
prouvoient auifi que la Mer avoit été autre,
fois dans ces environs.
C ’e ft- là ce que je difois de Telliamed. H
confondoit les antiquicés de l’A r t , avec celles
de la Nature. Et dans le Cabinet de M.
M. Fan Muyjen, ces deux fortes d’antiqui-
tés fervent au même but ; à prouver l’ancienneté
du pays.
Je leur demandai enfuite, où fetrouvoient
les anneaux. Ils me répondirent qu’ils jexi-
ftoient autrefois dans la partie des murs la
plus voifine de la digue': & cela feu] déci-
doit la queilion. Car cette partie eil la plus
élevée de toute l’enceinte; elle eft même
plus élevée qu’une grande partie de la Ville,
toute petite qu’elle e il : & fi la Mer eût
été jusques - là ; ce qui étoit au - deiïiis n’au-
roit été qu’un écueil. „ Que feroient donc
„ ces anneaux,” me dirent ces Meilleurs,
lorsqu’ils me virent décidé contre l’opinion
reçue. „ Ils feront / ’ répondis -je , „ to u t ce
„ qu’on voudra; excepté ce qui eil impos-
„ fible; fa voir des anneaux pour attacher
,, des barques de M e r , dans le lieu le plus
„ élevé dp cette enceinte de murs. -— .
„ Et tFoù viendront ces coquillages ma-
„ rins? - — De la M e r , d is -je . Mais
„ quand la’ Mer é to it - là , il n’e x iilo it , ni
„ anneaux, ni murs, ni d igu e , ni Tongres-,
m la Mer couvroitl’Europe entière, jusqu’à
i la hauteur des Montagnes bu l’on trouve
1 , auflî des coquilles. — Mais on a trou-
K, vé aufïï des Jneres dans le p a y s . *
f Des ancres! C’eft une autre affaire.
K , Pourrois-je en voir? — C’e il la tra-
I dition du pays qu’on en a trouvé ■-------**
I , Pardonnez-moi, Meilleurs, fi je n’adjnets
I , pas des traditions, contre les fa its , quel-
I , que respe£t que j’aie d’ailleurs pour elles
n e leur expliquai alors les autres raifons qui
I s ’oppofent à ce que ces Murs aient été bat-
Itus par la M e r ; & ils les fentirent. Ils
àuroient bien voulu conferver au moins
I bne grande R iv iè r e , pour pouvoir rendre
iraifon des anneaux. Mais une R iv iè re ,
«portant barque, au plus haut d’une Colline
n u i domine tout ce qui l’environne à perte
ide vu e , étoit encore plus inconcevable que
|à Mer. Il faut (avoir s’abftenir d’expliquer,
lorsqu’ il n’y a point d’explication raifon-
,fiable.
L e manque d’explication fùredesawwiÆiav
■n'empêche pas de comprendre ce que font
l e s murs ; & le Cabinet de ces Meffieurs le
■dit affez. Il a été formé de leurs trouvail-
Iles dans Tongres même, & dans fes environs.
Je croyois être en Ita lie, tellement
G, 3 tout