
troupes nonfbreufes & cherchent moins lés forêts ,
dans *lefquelles elles s’enfoncent peu ', que les
friches Sc les terreins humides ; elles vivent de
différentes baies, avec un goût de préférence pour
les alÿfes & pour les baies de genièvre ; ces dernières
font leur reftource au fort de l’hiver ; elles
communiquent à la chair desIkornes une amertume
qui la rend défagréable ; elle eft de plus affez séché
& fort fouvent1 dure : cette grive eft très’-peu
eftimée comme gibier : on l’apprivoife plus, ai-
fément que les autres g r i v e s mais elle n’a rien
qui la fafle rechercher, ni pour fon plumage ni
pour fon chant : les auteurs ont remarqué deux
variétés dans cêtte efpèce.
L a litorne à tête blanche.
La litorne tachetée.
Toutes deux ont la tête blanche; la fécondé
l’a variée de taches noires & fon plumage eft
irrégulièrement tacheté de noir, de roufleâtre ,
de'brun ; fa queue eft noire. Ces variétés ne
méritent pas une grande attention, ni une longue
defcription , quand elles ne font pas une racé
confiante.
Les litornes nous * quittent au printemps pour
retourner vers le nord de l’Europe , d’où elles"
étoient arrivées à la fin de l’automne : elles font
très-nombreufes. en été dans l’Autriche , la Siléfie ,
différens cantons de l’Allemagne & les royaumes
du nord de l’Europe.
L i t o r n e a t ê t e b l a n c h e , B r i s s . tom. I I ,
pag. 2 18 . Voye% L i t o r n e .
L i t o r n e de Canada.
Grive de Canada. P L enl. 5 5 6 , fig. 1 .
Idem. B r i s s . tom. I l , pag 225 , genre X X I I .
Grive brune de paffdge. G a t e s b . tom. 1 , pag.
&. pl. 29.
Je conferve deux oifeaux de cette efpèce que
je crois tous deux de la Caroline ou de la V irginie
, parce que je les ai reçus d’Angleterre ;
l’un , un peu plus gros que l’autre , eft de la
grandeur de notre litorne 3 il a les couleurs plus
foncées que le fécond, d’ailleurs il lui reffemble
en tout ; je le. crois le mâle ; il a le defïùs, les
côtés de la tête , le derrière du cou d’un brun-
noirâtre ; un trait blanchâtre entre l’oeil & le bec ;
le haut de la gorge blanc , le bas noir , rayé
longitudinalement de quelques traits blancs; la
femelle a les mêmes-parties d’un brun-clair, un
trait de blanc roufleâtre au - defïùs de l’oeil ,
beaucoup plus de blanc fur la gorgé & feulement
quelques traits noirs ; tout le deftùs du corps, les
ailes & la queue dans l’un & l’autre, font d’un
brun mêlé de cendré fur le bord des plumes ; les
nuances font plus claires dans la femelle ; dans
l’un la poitrine eft d’un roux-foncé, dans l’autre
d’un roux-clair ; le ventre & les côtés fur le mâle
font d’un roux moins foncé que la poitrine , &
les plumes font terminées très-légèrement de gris-
blanc ; les mêmes parties fur la femelle font d’un
rôux-clair , & le blanc domine davantage à l’extrêmîté
des plumes; l’un & fautre ont les couvertures
du defïous de la queue blanches ; les
pennes des ailes du mâle font d’un brun-noirâtre ,
légèrement bordées de gris en - dehors , & celles
de la femelle font d’un brun plus clair avec une
plus large bordure grife , ce qui fait dominer
cette dernière nuance fur l’aile ; l’un & l’autre ont
la queue grifatre en-deflous , noirâtre en-defiùs ,
& les pennes bordées légèrement de grifâtre ; tous
deux ont les pieds bruns ; mars le mâle a le bec
blanchâtre , excepté à fa pointe qui eft noire , &
le bec de la femelle eft en entier d’un brun-
obfcur : fi l’on fe rappelle que la femelle de notre
litorne a de même le bec d’une nuance beaucoup
plus foncée que fon mâle, on me croira mieux
fondé à regarder les deux oifeaux que je viens de
décrire comme mâles & femelles , & en même-
temps on trouvera un raport de plus entre cette
litorne des parties feptentrionales de l’Amérique
& la nôtre ; on fe convaincra de plus en plus que
les oifeaux qui, avec la même conformation , les
habitudes femblables , ne diffèrent que par les
nuances du plumage, ne font pas des efpèçes fé-
parées , mais de fimples variétés produites par le
climat. Vérités que nous ne pouvons qu’entrevoir
& que l’obfervation mettra dans tout leur jour.
