
47 i T I N
que ces oifeaux ne peuvent être compris dans le
même genre , & les tinamous en compofent un à
part. Ils ont
Quatre doigts dénués de membranes, trois devant
, un derrière , tous féparés environ jufqu’à leur
origine ; les jambes couvertes de plumes jufqu’au
talon ;le bec cylindrique, allez long, moufle à fa
pointe , un peu applati fur les côtés & très-légere-
•inent courbé à l’extrémité de la mandibule lupé-
rieure:
On peut ajouter à ces cara&ères elfentiels que
les pieds font couverts d’écailles rudes & qui les
rendent femblables à une lime ; que les doigts font
gros & courts ; les ailes & la queue courtes ; que
les couvertures de la queue lont làrges & très-
fournies ; que le cou eft court & gros, & le -corps
en général plein & ramaffé.
Ônpourroit, ayant égard aux traits de reffem-
blance qui rapprochent les tinamous des perdrix ,
en former un genre qui feroit à la fuite , mais qui
en feroit féparé.
Tinamou eft le nom de ces oifeaux dans la langue
des fauvages ; ils fe perchent, mais fur les branches
les moins élevées ; ils fe nourriflfent principalement
des fruits du balijier , de cerifes fauvages, & c. Ils
font leur nid à terre ; ils ne Ie compofent que i
d’une couche d’herbes sèches ; ils font deux pontes
par an & toutes deux très-nombreufes : leur vol
eft court & pefant, mais ils font très-légers à la
courfe ; ils vont en petites bandes & rarement feuls
ou par paires : les femelles font plus grottes que les
mâles , ce dont il y a peu d’exemples dans d’autres
genres, fi ce n’eft parmi les oifeaux de proie.
Ces faits hiftoriques, au fujet des tinamous , ont
été communiqués .à M. le comte de Buffon par
M. de Sonini.
Ce font desefpèces du genre des tinamous , qui
produifent ces oeufs , les uns d’un beau bleu , les (
autres d’une couleur verte fort belle, qu’on nous
envoie de la Guiane. Ces oeufs ne font guère
moins gros que ceux de poule ,• ils n’ont pour nous
d’autre avantage que d’être un objet de curiofité :
mais les oifeaux qui les produifent & dont la
chair eft en général fi eftimée des Créoles dans les
différentes colonies , font du nombre des volatils ,
qu’il feroit avantageux de rendre domeftiques , de
tranfporter en Europe & de chercher les moyens
d’accoutumer au climat : comme ils ne vivent que
de fruits, fuivant les obfervations qu’on a faites juf-
qu’à préfent à leur égard, cette êntreprife paroîtra
peut-être difficile ; mais nous, fçavons les moyens
de fuppléer aux fruits par une nourriture qui peut
le s remplacer, & il n’eft pas fans vrailemblance
qu’on pourroit accoutumer les tinamous à vivre de
grains.
T i n a m o u c e n d r é .
Perdrix cendrée par les Habitans de Cayenne.
Il n’eft pas fi grand que la magoua ou grand tinamou
• fa groffeur eft à-peu-près celle d’un fort
poulet ; tout l'on plumage eft d’un brun-cendré »
T I R
excepté la tête & le derrière du cou qui font rouf*
feâtres &. les grandes pennes des ailes quKfont rioh
râtres ; le demi-bec lupêrieur eft noirâtre'-, l’inférieur
blanchâtre : les pieds font gris-blancs.
T i n a m o u de Cayenne. PL enl. 476. Voye^
M a g o u a .
T TN A MOU V A R IÉ .
Perdrix peintade par les Créoles de Cayenne.
