
parler & n’ont aucune des gentilleffes qui font rechercher
les autres perroquets.
M A JA G U É . Voye^ Puffin du Bréfil.
M A L A R T . C’e ft, fuivant Salerne, le nom qu’on
donne en Normandie au canard domeftiqpe mâle.
Voyeç C a n a r d .
M A LO U A S SE . Voyez G r o s - b e c .
M AN A K IN .
Les manaklns font, en général, de fort petits
oifeaux ; les plus grands ne le font pas plus que
le fe r ïn , & plufieurs font à-peu-près de la groffeur
du roitelet ; mais ils ont une autre forme ; leur
queue & leurs ailes font courtes ; leur corps eft
p l e i n & ils parodient, en général, courts & ra-
maffés ; ils ont quatre doigts ., trois devant , un
derrière ; .celui du milieu étroitement uni au doigt
extérieur jufqu’à la troifième articulation , &. au
doigt intérieur jufqu’à la première' ; les jambes
revêtues de plumes jufqu’au talon le bec court,
comprimé par les côtés vers le bout.
Les manakins reffemblent, par la conformation
des pieds , au coq de roche, aux martins-pêcheurs,
aux guêpiers, aux todiers, aux calaos. Mais leur
taille fumroit pour les diftinguer de tous ces oifeaux,
s’ils n’en différoient pas d’une manière marquée par I
la conformation du bec. On ne pourroit, relativement
à la taille , les confondre qu’avec les plus
petites efpèces de martins-pêcheurs & de guêpiers.
Mais ces derniers oifeaux ont le bec trop différent
de celui des manakins pour qu’on puiffe -s’y méprendre
; il refté donc les todiers avec lefquels les
proportions & la forme de tout le corps pourroient
les faire confondre ; mais les todiers ont le bec
long & les manakins l’ont court ; lès todiers l’ont ap-
platihorifontalement, & le s manakins l’Ont déprimé
furies côtés : dans les premiers, il eft d’un diamètre
égal dans fa longueur ; & dans les féconds, il fe rétrécit
de la bafe à la pointe.. La conformation des
pieds fuffit donc pour diftinguer les manakins du
plus grand nombre des oifeaux ; leur taille pour
les feparer de la plûpart de ceux avec lefquels
on pourroit les confondre , & la forme de leur
bec pour les faire reconnoître parmi les oifeaux
entre lefquels & eux on pourroit fe méprendre,
d’après la grandeur , la forme du corps '& celle des
pieds ; ainfi les cara&ères indiqués , pour reconnoître
les manakins, remploient en effet leur objet.
M. Briffon, qui en compofe fon L V I e genre, ajoute
qu’ils ont la têtefimple, c’eft-à-dire dénuée de huppe.
Mais ce caractère doit être effacé comme furabon-
dant & inexaâ. En effet, nous verrons dans les •
détails que plufieurs efpèces de ces oifeaux font
hiippées*
Lest manakins appartiennent tous jufqu’à préfent
au nouveau continent : on n’en a point encore
trouvé dans l’ancien ; ils ne vivent que dans les
climats chauds de l’Amérique ; ils fe tiennent dans
les grands bois & ne paroiffent ni dans les lieux découverts
, ni près des habitations ^ ils fe nourriffent
d’infeéies & de baies; ils ont le vol rapide, mais
court ; ils fe perchent ordinairement à une hauteur
moyenne ; ils vont communément par petites
bandes de huit a dix de la même efpècé ; quelquefois
ces petites troupes fe réunifient avec celles que
■ compofent d autres efpèces de leur genre, ou même
avec d’autres petits oifeaux de genre différent, mais
qm ont à-peu-près la même façon de vivre : ce
n eft , au refte, que le matin que les manakins fe
réunifient en petites troupes : ils font alors entendre
un gazouillement qui n’eft pas fans agrément ; ils
fe féparent fur les neuf à dix heures du matin ,
paffent la journée dans le filence & fe tiennent
à 1 abri de la chaleur fous le plus touffu des arbres.
Ils préfèrent les terreins humides & frais qui ne
font cependant ni fur le bord des eaux , ni en
marais.