La litorne d’Amérique arrive en hiver des
contrées du nord de cette vafte région dans les
pays plus tempérés , comme la Virginie & la
Caroline ; elle paffe auffi à la Louifiane, d’où je
l’ai reçue ; elle s’en retourne au printemps & elle
I voyage en bandes nombreufes à la manière de
notre litorne qui arrive aufli en hiver du nord de
l’Europe dans les pays tempérés, pour s’en retourner
au printemps.
, L i t o r n e de Cayenne.
Grive de Cayenne. P l. enl. 5 15 .
Ce n’eft pas fans fondement que M. de Mont-
beillard doute que cet oifeau , qu’on, a peu envoyé
de Cayenne jufqu’à préfent , foit une litorne ;
je ne penfe pas même que ce foit une grive &
je le regarde comme la femelle ou le jeune de
quelque cotinga ; il a le bec large à fa bafe ,
échancré à fa pointe ; la queue-courte, la forme
ramaffée & moins fwelte que celle des grives :
je foupçonne que c’eft la femelle ou le jeune du
quereiva qui eft le cotinga de Cayenne , pl. enl.
624. Idem , B r i s s . tom. I I , pag. 344. Avant
d’expoferfur quels motifs ma conjeâure eft fondée»
je dois faire la defcription de l’oifeau dont je
cherche- à déterminer le genre &. l’efpèce.
Il eft de la taille du quereiva ; la gorge eft de
couleur cendrée, fans mouchetures ; tout le defîùs
du corps eft d’un brun- noirâtre, le defïùs d’un
brun plus clair ; chaque plume eft entourée d’un
limbe gris-blanchâtre ; il y a quelques taches de
rouffeatre fur les flancs, & les plumes du bord
de l’aile en font bordées, & c ; les pennes font
noirâtres , le bec eft noir , les pieds gris-blancs.
J ’ai fous les y e u x , dans ce,* moment , deux
cotingas
totïngas de Cayenne, tous deux de la taille du
quereiva. L’un a tout le plumage d’un brun plu$; >
foncéfor le deffus.' du 'corps , plus..clair fur le
deffous , chaque plume bordée de gris-blanc , la
gorge d’un gris-uniforme ; les plumes bordées de
brun roufleâtre vers, le pli de l’aile &. les pennes
brunâtres ; lé bée eft noir ainfi que _ les pieds ; le
Bée n’eft échancré qu’à fa partiè fupérieure ; fans
cette différence & la couleur des pieds , 0.0.cotinga
foroit évidemment la litorne de Cayenne. JVlais les
deflinateùrs ne font pas toujours,allez exaéls pour ;
que. ces différences établirent fû,rement la difparité
de ces deux oifeaux.
L ’autre cotinga a le deflùs de la tête , les côtés
du cou , le dos varié,de plumes noires & de
plumes mi-parties de,noir ,& du bleu.,qui .brille
fur le, plumage dû .quereiva; le deffous du corps
eft mêlé faii.s | ordre ôé; , confùfément de plumes
bleues & de plumes d’un brun - clair , bordé * de
gris-blanc ; la gorge eft moitié d’un gris-uniforme
moitié du même pourpre que la gorge du qqe- ■
reiva ; le bec &. les pieds font noirs. 11 eft bien
évident que cet oifeau. au plumage mixte eft un
jeunë quereiva ou un mâle dans’ le moment de la
mue, fi cet oifeau , ce qu’on,ne nous a pas appris ,:
en a deux par an ; en le comparant au, premier à
plumes brunesbordées de gris, on reconnoît, par ce
qu’il conferve de ces plumes j qu’il eft de la même
efpèce & que celui-ci,. par fon raport avec
l’oifeau mixte , eft un, quereiva caché fous fon vêtement
du jeune â g e , ou fous celui de la femelle ;
pu enfin fous celui d’une, des, deux mues , fi il en
a deux par an. Quelqu’ùn de moins feeptique que
jè m’avoue rêtre , n’héfifleroit; pas à prononcer
que la litorne de Cayenne &. le quereiva font le.
même oifeau; je le foupçonne & je laiffe.au
leéleur la liberté de fe décider ; fi la litorne doit
retenir ce nom , elle eft du. genre X X II,; & fi ,
fans être arrêté par. les différences .que préfente
la plançEè enluminée ., on admet mop opinion ,.il
faut changer le nom de litorne & de grive 3 & effacer
cét oifeau du catalogue comme efpèce &
en faire mention comme de la femelle , ou du
jeune quereiva , ou du quereiva même en mue ,
& c’eft. alors un oifeau du X X IIIe genre.
