
Chacune de ces Eclufes e il donc PiiTue
d un des Boefems ou Canaux. L e dernier
Canal qui aboutit à cette iflu e , e il la réunion
de nombre d’autres qui ont parcouru
nn grand diilriêt. Chaque Eclufe appartient
donc a un fyilême particulier de Ca-,
naux qu’elle décharge. Et comme cependant
tous ces enfembles diitinéts, doivent
aboutir les uns dans les autres, pour fa c iliter
la navigation intérieure, on établit
des communications par le moyen d’éclufes,
qui fervent a tenir tous les différens fyilê-
mes de Canaux dans leur niveau convenable
, en confervant le moyen de faire paffer
les barques de l ’un à l’autre. C ’eil toujours
dans une petit b a fîîn,, & entre deux portes
, que la barque e il élevée ou abaiiTée,
fuivant qu’elle doit monter ou defcendre
pour entrer dans une nouveau canal.
Ces Canaux font ainfl des veines- en r c
lie f fur le fol de la Hollande, comme le
font les nervures fur la partie inférieure
des feuilles; & cependant c’e il par eux que
doivent s’écouler les eaux qui tombent de
l ’air fur tout le pays. Pour cet effet il e il
entrecoupé de foffés ( Slooten) qui entrent
suffi les uns dans les a u t r e s , mais feulement
par diilriéts, qu’on nomme Polders.
Ces
Ces diilrifls font environnés de petites digues
, qui les féparent les uns des autres ;
chacun devant fe délivrer de fes eaux par
lui-même & à fes fraix. Les petits" foffés
de chacune de ces parties d iilin& e s , abou-
tiffenc à un ou plufieurs fo ffé s , & ceux - ci
auprès d’uh C an a l, où fe au e il foulevée
par un ou plufieurs moulins à v en t, fuivant
l’étendue du Polder. Quoique les propriétaires
du terrein de chacun de ces d iilr ifls
foyent obligés de le deffécher pour leur intérêt
p a r ticu lie r , l ’Etat veille à ce qu ils
le faffent. Sans cela la p a re ffe , qui rend
fouvent l’Homme négligent dans fes propres
intérêts, pourroit ici porter un grand
dommage au Public.^. On e il donc obligé
de tirer l'eau des Polders, dès q ifil y en a
plus qu’il n’en faut pour l’ufage des campagnes;
c ’e il à dire pour féparer les poffes-
fion s , égayer les prairies, & même porter
de petits bateaux, qui fervent à tous les
tranfports qu’exigent l’agriculture & les be-
foins des habitans.
En fe délivrant ainii des eaux intérieur
e s , on fe procure partout la navigation
la plus commode. Il y a dans ce pays - ci
autant de Canaux, qu’il y a de chemins ail*
1 leurs. Les Canaux les plus larges , font
3 4 l t *