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agréablement panachée de taches blanches & pref-
qu’arrondiés, qui font auffi fur la tête, le dos &
!a queue , mais tout le deflbus de l’animal eft
blanc, Id. )
Linnæus cite un individu de cette efpèce qui eft
dans le Mufeum de l’Académie d’Upfal, &. qui
diffère de celui qui vient d’être décrit , en ce
que le corps n’eft marqué d’aucuns points calleux
, que les doigts des pieds de derrière font dépourvus
d’ongles, & que la queue au lieu d’être
articulée, eft enveloppée d’une peau lâche &
épaiffe. Le même Auteur ne fçait s’il doit attribuer
ces variétés à la différence du fexe ou de l’âge , ou
à quelque caufe accidentelle^ Aman. p. 573..
On trouve ce Lézard dans les Indes, où il entre
fréquemment dans les maifons. On prétend qu’on
lui a donné le nom de Gecko, parce que le cri qu’il
jette aux approches de la pluie , a de la reflemblance
avec ce mot. ( S e b a . )
• G E C O T E ( l e ) , efpèce de Lézard.
Lacerta Mauritanien. L in . Amphib. Rept. La-
Certa, n° 1 1 .
Lacerta caudâ fubverticittatâ brevi muricatâ apice
Icevi, corpore fuprà mûrieato , digitis fuhtus lamel-
lads muticis. L in . ibïd.
Seb a Muf. 1 , t. 10 8 , f. 2 , 6 , 7 .
Ce Lézard a le même port & la mêmeforme que
celui qui porte le nom de Gecko ; mais il eft d’une
• couleur livide, & hériffé de tubercules aigus, fem-
biables à des perles, fur les côtés de la tête au-deflus
du cou, fur le dos & fur les cuiffes. La queue, qui eft
plus courte que le corps, eft garnie de fix rangs
d’épines, qui la font paroître étagée , depuis fa
naiffance jufques vers le milieu: le refte eft lifte.
Les doigts des pieds de derrière font couverts par-
deffous de lames difpofées en recouvrement, en
•quoi il reflemble encore au Gecko : les ongles font
à peine fenfibles. Tout le deffous du corps eft lifte
couvert de très-petites écailles.
On trouve ce Lézard dans la Mauritanie. { L in .
S v jl. Nat. )
G ÉO M É T R IQ U E ( l a ) .
Tejludo Geometrica. L in .
Tejludo pedïbus pojlïcis palmatis , tefia feutettis
tlevatis truncads. Lin. Syft. Nat. t. 1 , p. 199. ld .
Amæn Acad. Amphib. Gillenborg. na 24»
Worm. Muf. 3 17 . Tejludopitfa feu Jlellata.
Pif. Braf. t. 10 5 . Tejludo nïgrïc antibus & fiavef-
'sentibus Jiguris Geometricis.
L ’écaille fupérieure de cette Tortue préfente fur
ton fond noir un réfeau de couleur jaune, très-
bien deffiné, que l’on a comparé à des figures de
Géométrie. Le bord de l’écaille eft compofé de
vingt-quatre lames. Le difque eft très-convexe,. &
les lames dont il eft formé font féparées par des
filions ou des cavités très,-fenfibles.
Leur fommet eft jaune & émoufle ; elles font
mouchetées au centre de points ternes , anguleufes
par les côtés, marquées de ftries noirâtres, & fra-
Yérfées dans leur longueur par neuf lignes jaunes
G R E
: que viennent croifer neuf ou dix autres lignes de
même couleur qui partent du contour.
L ’écaille inférieure fe termine en une pointe
| aiguë , &. a deux divifions qui font très - mar-
I quées.
On trouve cette Tortue en A fie , à Madagascar,
&c. ( L in . Aman. )
G O IT R E U X (leC rapau d ).
Bufo ventricofus. L a u r . Spec. med. p. 16 .
Rana ventricofa. L in .
