
choifit pour le lieu de notre rendez-vous
Konigswinter ; Bourg fitué au delà des M0n<
tagnes : penfant qu’il nous conviendroit
après cette nouvelle fatigue, de defcenJ
dre par le chemin battu qui fert à chaj
rier les pierres de cette Carrière élevée,j
Nous nous mîmes en route après cet 'm
rangement, & il nous quitta au pied d]
la nouvelle Montagne. Sans la pluie non]
n’aurions peut-être pas été capables d’ar;
river au fomme t, à caüfe de 1^ roideuJ
de la montée & de notre fatigue ; mai|
rafraîchis par e lle , nous montâmes es]
core fort bien. Chemin faifant nous chéri
chions des yeux les matières volcaniquisj
mais il n’y en eut point. Etonnés de ceri
te circonflance , nous languiflions d’arri
ver à la partie de la Montagne -où les
décombres, jettes du haut, n’étoient pai
encore recouverts par la végétation : nuis
ils étoiént de granit p u r , & nous ne!
trouvâmes que cette efpèce de pierre jtisi
qu’au fommet de la Montagne. En voyant
ce fom m e t, de celui du Loevenberg, il
nous avoit paru comme une grande ifj
planade , garnie de quelques monceaux de
pierres. Mais c ’étoit de vaites Carrières,'
cireufées très profondément en quelques
en;
Endroits. Ce granit eft rougeâtre ôc peu
dur: les ouvriers le caifent avec beaucoup
d’adreife: ils en font de grands blocs pour
fervir de pierre de taille , ou des plaques
à revêtir le haut des murs. Us jettent le
I oëllon autour d e là Carrière; & c ’eft ce
ui a donné à la Montagne la forme d ’un
ône. L a ¡Carrière a commencé fans douh
au hauti d’un P i c , & fon déblais, je t t
e tout le tour de haut en bas, en a éf-
Ifacé les afpérités, en donnant à fes flancs
la pente que reçoivent par la même raifon
■es Cônes volcaniques.
■ Nous avions près de nous Drackenfels,
¡¡(Rocher du Dragon) ainfi appelle, parce-
lu ’on dit qu’ un Dragon s’y retiroit jadis.
II eft1 couronné des mafures d’un ancien
Éhâteau. L a tradition n’a peut - être con-
lèrvé que la qualification donnée par les
nciens habitans du p a ys , à quelqu’un de
es Barons fé ro c e s , qui fe retiroient dans
es repaires , d’où ils fo r to ien t, fuivjs de
aadits, pour piller les paflans, & métré
à contribution les pauvres Agriculteurs.
1 nous prit un defir de Chevaliers errans ;
nous defcendîmés du lieu où nous é tion s ,
vec fintention de viiiter la demeure du
ponftre. Mais la pluie qui fe renforça ,
l’approche de la fin du jo u r , nous firent
Y * chait»