
2 I <5 M ê S M Ê T
par une huppe' étagée qui orne le fommet de fa
tê te , revêtu de plumes noires bordées de gris-
blanc ; les plus longues plumes de cette huppe élégante
font placées en arrière & au centre ; elles
ont huit lignes & demie de long ; les plumes antérieures
ôc les latérales vont en diminuant par degrés
; les joues font blanchâtres ; il y a derrière
l’oe il, de chaque côté, un trait noir tranfverfal qui
remonte vers l’occiput, fe réunit à une bande de la
même couleur, courbée en arc, qui defcend par-
deffous les joues fous la gorge & s’y épanouit, ainfi
■ que fur le devant du cou ; la poitrine, le ventre Ôc
les couvertures du deffous de la queue font blanchâtres
; les côtés font rouffeâtres ; la partie fupé-
rieure du cou ôc le deffus du corps font d’un gris
lavé de rouffeâtre ; les pennes des ailes font d’un
gris-brun , bordées de blanchâtre en-dedans Ôc
de rouffeâtre en-dehors ; celles de la queue font
grifes, nuées fur le bord extérieur de rouffeâtre ;le
be c eft noirâtre ; les pieds font gris-bleuâtre ; les
ongles gris.
Cette jolie mèfange ne fréquente pas nos campagnes
; on la trouve cependant en Normandie, &
M. Linné la compte au nombre des oifeaux de la
Suède : elle fe plaît çkns les friches ôç les lieux foli-
•îaires abondans en genévriers, fur lefquels elle a
coutume de fe percher; on dit qu’elle en contra&e
.une odeur aromatique -, ce qui ne fe conçoit pas
facilement, à moins qu’elle ne vive des bayes de
cet arbufte : on prétend suffi qu’elle ne furvit pas
à la perte de fa liberté; mais fon hiftoire eft en
général peu connue.
M é s a n g e h u p p é e de Cayenne. Voyez R oit
e l e t - m é s a n g e .
M é s a n g e h u p p é e de la Caroline.
B R is s. tom. 111, pag. 5 6 1 , genre X L L
C a t e s b . tom. / , pag. & pl. j j .
Elle eft à-peu-près de la taille de notre groffe
p i fange • les plumes placées fur le devant de la tête
font noires ; le refte du deffus de la tête, le deffus
du cou, le dos & le croupion font d’un gris-fohcé ;
la même teinte s’étend fur les plumes fcapulaires ôc
les couvertures du deffus des ailes ôc de la queue ;
les joues, le devant du cou ôc tout le deffouS du
corps font d’un blanc lavé d’une teinte rougeâtre ;
les ailes & la queue font d’un gris-foncé ; le bec
eft noir ; les pieds ôc les ongles d’un gris-bleuâtre ;
les plumes du fommet de la tête paffent un peu les
autres en longueur, ôc quand l’oifeau les relève ,
elles forment une huppe terminée en pointe { on la
t rouve à la Virginie & à la Caroline.
M e s a n g e j a u n e , C a t e s b . tom. / , pag. 6 3 ,
p l . 6 3 . Voyez F i g u i e r b r u n & j a u n e .
Mésange nonette. Voyez Ch arbonnière.
Mésange-p inçon.-Catesb, tom.1, pag. 64,
»/. 64. Foyer F ig u ie r CENDRÉ A COLLIER,
M E S SA G E R .
F l . enl. 7 2 1 , Voyez SECRETAIRE.
tyîÉSINGLE. Foye^ Ms sa n g e (groffe.)
M E T I S .
C’eft le produit de deux efpèôês diffêrefités l
comme du ferin ôc du chardonneret, par exemple*
Les oileaux de même genre ôc même des oifeaux
de genres différens , mais qui ont beaucoup de
raports , réduits à des compagnes étrangères ,
produifent. fouverit des métis. On n’a pas bien
prouvé encore que les métis foient féconds ôc que
leur race puiffe fe propager ; c’eft un fait d’ornithologie
qu’on peut au moins regarder comme
problématique.
M ÉTH O D E .
