelque nouvel objet d’obfervation. Je
remarquai en effet fur mon. chemin une
chofe fort iingulière. Au delà du Bourg
de Nackenheim., les Collines calcaires s’éloignent
du Fleuve ; & continuant en demi
ce rc le , elles s’en rapprochent à une lieue
de là près de Nerfiein. Or dans ce contour
elles embraifent entr’elles & le Rhin, une
autre Colline abfolument ifolée , qui cil
compofée de couches de pierre fableufe d’un
rouge cramoifl. Cette couleur foncée n’y
paroît qu’une teinture ; la pluie l’extrait,
& elle teint en rouge le mortier des murs
qui en quelques endroits foutiennent les
terres. L e moellon du haut de la Colline
a perdu une grande partie de fa couleur;
& on le voit devenir plus foncé par gra^j
dation jusqu’au bas, où il rougit les doigts.
On
On voit dans les couches des veines gri-
fes; où la teinture n’a pas pénétré. Il
n’y a rien de calcaire dans aucune des jrar.
ties, & je n’y ai point apperçu de corps-
marinsé quoique les couches foient aquiformes.
Cette Colline eft probablement plus
ancienne que la chaîne calcaire y car il fem-
ble qu’elle aît détourné le courant qui for-
moit celle - ci.
Au - delà de Nerjiein je retrouvai donc
ces Collines calcaires, venant des derrières
de la Colline rou ge, & continuant enfuite
par del^ Oppenheim. La pétrification de cette
partie eft encore très fingulière. Elle
n’eft plus par couches, mais par grumeaux
fans ordre, & réunis fçulement par des fi-
jlets pierreux, entre lesquels le fable eft encore
mobile. Ces grumeaux font très
durs dans leur intérieur; il y en a même
dont la fubftance eft cornée ; c’eft- à - dire
Jque facaflure eft liffe comme celle despier-
Ires- à - feu : feulement ils font calcaires. De
ce noyeau dur , la pétrification eft de moins
[en moins parfaite, jusqu’au fable qui l’enveloppe..
L e fab le , comme fes grumeaux ou
grès, eft tout mêlé des petits buccins, de
petites moules, & furtout d’une quantité
prodigieufe de 'ces petits vis que j ’avois
A a 4 vue*