En examinant de nouveau la planche.enluminée
qui repréfente le quereiva ,, n° 624,, j’obferye que
le deffinateur a coloré les pieds de cet, oife.au de
grïs-blànc ; cetté faute .autorife, ma ppnjpéture
qu’i l ’ s’eft également trompé. fùr ,1a çouleur^dqs
pieds de la litorne de Cayenne'pu.du jeune quereiva, pi- 515- . B HH Bh '.. |
L i t o r n e p i e ou t a c h e t é e . fy y e { L i t o r n e .
L IV A N E . B e l . & S a l . Voyez P é l i c a n .
' LO CU ST E L L E . ! f||l M. Briflon a r.apportéla loçjj.jîelle, à fon alouette
de buiffon , qui, efl notre alouette, pipi. Peut - être
n’eft-ce qu’une, variété ; mais d’après la defcription
de "Wilhygbÿ . v la locitjlelte qu’il , nommç Jocuflelja
(ivicula , pàroît une efpece différente de Xalouette
Histoire Naturelle. Tome 11,
p ip i , & ce^ n’efl; pas fans fondement que M. de
Montbeillard les a diftinguées.
La loeûjlelle,, fuivant Wilhugby, eft plus petite
que le roitelet ; le deflùs du corps eft d’un brun-
jaunâtre , tacheté de, noirâtre ; le deffous eft d’un
bjanç-jaunâtre varié „ fur le bas-ventre., les jambes
& le deffous de la queue de : taches brunâtres
le chant .de, la lôcufielle reffemble , ainfi que le
chant de Xalouétte pipi.,, à celui de la çigale. On
la,trouve en Angleterre. Genre-XXXIX.
L D H O N G ou Q U T A R D E H U P P É
d’Arabie.
Çutarde ,d’Arabie. Briss. tom. V 3 pag. 30,
geqre LX V I.
yqutardé ^A ra b ie , que les. naturels du pays
nomment, lohùng, eft à-peu-près de la groffeur
de la •nôtre, j elle ^ le.S doigts plus courts , le b e c ,
lesn pieds & le cou; plus longs ; le devant de. la
fête, eff blanc ; il y a de chaque côté , au-deflùs
des y e u x , une bande tranfverlale noire ; les deux
bandes fe réunifient à une huppe qui eft .de la
même couleur ; le derrière de la tête & du cou,
& le deffus du corps font rayés tranfverfalement
de noirâtre, fur fond roufleâtre ; la gorge & le
devant ,dù 1 cou font d’un cendré., coupé par de
petites raies tranfverfales;- brunes ; le deffous du
corps eft blanc.;’ lps^ couvertures du deffus des ailes
font.des mêmes couleurs que le dos & terminées
par-une tache blanche en forme de croiffant ; le
contour de l’aiîe'eft blanc.; fes plus grandes pennes
font noires , les moyennes font variées de noir &
de blanc par petites taches ^ &. les plus près du
corps font rayées de .noirâtre & de roufleâtre;
les deux pennes intermédiaires de la queue font
nuées des mêmes couleurs que les pennes de l’aile
près du . corps \ & les latérales font blanches ,
traverfées vers leur extrémité par une large bande
noire ; l’iris eft d’un brun-obfcur ; le bec couleur
de eprne ; le .bas des jambes , les pieds &. les
ongles font d’un brun-clair..
LO NGUE -LANGUE . V o y e iT oRCO L .
LO RÏ.
. On a donné le nom de loris à une famille de
perroquets de l’ancien continent, d’après leur cri
dont cette-dénomination rappelle l’idée; les orni-
thologiftes les ont diftingués par le rouge , qui eft
la couleur dominante de leur plumage , & ils n’ont
pas afligné d’autres différences auxquelles on les
reconnut M. Sonnerat qui, dans fes vo y ag e s, a
eu occafion d’obferver ces perroquets dans le pays
où ils font 'naturels , remarque à leur occafion ,
qu’ils ont le bec plus petit , moins courbé , plus
pointu que les autres perroquets ; que leur regard
eft v i f , leur vpix perçante ; qu’ils font prompts &
agij.es dans leprs mouvemens. Il nous apprend de
plus à leur fujet que le rouge n’eft p as, comme
lé s :auteurs l’ont penfé, la couleur dominante du
plumage de, tous, les . loris indiftinélement ; que
plufieùrs , avec les caraélères dpnt on vient de lire
l'énumération, n’ont point ou n’ont que peu de