
M A IA .
Maia de Cuba. B Ri s s . tom. 111, pag. 1 1 4 . PU
V U , fig. 3 la femelle , genre X X X I I I .
• Idem. PU enl. 209, fig. 2.
Il eft plus petit que le bengali ; il n’a que trois
pouces huit lignes de longueur , cinq pouces Ôc
demi de vol ; les ailes pliées paffent un peu le
tiers de la longueur de fa queue : la tête, la gorge ,
le cou, la poitrine, le ventre, les jambes ôc les
couvertures du delfous de la queue font noirâtres ;
le d o s , le croupion, les côtés, les plumes fcapu-
laires, les couvertures des ailes, celle« du deffus
de la queue font d’un marron-pourpré ; la poitrine
eft coupée par une large bande tranfverfale de couleur
pourprée ; les pennes^les ailes font couleur
de marron du côté extérieur, d’un gris - brun du
côté intérieur ; celles de la queue font d’un marron
pourpré en-deffus, & d’un brun rouffeâtre en-
deffous : le bec ôc les ongles font gris ; les pieds
d’un noir-bleuâtre.
L a femelle, fort différente du mâle, a la tête ,
le deffus & les côtés du cou , les plumes fcapu-
laires, les couvertures du deffus des ailes ôc de
la queue, les jambes fauves : la gorge d’un marron
pourpré ôc une tache de la même couleur de
chaque côté de la poitrine ; le devant du cou, la
poitrine, le ventre , les côtés d’un b lan c -fa le&
jaunâtre ; les ailes ôc la queue font fauves ; les pieds
& les ongles font gris.
Cet oifeau, décrit par Fernandez, eft appellé
maja par les Mexicains ; il vole en troupes très-
nombreufes & caufe beaucoup de dommages aux
champs enfemencés de riz. M. Briffon dit qu’on
le trouve également aux Indes orientales comme
en Amérique , & il en cite pour preuve l’envoi qui
en a été fait des Indes à M. Tu rgo t, qui le remit
à M. de Réaumur. Mais ce feul exemple ne fuffit
p a s , parce que rien ne prouve que le maia dont
il s’agit n’eût pas été porté d’Amérique aux Indes ,
ou que celui qui en fit préfent à M. Turgot ne-
l’eût pas reçu , foit dans fa traverfée, fôit dans i
le p ort,.de quelqu’un qui l’avoit apporté d’Amérique.
Il ne me paroît pas probable qu’un oifeau
fédentaire par nature, comme le maia, fe trouve
être le même fous des climats aufli différens, &
féparés par un intervalle aufli Jmmenfe. Il faut
de nouvelles preuves'avant d’admettre dette exception.
Ma ia de Cuba. P l. enl. 209, fig. 2.
B r is s . t . I J I , pag. 214. Voyeç Ma ia .
M a ia de la Chine. PU enl. 109 , fig. 1.
B r is s . tom. 111, pag. 212. Voyez Maian.
M A IA N . -
Maia de la Chine. Briss. tom. 111, pag. 2 1 2 , pl. I X , fig. z.
Idem ,pU enl. 10 9 , fig. I.
Il eft un peu plus gros que le maia : fes ailés,
plus courtes à proportion , ne s’étendent qu’à l’origine
de la queue ; la tête , la gorge , le cou % les
côtés ôc en arrière font blancs ; le deyant du cou
eft d’un brun-blanchâtre ; le deffous du corps noirâtre
; le deffus d’un brun-marron très-peu foncé ;
les ailes font de cette dernière couleur ; le croupion
ôc la queue font d’un brun tirant un peu fur
le roux - le bec eft grifâtre, & les pieds d’un gris-
noiratre. Un individu, dont M. Sonnerat m’a fait
prefent , a fervi à la defcription qu’on vient de
lire ; elle diffère de la figure que repréfente la
plan. 10 9 , dans laquelle on a coloré en rouge le bec
du maian ; elle différé aufli, à quelques égards, de
la defcription que MM. de Mentbeillard Ôc Briffon
font de cet oifeau chacun féparément ; ce qui
vient probablement de ce qu’on trouve le maiàn
non-feulement à la Chine, mais dans différentes
parties de l’Inde , ôc qu’il porte , fuivant les fieux
où on l’obferve , les marques de l’imprefiion du
climat.
M A IN A T E . B r i s s . tom. I l , pag.' 305. Voye%
M a i n a t e des Indes orientales.
M a i n a t e (grand ) . B r i s s . tom. I I , pag. 308»
Voye^ M a i n a t e des Indes orientales.
