
L E T T R E L X X X I X .
Examen tepographîque & T o n g r e s , relatif à
la quejlwn: Si des anneaux, trouvés à fes
muré, indiquent un ancien Port de Mer.
s T o n g r .e s , lg z ie Mai 1778,
M A D A M E ,
t ^ m ê îê M îê
oJ; e viens d'éprouver bien fehfiblement,
qu’il n e faut pas reiler dans fon Cabinet,
lorsqu’on veut faire des fyilêmes de Cosmologie:
que même il ne fuffic pas de
voyager & de s’informer; qu’il faut ob-
ferver foi * même <& voir les alentours
de tous les objets dont on veut tirer quelque
conféquence. C ’eft ce que V . M .
conclura Elle-même des obiervations que
je vais avoir l’honneur de Lui rapporter.
On voyoit encore il n’y a pas bien
longtems, de gros anneaux de fer aux
murs de la V ille de Tongres. On a cru
I qu’ils avoient fervi à atnarer des V a is .
[ faux ; & J ’on en a cou ch i, que la Mer v ôj
noit autrefois ju sq u e s - là , & que lle s’en
[ eft peu à peu retirée. Pour vérifier cette
conféquence , & controller la Tradition par
i l ’Hitloire naturelle , il fa llo ir voir d’abord,
[ quelle forte de changement auroit dû fu-
I bir la Me r , pour abandonner ces murs :
- afin d’examiner enfuice, s’il étoit confirmé
[ par d’autres phénomènes. C ’eft pour cela
1 qu’en m’éloignant de la M e r , & me dirigeant
vers Tongres, j’ai donné particulièrement
attention au nivellement du terrein;
: Pour juger de combien la furface de la Mer
auroit dû s’abbaifler, en paflant, du niveau
de ces murs, à celui où elle e il aftuelle.
ment. . |
Si j ’avois pu me procurer aifément des
obfervations correspondantes du Baromètre
en Hollande, je faurois bientôt la vraie
: élévation de cette V ille ; c a r 'j’ai mon Baromètre
avec moi. Mais je n’ai pas eu
le tems de chercher un obfervateur, pour
comparer fon Baromètre au mien (a). C e -
pen-
( * ) C’eft - là un inconvénient, auquel oa fera fujet,
jusqu'à ce que tous les obfervateurs fe foient détermlnés