Les méthodes ont été imaginées pour faciliter
& abréger l’étude; elles conliftent à partager ôc
divifer les oifeaux en différentes ferions ; les
divifions qu’on en fait font fondées fur des traits
de’ reffemblance ôc la conformité entre des parties
extérieures. Ces raports entre les oifeaux font ce
qu’on nomme caractères. Les çaraélères doivent
être faciles à faiffr , tirés de parties apparentes
& qui ne foient point fujettes à va rie r, mais qui
ayent une forme confiante. Tels font le bec ôc
les pieds ; c’eft par cette raifon que la plupart
des auteurs ont rédigé -les méthodes qu’ils ont
propofees, d’après la forme du bec ôc d’après celle
des pieds ; les carââères qui font communs à un
grand nombre d’oifeaux, fervent à établir les divi-
lions les plus générales , ôc ceux qui ne conviennent
qu’à un petit nombre , fourniffent les
dernières divifions , ou celles qui font les .plus ref-
treintes ; ainfi, avoir les jambes couvertes de plumes
jufqu’au talon , ou les jambes nues & dégarnies de
plumes à quelque difiance du talon 6* un peu au-
deffus , avoir les doigts féparés9 ou réunis par des
membranes , font des caraâères qui appartiennent
a un grand nombre d’ôifeaux , ÔC d’après lefquels
on peut établir des divifions générales ; mais
avoir le bec de telle ou telle forme particulière,
les doigts plus ou m.oins réunis par des membranes
entières , ou des membranes partielles ,
par des membranes fimples ou feftonnées, ôcc.
font des cara&ères qui ne conviennent qu’à certains
oifeaux , & d’après lefquels on peut établir
des divifions plus limitées & plus circonfcrites.-
Une bonne méthode eft celle dans laquelle on
admet affez de divifions pour que l’étude foit
facile, pour que l’intelligence Ôc l’application de
la méthode foient aifées ; fi les divifions font trop
nombreufes , la méthode devient compliquée ôc,
manque fon but ; fi elles, ne font pas affez nombreufes,
la méthode n’éclaire pas affez le fujet &
elle n’abrege pas l’étude ; les méthodes procurent
encore les mêmes avantages ou font fufceptibles
des mêmes reproches, fuivant que leurs auteurs
emploient des caraéfères fimples , faciles à indiquer
& à connoître , apparens Ôc fenfiblea, ou compliqués,
obfcurs dans l’énoncé qu’ils en font, difficiles
à déterminer , à indiquer & à conno îtrepeu
apparens , qui exigent des recherches ôcne peuvent
pas ê tr e faifis au premier çoup-d’oeil.
L ’avantage,
n
M £ T
L ’avantage des méthodes eft de faciliter 1 etilde &
d’abréger le temps ; c’eft une manière de dreffer ,
d’après certains lignes apparens , un catalogue fait
de manière que pour trouver fi un objet y eft
compris, il fuffit de parcourir une partie de^ ce
catalogue fans le fuivre du commencement à la
fin, comme on feroit contraint de le faire par le
défaut de méthode ; en fuivant cette comparai-
fon , c’eft la même chofe qui arrive par rapo.rt au
catalogue d’une bibliothèque ;.s’il eft partagé d’après
la forme des livres,, au premier afpeét de celui
qu’on a fous les y e u x , on voit tout d’un çoup dans
quelle portion du catalogue il le faut chercher, Ôc
l ’on trouvera ce qui y eft dit au fujet de ce livre ;
mais fi le catalogue eft fans divifion , il faudra le
plus fouvent le parcourir en grande partie, ou tout
entier, pour trouver l’article concernant le livre
au fujet duquel on veut le confulter. Les méthodes
ne font donc que des catalogues dreffés de façon
qu’à l’infpeéfion des objets on trouve facilement
ôc promptement s’ils font portés fur le catalogue,
ôc ce qui y eft dit à leur fujet.
On parle fouvent de méthode naturelle, c’eft-à-
dire, d’une méthode qui,préfente les objets dans
l ’ordre 011 l’on fuppofe que la nature les a rangés ;
mais outre qu’une pareille méthode doit être fondée
fur tous les raports poflibles, tant internes qu’externes
, ôc que par conféquent elle feroit le réful-
tat de la fcience ôc non un moyen d’en abréger
l’étude ; outre de plus qu’une femblable méthode
n’a pas encore été préfentée par raport aux oi- !
féaux, il paroît très-douteux qu’il y ait une méthode
naturelle ; les divifions font des points d’apuis
pour notre foibleffe; nous avons befoin de partager
les objets pour les confidérer ; mais il n’eft
pas probable que la nature , qui peut embraffer du
même coup-d’oeil l’enfemble ôc les détails de fes
produ&ions, les ait groùppés à notre manière ,
qu’elle ait formé'fon plan fur des coupes. ôc des
divifions : elle l’a conçu ôc exécuté d’un feul trait,
ôc c’eft ne pas fe former une idée jufte de fon
pouvoir , que de lui prêter la foibleffe de nos
vues.