Il n’eft pas tout-à* fait ii gros que la perdrix grife ;
fa longueur eft d’onze poudes ; il a fa gorge & le
milieu du ventre blancs ; le cou , la poitrine & le
haut du ventre roux ; les’jambes & les côtés rayes
obliquement de blanc, de brun ôt de J/Oux ; le
deffus de la tête & du haut du cou noirs ; tout le
delfus du corps, les couvertures fupérieures de la
queue & des ailes, &. les pennes moyennes des
ailes rayées tranfverfâlement de noir & de brun-
olivâtre plus foncé lur le dos & plus clair fur le
croupion & les côtés ; les grandes pennes des ailes
brunes, fans tache ; les pieds noirâtres. Cette def-
cription trèstexaâe, eft copiée de l’ouvrage de
M. le comte de Buffon , depuis l’enonce des dimen-
ftons qu’elle comprend : ce tinamou produit a chaque
ponte dix ou douze oeufs, remarquables par leur
belle couleur de lilas.
T IQ U E . Voye^ F a r l o u z .
T IR A S S E . ( chaff. ) Filet dont on fè fert pour
prendre plufleurs elpèces d’oifeaux, particulièrement
des cailles. Voyeç C a i l l e .
T IR E -A R A C H E . Voye^ R o u s s e r o l l e .
T IR E -LA N G U E . T o y^T oR CO L .
T 1R IC A ( le ) .
Petite perruche du Bréfil. B r is s. tom. IV, pag.
38a , genre LUI.
Elle eft d’une taille un peu plus forte que le gm-
bec : tout fon plumage, y compris les ailes, la
queue & leurs couvertures , eft d’un verd plus
£pncé fur lé' deffus & plus clair fur le deffous du
corps ; les yeux font noirs; le bec eft couleur de
chair & les pieds font d’un gris-bleuâtre. Son nom
braftlien eft tui-tirica.
L a perriche repréfentée, pl. enl. 8 3 7 , fous le nom
de petite jafeufe, ne diffère en rien du tirica, &
paroit être le même oifeau ; le nom qu’on lui a
donné indique qu’elle a la faculté d’apprendre à
parler. J ’ai eu cette perriche vivante ; elle ne repe-
toit que quelques mots ; elle ne les articüloit jamais
que quand el.e ne voyoït perfonne : mais alors elle
ne ceffoit prefque pas de babiller. Dans les corn-
mencemens que je l’eus en ma poffeflion, c’étoit
un oifeau amufant par fes careffes & fa vivacité ;
mais, quelque temps après, cette même perriche ,
peut-être parce que je Favois négligée, devint
mauffade, crieufe & mâchante.
La fécondé efpèce de perruche de 111e de Luçon,
dont parle M. Son netat, voyag. à la nouv. Guinée,
pag. 7 6 , ne diffère du tirica qu’en ce qu’elle a
l’iris d’un jaune-clair; le bec & les pieds gris , au
lieu que le tirica a les yeux noirs, le bec rouge,
lés pieds bleuâtres. - l, -T
1 • t i r i n .
T î fl 4 7 3
TIRIN. B e l . Voye^ S e r i n .
TIRO IR , (faucon.) On donne ért fauconnerie
ce nom à un apât dont on fe fert pour r^ppeller les
oifeaux de proie & le s faire revenir fur le'poing ; le
tiroir eft communément une aile de dindon ou de
coq. Ce mot vient apparemment de tirer, attirer,
ou de ce que l’apât étant tendineux &c^ membraneux
, Xoifeau ne parvient, qu’à force d’efforts &
de tiraillemens, à en détacher quelques portions.
T IT IR I a u PIPIRI.
Tyran. P l. enl. 5 37.
B r i s s . tom. 113 pag. 3 9 1 , genre X X IV .
