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L E T T R E L X X X V a
Defcriptîcn de la partie Hydraulique de la
H o l l a n d e .
R o tte rd am , J t l8*. Mai 177^*
M A D A M E .
JLv_JLe voici depuis huit jours dans ce Pays
extraordinaire , que la Nature & l’induitrie
ont formé au fein;> des eaux. II y avoit
longtems que je defirois de le bien con-
noître ; mais les premiers voyages que j ’y
ai faits ayant toujours eu des buts différens
de celui d’obferver ; je n’avois tien vu qu’ à
la volée. Cette première esquille m’avoit
cependant appris ce que j ’avois à chercher ,
& que c ’étoit ici que je trouverois le/plus
d’inilruélion. Il s’y e il formé une Académie
lettrée & patriotique ( a) , où l’on
s’occu-
( 0 ) La Siciété Bat ave.
L e t t r e LXXXV. d e l a T E R R E « i f
s’occupe principalement de ta ¿onnoiffance
du p a y s , & de tout ce qui peut contribue*
à fa confervation.. J’avois donc cherché a
m’y faire recommander ; & Mr. le Dr. In-
genhaufe, Hollandois, Médecin de la Cou*
de V ie n n e , qui fe trouvoit à JLondres,
avoit eu la bonté de m’adrefler à Mr. le
Dr. Bicker Secr. perp. de cette Académie*
C ’e il donc par lui & par Mrs. Hoogendyk &
Huichelbos van Uendert, Membres diftin-
gués de cette même Académie , que j’aiap*
pris ce qu’il m’auroit été trop difficile de
chercher mbi - même.
Mon étude avoit deux objets : l’état du
P a y s , & fes caufes. Je n’ai presque plus
rien à defirer fur le premier ; mais le fécond
e il ii difficile, que je n.’ai encore pu m’en
rendre compte d’une manière qui me fatis-
fafle. Je me bornerai donc ici aux faits ;
& je renverrai les explications au tems o ù ,
ayant parcouru une plus grande partie de
Ces nouveaux bords de la M e r , j ’aurai
mieux vu l ’enfemble des phénomènes.
L a Hollande e il un Pays fi bas, que s’il
tt’étoit environné de digues, la Mer & les
Rivières le couvriroient en entier. Mais
il e il garanti dans la plus grande partie des
côtes de la Mer par des digues naturelles,
R fa«