
font leurs derniers efforts , mais où la constance
de la végétation lui promet déjà une
pleine viÊloire : & c ’e ii ce théâtre entier
qu’on découvre tout h coup.
N o tre imagination fe monta réellement
à cette idée de Combats, entre les Eboule*
mens des Montagnes, & le travail de la
Nature pour y amener un ordre perma*
ment. Il y avoit Un je ne fais quoi de v i vement
animé dans toute cette fcène: lès
Batailles de L e Br u n ne peignent pas mieux
le mouvement. Il e il Vrai qü’iï faut avoir
étudié là Nature pour la comprendre : combien
de gens n’y' lifent pas plus que dans
un Martüfcrit Hébreu/ Cé fut donc avec
l’imagination remplie de ces idées de Comb
a ts, & d’heureufes V iilo ir e s prochaines,
que tout à coup, doublant un promontoire,
nous eûmes la douce image de la Paix durable
qui s’établira enfin partout.
J’aieflayé ci-d e van t de donner une idée
à V . M. de ces agréables réduits dés Montagnes
; dê ces lieu x , o u , par quelque obstacle
âu cours dés T o r ren s , il s’ê il formé
d ’abord de petites L a c s , comblés enfuite
par le moellon defcendu des hauteurs ( a ) .
Ic i l’obilacle s’eit trouvé à F entrée du défilé
qui conduit dé la V a llé e fàuvage à une V a llée
(a ) Tome II. page 79.
Jée champêtre: un L ac , formé d’abord, y
a été comblé, & fa place e il aujourd’hui
occupée par la plus belle des Prairies, unie
elle- même comme un Lac. Pendant le
c om b lem e n t le s Talus fe font formés dans
les Montagnesfupérieurs, laVégétation les
a recouverts, & aulieu d’un Torrent fu^
rieux qui rouloit des décombres, il ne reile
qu’une petite R iv iè re limpide qui traverfè
la Prairie en ferpentant.
Cette Prairie, fi régulière dans fa farfa-
c e ,, e il très agréablement contournée par
les pieds des Montagnes qui Fembraffent,
& fur lesquels elle tend même à s’é le v e r ,
comme l’eau s’élève contre les bords des
vafes qui la renferment. E t qnel Cadre
encore ! Dès que jes hommes commencent
à fe mêler de la V é g é ta tio n , il en
coûte aux Sapins dans le bas des Montagnes.
Ils ont befoin de Chesùes, d’Ormeaux,
de N o y e r s ; ainfi , quand ils' Ont employé
toutes les produirions fpontanées des* Monta
gne s, il e il rare qu’ils les laiffent recroître
fi près d’eux ; ils y fubftituenc ordinairement
les chofes qui leur font journellement
néeeffaires. On trouve donc iur ces
pieds de Montagnes une variété d’Arbres,
qui diverfifie la verdure ; & ce n?tifc
qu’au