Rana ore femi-ovato yjugulo prominulo. Id.' Amph»
Rept.
Muf. Ad. Fr. 1 , p. 48. Rana eadem.
Le corps de ce Crapaud eft d’une formé arrondie
, & d’une couleur roufle. La région des hypo-
j condres eft enflée. On obferve auffi un gonflement
à la gorge qui forme une faillie en-avant. Le dos eft
fillonné par trois rides longitudinales^; la partie
fupérieure du cou eft chargée de tubercules difpo-
fés auffi fur des lignes longitudinales ; les deux
doigts extérieurs des pieds de devant font liés par
une membrane.
On trouve ce Crapaud dans les Indes. Il y a un
individu de cette efpèce dans le Cabinet d’Hil-
toire naturelle du Roi de Suède.
G o it r e u x ( le Lézard).
Lacerta firumofa. L i n . Amphib. Rept. La-
certa 35.
Lacerta caudâ tereti longâ, peElore gibbo pro-
tenfo, Id. Salamandra, Mexicana, radar, firumofa.
Se b . Muf. 2 , p. 2 1 , tab. 2 0 , nQ 4*
Ce Lézard a , vers la région de la poitrine, une
efpèce de goitre ou de tumeur toute couverte de
petits grains ou boutons, femblables aux oeufs des
poiflons. La couleur de cette tumeur eft d’un rougè
pâle ; le refte du corps eft d’un gris-cendré , par-
femé de taches brunes. Cette dernière couleur eft
auffi celle des bandes'qui s’étendent longitudinalement
fur le ventre de ce Lézard; fa queue eft arrondie
& allongée, entourée d’anneaux verdâtres
jufqu’au milieu, & blanchâtre dans tout le réfte
de fa longueur. On le trouve dans l’Amérique
méridionale.
G R E C Q U E ( la ) .
• Tejludo Graca. L in .
Tejludo pedïbus fubdigitaûs, tejlâ pojlîcè gibbâj
margine laterali obtufijjïmo, fcutellis planiufculis.
L in . Amphib. Rept. Tejludo 10.
R a j . quadr. 243- Tejludo terre f r i s vulgaris.
L ’afpeét de cette Tortue a quelque chofe de
hideux & d’effrayant. Elle reflemble au Serpent
par la tête,.& au Lézard par la queue & par les
pattes. Elle eft couverte d’une écaille ample, fo-
lîde, voûtée,, faite en écuflbn, & marbrée de di-
verfes couleurs obfcures, ; elle a fur le dos des
taches jaunes & noires. On ne lui voit ni paupières
fupérieures-, ni trous auditifs , ni dents aux
deux mâchoires, qui ne laiflent pourtant pas d’être-
G R E
aiguës & coupantes prefque comme une lame de
couteau.
La femelle eft ordinairement plus pefante que
le mâle, dont elle diffère encore en ce que fon
écaille inférieure eft tout-à-fait platte, au lieu que
le mâle a la ftenne concave dans le milieu. Les
oeufs-de la femelle font plus petits & plus oblongs
que les oeufs de Poule; du refte ils reffemblent à
ceux des oifeaux, en ce qu’ils ont en-dedans du
blanc & du-jaune. La Tortue ne les couve pas ,
mais les couvre de feuillages &. de terre ; c’eft la
chaleur du foleil qui les fait éclorre.
Cette efpèce de Tortue fe trouve fur ies montagnes,
dans les forêts , dans les bois, dans les
champs & dans les jardins. Elle v i t de fruits,
d’herbes & de tout ce qu’elle peut trouver fur la
terre; elle mange auffi des v e rs , des limaçons &
& d’autres infe&es. On la pourroit nourrir dans la
maifon avec du fon & de la farine. Sa marche eft
fi lente, qu’elle a paffé en proverbe. Elle fe cache
G R E 6 2 9
en hiver dans les cavernes, & y pafle même quelquefois
toute cette faifon fans manger, comme font
les Serpens, les Lézards, & pluüeurs autres animaux
; elle a la vie très-dure, & vit fort longtemps
: elle n’aime point l’eau, & n’eft point amphibie.