M a i n a t e des Indes orientales.
P l. enl. 268.
Le mainate a le bec à proportion plus fort que
les merles , une partie de îa tête dégarnie de plumes
& couverte par une expanfion membraneufe ; mais
ces différences fpécifiques n’empêchent pas qu’il
n’ait les caraélères génériques du merle ; quelqu’un
qui ne le connoîtroit pas, qui, d’après les caractères
génériques , le chercheroit parmi les merles, le
trouveroit très-promptement par le moyen des différences
fpécifiques qui le diftinguent, ce qui eft
precifement le but de la méthode ôc fon utilité j
aufli M. Briffon l’a-t-il rangé parmi les merles y ÔC
M. de Montbeillard , en obfervant un ordre encore
plus exaél, l’a placé à leur fuite.
M. Briffon ne décrit que deux mainates : M. de
Montbeillard parle de quatre , qu’il regarde comme
des variétés de la même efpèce : je crois cependant
qu’il y a une différence affez, marquée entre
le mainate.de Bontius ôc les trois autres, pour le
juger d’une efpèce féparée ; mais comme lés
àzuxmainatès, décrits par M. Briffon , ôc les quatre
décrits par M. de Montbeillard, ne diffèrent que
par la ’ grandeur , les nuances du plumage & la
forme de l’expanfion membraneufe qui couvre une
partie de la tê te , il eft poflïble , il eft même probable
que ce font des variétés ; cependant on ne
peut en être pleinement affuré que par des obfer-
vations faites fur les lieux.
Le mainate atout le plumage d’un noir brillant,
plus éclatant fur le deffus qiie fur le deffous
du corps, changeant ôc à reflets violets ou verdâtres
fur différentes parties, fuivant la proj,eéfioii
de la lumière : cette mobilité des nuances , fuivant
qu’elles font éclairées, eft en partie caufe des différences
qui fe trouvent dans les defcriptions que les
auteurs ont fartes du mainate , ôc une defcription
détaillée devient fuperflue par cette raifon : il y a ,
vers le s deux tiers inférieurs de l’a ile , une tache
blanche, oblongue , formée par les barbes d une
partie des grandes pennes ; les plumes qui couvrent
fa tête font courtes , ferrées , & ont 1 apparence ,
le moelleux & le luftre du velours ; de chaque cote,
au-deffous & derrière l’oeil , eft une membrane-
affez épaiffe, d’un jaune d’orpin , large ôc etendue
de bas en haut fur le côte de la tete ; elle projette
horifontalement une branche plus étroite en arriéré ;
les deux branches s’avançant à leur rencontre,
fans fe joindre , ceignent en grande partie l’occiput
par'derrière : cependant l’étendue, la forme de ces
membranes , font fujettes à des variétés ; le bec Ôc
les pieds font jaunes ; la bafe du bec eft rougeâtre,
& l’on retrouve une teinte de cette nuance fur
les pieds. Le mainate eft un des oifeaux qui retiennent
ôc qui imitent les fons avec le plus de facilité
; il eft parmi les oifeaux des Indes orientales,
ce que le mocqueur eft parmi les oifeaux d Amérique,
ôc ce raport eft une raifon de plus pour le placer
parmi les merles. J ’en ai vu un qui avoit ete apporte
de Pondichéri à Paris. C’étoit un oifeau rnirnÆ Ôc
excellent parleur : il avoit appris, dans la traverfée,
à contrefaire le cri des poulies, lorfqu’on les tire
dans la manoeuvre ; il répétoit ces fons , fl difficiles
à apprécier Ôc à retenir, plus d’un an après qu’il
avoit ceffé de les-entendre rien ne peut mieux
prouver 1’ap.titude de cet oifeau pour retenir les
fons Ôc la flexibilité de fon gofier pour les imiter.
Le mainate, décrit par M. Briffon, tom. 11,
pag. 303 , repréfenté pl. X X V l l l , fig. 2. de fon ouvrage
, genre X X I I , ôc auquel' Edwars donne le
nom de petit minor ou mino , tom. 1 , pag. ÔC pi. 17 ,
eft un peu plus gros que le merle ; celui que M. de
Montbeillard décrit a les mêmes dimenfions à-peu-
près., mais point de blanc aux ailes, ce que M. de
Montbeillard conjecture pouvoir être une omiflion
dans la planche. Je conferve un mainate , qui eft en
tout conforme à la defcription qu’én fait M. Briffon,
& d’après lequel j’ai décrit cet, oifeau ; mais il eft
moins grand que d’autres mainates au même plumage
, qui faifoient également partie de la collection
de M. Sonnerat.
