
L E T T R E XCIII.
Eruption volcanique dans des Montagnes Je
fchiites du bord du Rhin ------ Sol vol.
caniqne à couches régulières entre Andki.
n a c h &? Iç Lac de L o c h .
N ï e d e r - M e n i c h , le 2$e Mai 177g.
M A D A M E ,
M e vo ici arrivé au coeur de l’ancien
Empire de V u lca in ; je ne vois, plus autour
de moi que feories de fes forges.: maii
Neptun e travailloit avec lui; c ’e il ce que
je commence à appercevoir clairement &
que je me propofe d’étudier. avec foin.
Continuant ma route ce matin depuis
Oberwinter, & paifant devant la carrière
bafaltique, j ’ai été attentif au, changement
qui fe feroit dans la nature des Collines
qpi bordent le chemin. T an t que j ’ai
parcouru le pied; du, C ô n e j e n ’ai vu
qu’un
®u’un terrein compofé de fes débris, &
cultivé en vignes. Mais après l’avoir dé-
paiTé, j ’ai trouvé la coupe verticale d’une
Colline à couches pierreufes, iî régulières,
que je les ai prifes au premier coup d’oeil
jbonr de la pierre à chaux. L ’efp'rit de
iitre m’a détrompé': c ’eil: une pierre fafleufe
très compacte, dont les couch e s,
qui n’ont fouveiit qué quelques poücés d’é-
paiifeur , s’élèvent par une pente infenfible
vers le Cône vo lcaniqu e, qu’elles recouw
yrent de ce c ô té - là , fans aucune apparence
de défordre. Ces couches, qui font vili-
ijlsment des dépôts de la M e r , quoique
jjé n’y aie pas trouvé de cerps marins ,
ont donc été formées depuis que le Cône
d’étoit élève.
I De là jusqu’à Fornich, où par les directions
de Mr. Collini j ’avois apperçu des
Üafaltcs dans mon précédent v o y a g e , je n’ai
plus trouvé que des fchijles le long du chemin.
A un village nommé Broehl on commence
à appercevoir les confins de la
èrande région volcanique ; c’e il le premier
jjeu où l’on faife commerce du TrafJ ; c ’eil-
à - dire de ce edinpofé de pierres ponces &
de quantité d’autres futilances que les V o lcans
rejettent. f L e bord du Rhin était
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