
quoi il a appelle fon domeilique , lui a
parlé en Allemand , & n f a dit qu’il l’avoit
chargé d’avoir foin de moi. Cela s’eft
trouvé vrai de plus d’une manière. La
pluie ayant ceiTé, & voulant en pr fiter
pour quelques premières obfervations,
j ’ai demandé un marteau. Mais ce do-
meilique, à qui j ’étois bien recommandé, a
eu grand foin qu’il ne s’en trouvât point.
T o u t le manège de cet homme • là étoit fi
évidemment celui de quelqu’un qui vouloit
remplir habilement une commiffion délicate
, que le jeune homme qui m’accompagnoit
l’ a dépeint ainii à fon maître, qui me l’a
redit en latin-; ce qui ne m’a pas peu fur-
pris dans un cabaretier de village, & m'eil
devenu fort utile.
J’ai donc été obligé, fuivantrintentiondu
prudent Père, de me contenter de voir. Heu-
reufement il fuffifoit de c e la , & j ’ai beaucoup
vu pour mon b u t , avant même de fortir.
de l’enclos du Couvent. 11 e il iitué au bas
d ’un des côtés de l ’enceinte intérieure du
L a c , & fes murs fui vent les inflexions de
la colline, qui e il coupée à pic au deifous* '
Si les révérens Pères avoient été plu» eu*
rieux d’hiiloire naturelle, je leur aurois bien
p ro u v é , fans fortir de leurs enclos, qu’ils ha*
biiûK&
Rte X C Îil- DE ¿A T E R f r i . t f i
bitent les bords d’ iin ancien Volcan; tout
y e il pierre ■ponce, cendre volcanique, ou lave.
Mais il a failli absolument me contenter
de v o i r , & de réfoudre au dedans
m o i, que je ferois malgré eux la viiite
exaifce de leurs environs.. » >, - ,
J’ai quitté ces lieux • là plus tôt <jue je
ne l’aürois voulu \ pour tirer le domeitiquq
de peine ; car il me fuivoit p is à pas. r Àù
fortir de la p o r te , j ’ài v u , â peu dediiian-
c e , une carrière de fable. Elle eilcompofee
de couches régu liè re s, de pierre - ponce , de
lave & de fable de lave. Un peu plus bat e il
une carrière de ce même fable pé tr ifié , dont
6n tire des pierres de taille. Les recherches
en cet endroit-là feront fort intères-
Tantes. Je les ferai demain il le teins me
le pe rm e t.. , , \ ; - . . ,
Au fortir de i’enceinte du L a c , j ’ai remarqué
que la gorge qui y co n d u it, e il
iétrécie à l’extérieur, par des monticules pareils
à ceux qu’on trouve fur toutes les
pentes des Voleans d’ Italie. Je fuis monté
fur le plus é le v é , pour découvrir le pays..
Le chemin que j ’ai tenu ne m’a préfenté
que pierres‘ ponces & cendres polcaniques, mêlées
de fchijle brifé. J’ai vu de là le village
de Crufft ; l ’un de ceux d’où l’on tire le
Tome IV . U Trajf.