. Ce qu on vient de lire fur les habitudes des
manakins eft extrait de l’ouvrage de M. le Comte
de Buffon, qui nous apprend tenir de M. de Sonini
ce qu’il dit fur le même fujet. Les anciens n’ont
point connu les manakins qui ne fe trouvent qu’en
Amérique : ces oifeaux n’ont point de nom en
latin ; comme les auteurs ont beaucoup varié fur
leur^genre, ils les ont riommés , tantôt tangara ,
tantôt linaria', ils ne les ont fou vent indiqués que par
le nom d’avicula, & M. Briffon a fait en leur faveur
le mot latin manacus dont il fe fert -pour les dé-
figner.
M a n a k i n s ( grand ). Voye£ T i s ê .
M a n a k i n . B r i s . tom. IV, p . 442. Voyez C a s .s e -
NDISETTE.
M a n a k i n a c o l l i e r .
Je réunis dans ce même article quatre oifeaux
indiqués par Séba , tous quatre compris dans l’ou-
vrage de M. Briffort, & dont les trois derniers le
; font auffi dans celui de Klein , ces deux auteurs
n’ayant parlé de ces oifeaux que d’après le premier ;
mais comme fes defcripfions font incomplettes. &
qu on ne peut pas abfolument s’en rapporter à la
correéfion des figures qu’il a données ? on ne peut
être affûté d’avoir une idéetrès-jufte de ces oifeaux,
ni meme garantir que ce foient véritablement des.
manakins.
Le premier ou le manakin à collier. B r i s s.
WjMIV, pag. 456 t eft de la groffeur du manakin à
tete d or : il a la tête d’un rouge v if ; le haut du
cou & la gorge entourés d’une bande çouleur d’or
qui forme une forte de collier; le cou , le dos, le
croupion , la poitrine , le ventre , les côtés npirs ;
les ailes & leurs couvertures en-deffus d’un bleu-
fonce ; la queue noire ; le b e c , les pieds , les ongles
d’un jaune-clair.
z°.'Lem'an(ikin roux huppé. B R1 s s. tom. IV, p, 461.
Il paroît, d’après la figure , un peu plus petit que
le ^précédent ; mais il eft fort douteux , d’après la
même figure , que ce foit un manakin : la tête eft
couverte en-deffus de plumes jaunâtres qui forment
une huppe ; le refte du deffus, du corps,
ainfi que le deffous , font d’un roux - jaune ; la
queue &. les grandes pennes des ailes font d’un
bleu éclatant; les petites pennes des ailes d’un
jaune-pâle ; la gorge eft brune ; le bec jaune.
3 0. L e manakin rouge huppée B R I s s. tom. IV,
p. 462.Il paroît ’à-peu-près ,a en juger par la figure,
de la même groffeur que le précédent. Tout fon
plumage eft d un pourpre plus ou moins fonce fur
différentes parties, excepté le deffus de la tête qui
eft orné d’une huppe jaune , & la queue qui
eft rouge ; le bec eft de cette dernière couleur ;
il fe trouve au Bréfil, fuivant Seba.
40. manakin gris huppé. B r is s . tom.IV, pag. 463*
C’eft encore un petit oifeau à-peu-près de la
groffeur des précédens ; il a fur le devant de la
tête une tache jaune ; les plumes qui la couvrent
en arrière font grifes , ôcforment une huppe peu
élevée ; le deffus du corps eft gris ; le deffous d’un
jaune-clair ; les grandes couvertures du deffus des
ailes font rouges ; les pennes des ailes & de la queue
font grifes ; le, bec eft jaune. Genre LV1.
Man,akin a front blanc. PI. enl. 324 ,fig. 2.
B riss. tom. IV, pag. 457. V. Manakin v a r ie .
Manakin a gorge blanche. Voyeç Manakin
a tête d’or.
Manakin a tête blanche. Vo yeiManakin
a tête d’or.
Manakin a tête d ’o r .
Trois manakins , dont la grandeur eft fi exactement
la même, quelle eft pour chacun de
trois - pouces quatre lignes du bout du bec à
celui de la queue, ont en. outre tout le plumage
d’un noir luftré 5 ils ne diffèrent qu’en ce que l’un
a la tête d’un jaune-doré , l’autre l’a rouge , & le
troifième l’a blanche ; les nuances du bec Sc des
pieds font auffi différentes : ces trois oifeaux ont
paru à M. le comte de Buffon des individus de
la même efpèce : il a nommé le premier manakin
à tête d ’or ; il eft repréfenté avec la même dénomination,
pl. enl. 34 , j%. 1 5 &• décrit fous le
même nom par M. Briffon, tom. IV , pag. 4 4 8 ,
pl. X X X IV , fig. 2 ; toute la tête eft revêtue de
plumes brillantes d’un jaune-d’or avec un trait, d’un
rouge très-vif, plus ou moins étendu fuivant les
individus , qui borde les plumes les plus proches
du cou , fur-tout en - arrière; les jambes lont
blanches, marquées à leur extrémité du côté extérieur
d’une tache d’un rouge fort v if ; le bec eft
blanchâtre ; les pieds •& les ongles font jaunes.
