
L es Seêtes fe font perfécutées ; c’eft
fans doute un grand mal : mais ouvrons
l’Hiftoire . . . Quels maiTacres bon Dieu!
& pour de vils intérêts ! Si l’Homme de.
vient méchant, manque - t - i l de prétextes?
E t fi quelque caufe a v o i tp u le contenir-
n’é to it-c e pas la Religion? Mais elle le
contiendra enfin. Que k s efforts fe réunifient
pour l’établir; & elle furmonters
toutes les paifions ; même celle de Yintoiè,
rance. E f t - il quelque moyen plus puiffast
de porter le coeur des hommes à la paix ,
que la Loi de leur P e r e commun, qui leur
ordonne de fe fupporter mutuellement.
Tous les partis produifent donc ce bien,
de réàlifer l’affetlion des hommes les uns
pour les autres, en la concentrant. Mais
pour l ’ordinaire ils . produifent en même
tems le mal de la perfécution ; & il faut
être bien peu a tten tif, ou bien partial,
pour ne confidèrer fous ce dernier point
de vue que les Sectes religieufes. On fe-
roit donc un bien eflentiel à la grande
Société ( à celle veux-je dire qui eft ras-
femblée en tas dans les V ille s , où l’affec«
tionfe noye dans un océan) f i , fans détrui*
re le fp r it de parti ( dans lequel ëft renfermé
celui de co terie ) on pouvoit en réparer
íer la perfécution. Or la Religion feule
eut produire cet effet. S’il eft pôffihje
’engager les hommas à ne pas fe quereller,
quoique divifés en partis, ce fera fans
Boute quand ils feront perfuadés, qu’ils
Boivent obéir à une Maître commun, donc
[a première des L o ix , eft le fupport mutuel,
même envers fes ennemis, & dont les
bromeffes ne regardent^ pas feulement^cette
[courte v ie , mais uñe exiftence éternelle.
Si les perfécution religieufes ont érë quel-- I quefois auffi violentes que les Guerres
(territoriales & celles des partis politiques,
f c ’eftque les Philbfophes ne fe font pas encop
e réunis , pour imprimer le Chriftianisme
I dans le coeur des Puiffans, & pour montrer
là la généralité d is Chrétiens, que celui
I qui les invite à prendre les armes au nom
I de Jefus, eft un fourbe ou un infenfé (a).
La
( * ) Qu’on fe difpenfe d’ouvrir l’Hîftoire Ecclefitfti-
I que ; je dirai mo i-ni âme ce qu’on y trouvera: bes
■horreurs. Dès 'q u ’ une fois des vues mondaines dans
[quelques Chefs, ou une démence inconcevable, eurent
produit le Monftre de l'Intolérance, les têtes furent
pouleverfées, & l’ amour pour l’Humanité fit des
pourceaux. '
f „ Eclairez les hommes, par la Religion même qu’ ils
L refpeftent: démasquez ceux qui leur en impoiènt
Teme IV . S „ fous