
de fer mire, & de magnèfie. Quels mystères!
Dans l’après midi de ce jo u r -là nous nous
rendîmes à JLlbingerode paffant ainfi de
l ’extérieur à l’intérieur du Harttz. . - . .
11 ne n’eft pas poffible de réfiiter au defir
de décrire à V . M. ce p a f fa g e q u i vient
fç mettre à la traverfe de toute autre pen-
fée. Ilfaudroit que je n’eufïe jamais tenté
de L u i peindre les routes des Montagnes,
pour ne pas faire un effort en faveur de celle-
c i , quoique tous mes crayons foient ufés.
I le f e ld eil dans un Vallon champêtre, où
la culture s’étend fur le pied des petites
Montagnes qui l’environnent ; & cette culture
n e il que des p ra ir ie s, des Jardins &
des vergers fans autre ornement quo les
foins du Cultivateur, fécondés par la N a ture.
Ces tableaux là font agréables même
fur le chevalet : mais, ici 11 ne faut pas publier
le Cadre. V in g t petites Montagnes
fe difpurenr l’avantage de l’orner.: les unes
fe preifent entr’elies pour venir recevoir fur
leurs pieds la douce influence d’une culture
champêtre; les autres s’élèvent en amphithéâtre
par derrière, portant fort haut
leurs têtes garnies de feuillage , qui fervent
enfin de Cadre au Ciel.
Pour
Pour mieux jouir dé ce bel cnifemble,
nous montâmes fur celle de ces petites
Montagnes qui touche aux Jardins du C h â teau.
Quelle accumulation de beaiftés
champêtres & fauvàges! Sur notre gauche
le Vallon s’ouvroit vèfs des Plattles
entrecoupées de Coteaux , qui fe têrmi-
noient aux Collines de la Thuringe. A
la droite étoit le Hartz; & l’on pouvoît
g’y tranfpôrter d’un èoup d’o ë ïl, fi Fort né
fbngeoit pas au chemin; mais dèà qu’on
cherchoit à fe le figurer, oti entroic dans
un vrai labyrinthe. Déjà TOrt rie v o y a it
point commènt fo rtif du Vallori à'liéfeliii
& fi par un effdrt d’imagination on gâ-
gnoic le Vallon voifîri oû étoit un petit Lac*
ori s’y trouvoit renfermé fans réffoürce :
deux Montagnes couvertes de Boisffëpres-
fbieat tellement, qu’on n’y diflinguoit point
de féparation. D e là au haut des Mort,
ta gn e s , plus de route concevable ; les dégradations
infenfibles de la teinte duL verd
dés Bois & la grandeur décioifFarite â
fo e il des pyramides des Sapins, étoient
les feuls aides pour y fentîï des diftances^
& les douces inflexions de ces nuées de
verdure, étoient les feules traces d’une multitude
de Vallées, par lesquelles oii péné-
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