Cet oifeau eft d’un plumage éclatant, quoiqu’il
n’ait que deux couleurs relevées parle trait rouge
qui les fépare ; on l’envoie fort fouvent de
Cayenne. ' • ’ „
Le fécond manakin a été nommé par M. le
comte de Buffon manakin à tête rouge, & décrit
fous le même nom par M. Briffon , tom. IV ,
pag. 450 : il a toute la tête couverte de plumes
d’un rouge v i f ; les jambes blanches &. marquées
dans le bas du côté extérieur de rouge comme
dans le précédent; mais, le bec eft d’un jaune-
obfcur, & les pieds, ainfi que les ongles, font
cendrés. -
Enfin , M. de Buffon a nommé le troifième de
ces oifeaux , manakin à tête blanche ; on en a donne
la figure avec le même nom, pl. enl. 3 4 , fig- 2. »
& M. Briffon l’a auffi décrit fous la même dénomination
, tom. I V , pag. 446 , & l’a fait graver.,
pl. X X X V , fig. 2 : celui-ci n’a que le deffus de la
tête blanc , & tout le refte du plumage du même
noir que les deux précédens.
M. le comte de Buffon obferve à l’égard de ce
manakin , au fujet duquel il me fait l’honneur de
me citer, que je lui ai affuré n’avoir jamais vu
de manakin à tête blanche qui eût du rouge au bas
des jambes , comme les deux précédens ; il oppofe
à cette remarque , dans laquelle je fuis d’accord
avec M. Briffon, le fentiment de M. de Sonini ;
je n’ai rien à répondre à .„un homme qui a ob-
fervé fur les lieux , mais j’aurois fouhaité que
M. de Sonini ne fe fût pas rappellé feulement
l’obfervation , qu’il eût mis fous les yeux de M. le
comte de Buffon , un manakin à tête blanche avec du
rouge au bas des jambes. Au refte, cette différence
changeroit bien peu de chofe à la reffemblance
ou à la difparité de ces oifeaux ; c’eft feulement
une variété de plus. Ce même manakin à tête
blanche a le bec d’un gris-brun, les pieds & les
ongles rougeâtres.. G’eft, aux naturaliftes qui fe
trouveront fur les lieux à confirmer par l’obfer-
vation la conjecture de M. le comte de Buffon.
Oferois-je dire que je crois qu’elle fe vérifiera ,
que le mâle adulte eft le manakin à tête, d ’o r, la
femelle lé manakin à tête blanche , ôt celui à tête
rouge un jeune mâle ; ce qui me confirme dans
ce preffentiment , c’eft que je conferve un manakin
à tête d ’o r , qui â beaucoup de plumes
rouges mêlées aux plumes dorées , & dont le noir
fur le refte du corps eft d’un gris - verdâtre mêlé
de noir,, ce qui femble annoncer la livrée du
premier âge.
En réunifiant avec M. de Buffon les trois manakins
précédens en une feule efpèce , on pourra
en regarder avec lui comme une variété l’oifeau
qu’il nomme manakin à gorge blanche ; il eft de
la même grandeur que les trois précédens ; il a le
même plumage, excepté que la gorge & le devant
du cou font couverts de plumes blanches qui
s’avancent en pointe fur le milieu & le haut de
la poitrine ;~la portion fupérieure du bec eft noirâtre
, l’inférieure eft blanche ; les pieds & les
ongles .font rouges. Ce manakin a été repréfenté
fous le même nom que lui donne M. de Buffon ,
pl. enl. 3 2 4 , fig. 1 , & décrit, auffi fous le même
nom , par M. Briffon , tom. IV , pag. 446 & gravé,
même tom. pl. X X X V , fig. 1.
. Soit qu’on regarde, avec M. le comte de Buffon,
les trois premiers manakins comme la même efpèce
. & le dernier comme une variété , foit
qu’avec MM. B r iffo n , E dw ars, & c . ,. on les
compte pour quatre efpèces , ils devront éga<*
lement être compris dans le même genre ou
dans le L V I e, de la méthode que nous avons adoptée.