Selon les Voyageurs, cette Tortue fe trouve en
abondance dans les déferts d’Afrique, & fpéciale— ^
ment dans la Libye. Aux Indes on en fett fréquemment
fur les tables. Belon obferve que de toutes
les efpèces de Tortues, il n’y en a point qui ait la
chair fi délicate, ni fi faine ; mais que les Grecs &
les Turcs n’ofent en ufer, à caufe de la défenfe
faite par leur loi. Suivant le même Auteur, il y a
beaucoup de Tortues terreftres, non-feulement en
Thrace & en Macédoine , mais même en Languedoc.
Elles ne changent point d’écaille , & cette
écaillé eft fi ferme, qu’un caroffe pourroit pafler
deflus fans l’enfoncer. ( Mat. Medic, continuation de
G e o f f r o y , / . 1 2 , ^ . 2 3 4 . )
S u i t e d e l ’In t ro d u c tio n a ÏH i f t o i r e N a t u r e l l e d es a n im a u x
Q u a d r u p è d e s o v ip a r e s .
, G r e n o u i l l e s .
L e s Grenouilles ont beaucoup de rapports
avec les Crapauds ; cependant on a moins de
préventions contre elle6 ; on ne les trouve
pas auffi hideufes : en e ffe t, leur figure eft
plus dé veloppée ; elles ont le corps plus
allongé & la tête mieux formée. Ces caractères
peuvent faire diftinguer les Grenouilles
des Crapauds , parce que le corps des Cra pauds
n’eft qu’une maffe arrondie, & que
leur tête eft peu apparente. Les G renouilles
ont les jambes longues, principalement celles
de d e r r iè re , qui leur donnent la facilité
pour fauter & pour nager.
L a plupart des Grenouilles ont de belles
couleurs , qui font d’autant plus v iv e s que
le corps de ces animaux eft enduit d’une
humeur vifqueufe , qui fert de vernis.
Les Grenouilles fe tiennent accroupies
fur leurs jambes de d e r r iè re , comme les
Chiens , lorfqu’elles font hors de l’eau.
Elles ont plus de v iv a c ité que les Crapauds.
Lorfqu’on les touche , ou lorfqu’on les
prend par les jambes de derrière , leur dos
fe courbe & forme des angles faillans le
long des côtés du corps.
G r e n o u i l l e s .
E n h iv e r les Grenouilles font engourdies
; le printemps les ranime & les fait
fo r tir de leurs retraites : elles fe nourrif-
fent de v e r s , de fangfues, de petits limaçons
, de fe arab és, & de diverfes efpèces
d’infeftes , tant ailés que reptiles. On prétend
qu’elles n’ en prennent aucun qu’ elles
ne l’ayent v u remuer : elles fe tiennent
immobiles , jufq u’à ce que l ’infette fo it
affez p r è s ; alors elles fondent deflus a v e c
une grande v iv a c ité ; il y a des Grenouilles
qui font quelquefois des fauts de plus d’un
pied & demi ; elles dardent fur l’ infeûe leu r
langue , & l’arrêtent par la mufcolïté dont
elle eft enduite ; en retirant leur langue L
elles entraînent leur proie & l’avalent. L e s
Grenouilles font dévorées par les Serpens
d’eau , l’Anguille , le B ro c h e t , la T au p e ',
le Putois : j’ai trou vé une Grenouille dans
l ’ eftomac d’un L oup .
I l y a des Grenouilles dans prefque tous
les pays. Selon le rapport de Bellon , le s
Grenouilles abondent tellement dans les
terreins bas & humides de l ’E g y p t e , que
. le pays en feroit in fe fté , û une grande