
der un guide : on alla le chercher & je l’attendis.
Une heure s’écoula & il ne venoit
point. Je me rappellai alors d’une remarque
que j ’ai fouvent faite; c ’eit, que dans beaucoup
de c a s , on perd plus de tems à trouv
e r des aides , qu’à chercher à s’en pafler.
Rien n’e il donc plus important dans la carrière
des recherches, que de fe guérir de
la crainte qu’ellês ne foient difficiles. On
fe trompe d’ailleurs, quand on croit en
général que les Guides- font des aides bien
utiles. L e Naturaüile n’a jamais ni plan
ni chémin fixe : il parc pour l’O r ien t, &
fouvent il fe trouve conduit à l’Occident.
Son but le fo u tien t, mais le Guide s’ennuie;
& fouvent il entraîne le Chercheur malgré
lui. Je m’en pafle donc à deiTein autant
qu’il m’e il pofîible. Mais ici je croyois
d ’en avoir befoin; parce que j ’avois borné
mes vues au Gleichen, & que je me propo-
fois de revenir de bonne heure à Gottingue.
Mais le Guide ne venant point, je partis
feul : & pour trouver plus aifément des
paflages, je partis à pied.
Craignant de perdre du tem-s à chercher
les routes battuevs , je m’acheminai à travers
champs: mai* la Campagne e il fi fertile
, qu’elle me donna bien de la peine;
les
les feigles fort épais me furpàiToient de
beaucoup. J’Ji un argument tranquilli-
fan t, lorsque dat'ns ces courfes je pàife ain-
fi au-travers de tout ce qui fe préfehce.
Si la terre eft maigre & íes produ£tions
c la ir-feme es, je n ’y fais point de m a l: ! fi
elles font fort épaifles, il me femble qué le
propriétaire e il r ich e , & qu’il peut bien
faire ce petit facrifice à l ’Hiftoire naturelle.
Cependant, comme ce t argument pourroîc
être un peu fophiftique, je m’expofe ’ le
moins que je puis a en avoir befoin ; & en
cas de rencontre imprévue, je 'ne dispute
point fur le dommage. Mais je puis dire,
qu’avec la conduite convenable à une homme
qui fe trouve en faute , je n’ ai jamais
éprouvé que bonté.
T ou te la bafe de la Montagne, jusqu’à
la hauteur à peu près de la dernière Colline
que j ’avois traverfée, étoit en pierre
fahleufe rougeâtre ; puis je trouvai la pierre
à chaux , fortant de deiTous les couches de
la première, & s’élevant vers les B o is ;
où j ’attendois de voir enfuite des Laves ou
des bafaltes, fortant de d e ifo u s la pierreà
chaux. J’atrive aux Bois; point encore de
Lave: je monte lentement, releyant fans
celle des pierres ; mais ce n’efl: que pierre