
M e r , qu’eit due la ceffation de leurs érup.
tions , qui feroient prêtes peut - être à fe
renoùveller, il cet Elément venoit à pénétrer
de nouveau dans ces Magafins de matières
capables de fermentation, que leurs
Souterreins recellent.
Après m’être un peu repofé au Bourg de
Dürrenberg, je repris le chemin de la Montagne
de CaJJèl ou du Carlsberg. Cette route
eft tout à fait champêtre, & la foirée
éto it magnifique. Je ne me laiïois pas de
réfléchir aux beautés qu’ont produit dans
la N a tu re , & aux biens qu’ont procuré
aux habitans de la T e r r e , ces Feux qui
opéroient fous les Eaux fans effrayer ; &
j ’en jouis beaucoup dans ma nouvelle route.
Sur le fo ir , tout femble prendre un
nouveau réveil avant que de s’endormir
L e s Troupeaux couchés fur l’herbe & ru-
ininans pendant la chaleur du jo u r , font
une nouvelle provifion pour la n u it, & agitent
leurs fonnettes; & lés Oifeaux, attirés
par l’agréable fraicheur de l’air , quittant
les ombrages, voltigent & chantent partout.
Les Bois que je traverfai fembloient
être la patrie des Merles ; ils y étoient
du moins avec leurs vrais accents, fi gais
& fi flutés quand ils ne les tiennent que
satrt ■ de
de la Nature: & traver faut enfui.te. les Prairies
, je vis s’élever de toute p a r t , poyr
jouir encore du S.oleil, ce charmant Oileàiï
qui annonce fi agréablement fa Tenue.
Quelle aimable créature que l ’Alouette dans
la faifpn qui la fait chantçrl. combjen ne
doit-elle pas. recréer le. B erg e r , & , adoucir
la peine du Laboureur! Je raifonhe quand
j’en jo u is , & ces gens - là n’y penfent pas ;
cependant je ne fuis point éloigné de croi_
re ,q u e dans le partage de ce bonheur,leur
part vaut bien la mienne.,
J’arrivai au Wirter ■ kajien vers le Soleil
couchant : il éclairoit encore toute la
Plaine & le bas de la Colline. Ce coup
d’oeil étoit fuperbe du haut de la Cafca-
de, par le mélange des objets de la N a ture
& de l ’Art. Les deux grandes Laves
couvertes de B o is , qui partent des
deux côtés de YOëlogone, embraffent la
belle pente qui cefcend au Château de
WeiJJenjiein, où commence une Allée d’arbres,
qui s’étend jufqu’à la Ville,* & il
eft difficile de voir une plus belle V a llé e ,
que celle qu’on découvre au delà.
De l’autre côté de cette V a llé e , s’élèvent
les Collines par lefquelles je vais
dè$