20. L ’expanfion des membranes feréuniffoit dans
le petit mainate de M. Edwars , ôc ceignoit en
entier l ’occiput.
3°. Le grand -mainate de M. Briffon, tom. I I ,
va'g. 308 , qui eft le grand minor, ou mino d’Edwars,
tom. 1 , pag. & pl. 1 7 , eft de la grandeur du choucas ;
il n’a pa's de rouge à la bafe du bec , ni de teinte de
cette couleur fur les pieds. M. Edwars demande
fi ce feroit le mâle de l’efpèce ; ôc il eft d’autant
plus fondé à faire cette queftion , qu’un petit
mainate qu’il avoit difféqué , s’étoit trouvé femelle ;
mais on doit remarquer en même-temps que celui-
ci fe trouve dans l’île d’Hainan , par conféquent
dans un canton féparé , ce qui peut avoir altéré
Te fpèce , 6c l’avoir enrichi d’une race diitinéte ÔC
confiante.
Enfin le mainate de Bontius avoit le plumage
d’un bleu de plufteurs teintes , à reflets verds ôc
violets, pointillé de gris-cendré, différences qui
me paroiffent affez grandes dans des oifeaux du
même climat, pour faire regardef celui dans lequel
on les obferve comme une efpèce diftinéle.
M a i n a t e de Bontius. Voyeç M a i n a t e des
Indes orientales.
M A IPO UR I ( le ) .
Petite perruche maipouri de Cayenne, pl. enl. 3 27.
Perroquet à poitrine blanche du Mexique. B r i s s .
tom. ÎV, pag. 297 , genre L 11I.
Perroquet à poitrine blanche. Edw. tom. IV , pag.
& pl. 169.
Le maipouri eft un perroquet du nouveau continent
: M. le comte de Buffon le place dans une
feétion à part avec le caïca entre les papegais ôc
les perriches. Les caraétères qui diftinguent le
maipouri font un corps plein , une taille ramaffée ,
la tête fort groffe , le cou très-court, ainft que la
queue ; des plumes ferrées , courtes ôc fortement
appliquées fur le corps , fur-tout fur la poitrine ÔC
le ventre ; c’eft à fon cri , ou plutôt à fon fifle-
ment, femblable à celui du tapir, qu’on nomme
maipouri à Cayenne , que ce perroquet doit fon
nom. Malgré la différence entre deux animaux ,
dont l’un eft un très-grand quadrupède , Ôc l’autre
eft un oifeau de taille au plus moyenne , le coup
de fifflet eft femblable à s’y méprendre.
Le maipouri eft de la groffeur d’une tourterelle ,
mais d’une forme plus pleine ôc plus ramaffée ; il
a neuf pouces ôc demi du bout du bec à celui de
la queue, qui dépaffe les ailes pliées d’environ le
tiers de fa longueur ; le deffus de la tête eft noir ;
les joues , la gorge Ôc le devant du cou font jaunes ;
mais il y a au bas des joues une bande tranfverfale
verte ; le deffus du cou eft orangé ôc le deffus du
corps d’un verd fort brillant ; la poitrine Ôc le haut
du ventre font d’un blanc-fale ; le bas ventre , les
côtés ôc les jambes font d’un jaune-orangé ; des
moyennes pennes des ailes , les unes font vertes,
bordées de jaune du côté extérieur; les autres font
entièrement vertes ,vôc les grandes font bleues du
côté extérieur, noirâtres du côté intérieur ; la queue
eft verte , ôc les pennes du milieu font un peu plus
longues que les latérales ; l’iris eft d’un gris foncé ;
les paupières font bordées d’un rouge-pâle ; le »bec,
couleur de chair à fa bafe , fe rembrunit en approchant
de fa pointe ; les pieds font cendrés ; les
ongles noirs. On trouve le maipouri au Mexiquç ,
àlaGuiane , dans le pays desCaraques ; ces oifeaux
habitent les bois humides ôc entourés d’eau ; ils fe
plailent même fur les arbres des Savanes noyées ;
ils vont par petites troupes , & cependant ils fe
battent entr’eux ôc fouvent ôc cruellement ; ‘ils font
très-fauvagês ; il eft impoffible d’apprivoifer ceux
qu’on prend adultes ; ils reful'ent toute nourriture
ôc meurent fans s’être adoucis ; il faut élever né-
ceflairement ces perroquets jeunes,. ôc ils n’ont en
leur faveur que la fingularité de leur forme Ôc les
couleurs de leur plumage. Ils n’apprennent point à