
Je quittai Neu-wied le 2* pour revenir
à Wùjftntorn. La Tour blanche qui donne
le npm à ce lie u , eft une de celles que les
Romains avoient élevées dans tous ces
Pays - c i, en vue les unes des autres, pour
fervir de vedettes & de prompte communication
des avis. J’ai vu dans l ’Elettorat
d Hanovre plufieurs de ces Tours qui n’ont
point de porte. Sans doute qu’on y intro-
duifoit les petits Corp s -de -g a rde par des
échelles; ce qui jes mettoit à l’abri d’un
coup de main, & leur donnoit le tems
d’être fecourus. La T ou r de Wciffentm
e il bâtie fur un petit rocher de fchijle, au
milieu d une p la ine , renfermée entre des
Montagnes qui ie refterrenc avant qu’on
arrive à la vue de Coblcntz, <5c fe r’ouvrent
pour donner paiTage à la Mojelle. Cette
partie de la route eft presque entièrement
fur d anciennes alluvions du Rbin, & fon
gravier eft fubftitué aux pierres - •ponces qui
couvrent les champs â'/lndernach jusques
près de fVeiflentorn. Les Montagnes qui
refTerrent la rive gauche du Rbin , & qui
féparent les deux plaines , font de
Jchijle,
En entrant dans Coblentz on appe rço it,
par les peintures des maifuns, que l’on eft
fur
furies confins des matières volcaniques &
naturelles. Parmi les maifons encadrées
11e gris -noirâtre, qui y font encore en
grand nombre» on en voit déjà beaucoup
dont les cadres font rouges ; ce qui fait
juger que l’on approche des montagnes de-
; pierre fableufe rougeâtre.
Je ponnoiifois un fôflile curieux venant
de ces p a y s - c i; c’eft une efpèce de tcré-
Uratule abfolument inconnue dans nos
[iVlers (a). A mon premier paflage à Collkntz,
examinant les Montagnes - fies envi-
Irons pour chercher à y reconnqîcre celle
Iqui renferme ce fojjile, j ’avois cru vo ir
■partout des fchiftes au bord du Rhin ;
& cependant, fuivant mes informations,
Ice fojjile dévoie fe trouver dans ces mêmes
iMontagnes. C^étoit - là un des objets que
[je me proppfois d’examiner.
Il falloit d’heureufes circonftances pour
[me tirer du labyrinthe où cette feule re-
[cherche m’a je tte ; & je les ai rencontrées.
[J’svois été recommandé ici à Mad. de la
| Roeh'èt par une perfonne digne d’avoir été
fa tradu&rice, Mad.-de la Fixe dç la Ha ye ,
qui a procuré aux François le plaïfir de
[lire les Mémoires de Sternheim, fans qu’ils
per