
penfant que ces indices fuffiroient pour exc
ite r la curioiité de quelque N a tu ra lise ,
Yoifin ou voyageur.
Cependant ayant découvert, à quelque
diiîancede là , des Rochers qui débordoient
le gazon au deflbus des Bois , fort peu
hors de la rou te , fur ma droite, je me
détournai pour les vo ir ; & j e trouvai que
c ’étoientdes Bafaltes irréguliers, toutfem-
blables à ceux de Roelandstck. L a brolladle
& le gazon encore très mouillés de ro-
fé e , foutinrent ma réfolution de ne pas
m’engager dans ces Montagnes. J’appris
là d’un Payfan, que, l’on nommoit
Unckeîfîein la pierre de ces Rochers : ainfi
les Bafaltts d'Unckel fervent d’étymologie
jufques là. J ’étois alors féparé du grand
chemin par un Cône couvert de Bois, qui,
bien fôrement auffi, eft de Bafaltes: je
tournai ce C ô n e , & je rentrai dans le chemin
à peu de diftance de Lollar. Tout le
bas des Collines étoit recouvert de gravie
r de pierres primordiales, mais la route
étoit partout pavée de Bafaltes. Je continuai
d’aller à pied dans toutes ces Collines,
trouvant partout quelque chofed’intéreiTant;
& quand ce n’étoit pas les Collines ellas-
mèmes, c ’étoient ceux qui les habitoient:
cas;
car partout, fans exception, je les ai trouvés
emprefles à m’obliger, malgré l’embarras
que leur donnoit la difficulté de m’entendre.
Je rencontrai par exemple une femme,
occupée à couper l’herbe au bord des
champs, dans un lieu é le v é , d’où je décou
vrois pluiicurs Bourgs dont je fouhai-
tois de favoir les noms pour les reconnoî-
tre fur ma Carte. Je m’adreffai donc à
elle. A u premier abord, elle ne m’entendit
point: mais avec de la patience, des
lignes de ma part & de l’attention de la
fienue, elle me comprit, & fatisfit à mes
queilions. Je fis le mouvement de prendre
congé d’e lle , & j’allois la remercier, lorf-
qu’elle me remercia elle-même. ,, Pour-
„ quoi, me remerciez-vous ?” lui demand
a i- je ; „ c ’e il moi qui vous dois des re»
„ mercimens! ----- Je vous remercie, re-
„ p r i t - e l le , de ce que vous avez eu la
„ bonté de parler avec moi” . Touchante
modeilie ! Mais qu’au moins on n’en abu-
fe pas ; & alors elle fera un grand bien.
C’efl: par l’harmonie des rapports naturels
d’inférieur à fupérieur dans tous les g en re s ,
que fe fait a v e c ’ le plus d’ (Economie le partage
du bonheur entre les hommes,& qu'il
augmente même en fe partageant. L ’éga»
E e 3 lité