' Non-feulement il eft probable qu’il n’exifte pas
de méthode naturelle, mais même nos méthodes artificielles
font inutiles pour l’hommè confommé
dans la fcience ; il diftingue & reconnoît les objets
au premier afpeâ par l’habitude de les voir ôc de
les comparer, non par quelques traits ifolés feulement,
mais fous tous les raports & dans leur
enfemble ; cependant les méthodes n’en font pas
moins néceffaires pour faciliter l’étude en faveur
des commençansôc pour abréger leur temps ; en-
forte qu’à la -faveur de ces moyens ingénieux ils
peuvent, en un efpace de temps afféz court, acquérir
des connoiffances auxquelles ils ne feroient
parvenus , privés de l’aide des méthodes , qu’en
employant un grand nombre d’années aie s acquérir
; enfin les méthodes font un moyen de connoître
facilement Ôc promptement les objets en les jugeant
Hiftoire Naturelle. Tome 11.
M E Z 217
d’après l’extérieur, de les féparer, & de lesdiftin-
guer les uns des autres ; première notion nécef-
làire avant de parvenir à des connoiffances plus
profondes , & qui n’en eft que la route, mais par
laquelle il faut néceffairement paffer ; ôc cette
première notion, très - longue à acquérir fans les
méthodes, ne confommé que peu de temps lorsqu’on
les employé ; ce qui eft un argument fuffi-
fant de, leur utilité Ôc de leur nécêffité. Un ouvrage
pourroit donc être excellent, renfermer fur un
objet toutes les connoiffances acquifes, & parce
qu’il manqueront de méthode , c’e f t - à -d i r e , de
points d’appuis fur lefquels notre mémoire le re-
pofe , ôc à la faveur defquels elle nous rappelle
les connoiffances répandues dans l’ouvrage , il
n’ouVrirôit à ceux qui étudieroientla fcience qu’une
carrière longue ôc pénible, au, lieu que le même
ouvrage, à la faveur d’une méthode , les conduiroit
en peu de temps au point de doârine & de lavoir
dont la fcience eft fufceptible.
Les méthodes ne préfentent donc pas les objets
dans l’ordre & la férié fous lefquels la nature les a
peut-être rangés , mais elle les offre dans un ordre
conforme à notre manière de les v o ir , de les
comparer ôc de les diftinguer , & leur but, qu’elles
rempliffent, eft d’épargner le temps ôc d’abréger
l’étude de la nomenclature , fi faftidieufe , fi peu
importante en elle-même, pour nous laiffer promptement
libres de nous livrer à des occupations
plus utiles ôc plus fatisfaifantes.
M EU N IER ( le ) .
Perroquet meûnier de Cayenne. PI. enl. 861.
Voyez C r i k p o u d r é .
\ Depuis la réda&ion de l’article du crik poudré
j’ai eu occafion d’obferver deux perroquets qui
m’en paroiffoient des variétés ; j’ai reçu le pre •
mier de Cayenne ; il n’en diffère que parce qu’il
j a un peu moins de blanc mêlé au verd du deffus
du corps ôc qu’il eft varié fur cette partie, ainfi
que fur les ailes, de quelques plumes jaunes ; il
y a apparence que c’eft un meunier tapiré.
Je n’ai jamais vu le fécond qu’une fçule fo is ,
ôc je ne fçai de quel pays il eft ; je le tiens d’un
oifelier chez lequel il mourut ; il eft un peu
plus grand que le meunier ; il a moins de cette
pouflière blanche qui falit les plumes du premier;
toutes les fiennes font terminées par un trait
d’un brun-foncé , fort étroit ; fes joues ôc fa gorge
ont une teinte de violet ; le devant du cou , la
poitrine, ôc le haut du ventre font confufément vannés
de plumes vertes ôc de plumes d’un rouge pâle
ôc fombre ;. le bec eft noirâtre à la pointe de la
mandibule fupérieure : du refte, les dimenfions ,
l’habitude de tout le corps ôc quelques nuances
blanchâtres fur les plumes, me le font raporter
au meûnier, plutôt qu’à tout autre perroquet, mais
en le regardant cependant comme une efpèce dif-
: férente. Genre L I1I.
M EU N IER E . Voyez C o r n e i l l e m a n t e l é è ,
M E Z Y . Voyez C r e s s e r e l l e .
E e