Tïtiri eft le nom qu’on donne à Cayenne a
cette efpèce de gobe-mouche., & pipiri celui quon
lui donne à Saint-Domingue : l’une & l’autre dénomination
eft dériyée & imitative de fon cri. Il n’eft
pas tout-à-fait fi gros que le mauvis ; fa longueur
eft de fept pouces dix lignes ; fon vol de treize
pouces : il a. le deffus de la tête noirâtre ; -fur le
fommet, des plumes jaunes à leur origine & noirâtres
à leur extrémité ; ce qui forme une tache
qu’on n’apperçoit guère qu’autant que les plumes
font écartées ou hériffées ; le derrière du cou, le
dos, les plumes fc.apulaires , le croupion d’un gris-
brun ; les couvertures du deffus {les ailes & celles
du deffus de la queue de la même couleur que lé
dos, mais bordées de roux ; la gorge , le devant
du'cou & la poiêfine d’un gris-blanc ; le refte du
deffous du corps blanc, excepté les jambes qüi
font d’un gris-blanc : les pennes des ailes & celles
de la queue brunes, bordées de rougeâtre, les premières
feulement du côté extérieur & les fécondés
des deux côtés ; le bec, les pieds & les onglesd’un
brun-noirâtre. On le trouve à la Guiane, à Saint-
Domingue , à la Caroline & à la Louifiane. Il fait
fon nid , ou dans des trous d’arbres, ou fur les
bifurcations des branches les plus touffues : le mâle
& la femelle font renommés pour l’intrépidité &
laudace avec lefquelles ils défendent, ou contre
les autres,oifeaux, ou contre les chaffeurs meme ,
le mâle, fa femelle pendant qu’elle couve, & le
mâle & la femelle, leurs petits, durant' tout le
temps qu’ils en prennent foin.
On diftingue deux pipiris à Saint-Domingue,
un grand &. un petit ; le premier eft Toifeau dont
on vient de lire la defcription ; le fécond , qu’on
appelle pipiri à tête jaune, tandis qu’on nomme le
plus grand pipiri à tête noire, a les plumes du deffus
du corps d’un gris bordé de blanc ; il reffemble
d’ailleurs au grand pipiri. Cependant celui-ci vit
feul ou par paires & fe tient dans les bois, au
lieu que les petits pipiris vole en bandes & s’approchent
fouvent des lieux habités.
M. Briffon a décrit, tom. I l , pag. 39 4 > f ° :lls
nom de tyran de Saint-Domingue., Tefpèee qu’on
homme dans cette île grand pipiri. C’eft un double
emploi de Tefpèee décrite par le même auteur fous
le nom de tyran*
TO B AQ Ü E . E dw. tom. 111, pag. 6* pl. 126,
!Üfoye^ V e n g o l i n e .
Hiftoire Naturelle. Tome 11.
t o c
T O C K ( le ) . • , ,
Calao à bec rouge du Sénégal. Pl. WjWgjk
B r is s . 'tom. IV , pag. 5 7 5 , P1- X L V l , Jtg. a»
penne L X I « ,, r
Il eft à-peu-près de là groffeur dune /> «; <*
longueur eft d’un pied huit pouces; celle de Ion
bec de trois pouces cinq lignes ; il a la tête &. 1
gorge couvertes de plumes d’un blanc-fale , avec la
tige noire ; fur le. fommet de la tête une barde longitudinale
noirâtre; le cou & tout le deffous du
.corps d’un blanc-fale ; le dos, les plumes ‘ “ Polaires
, le croupion, les couvertures du deffus de la
queue d’un gris-fale ; les couvertures du deüus des
ailes d'un blanc-fale tacheté de noirâtre ; les
grandes pennes des ailes noirâtres ; les moyennes
d’un gris-fale; les deux pennes du milieu de la
queue6 de cette dernière couleur ; les latér ales
noirâtres , terminées de blanc ; le bec ôc es pie
rouges ; les ongles noirâtres. .
M. Briffon décrit & il a fait reprefenter 9tom .ir ,
pag. 573 ,p/. X LV 1 un autrecalao dp Sénégal
, qu’il nomme calao à bec noir du Sénégal, &
qu’on a aufli repréfenté,p/. en/. 260.
Il eft de la grandeur du precedent ; la tete, le
cou & le deffus du corps font d’un gris-fale, chaque
plume étant bordée de blanchâtre ; il y a e c aque
côté de la tête une bande tranfverfale dun blanc-
fale ; tout le deffous du corps eft de cette même
couleur ; les pennes des ailes font noirâtres , bordées
de gris-file ; les deux pennes du milieu dé la
queue font aufli d’un gris-fale; les latérales font
blanches dans la première moitié de leur longueur ,
puis noirâtres &c terminées de blanc ; e ec
n o ir , excepté une tache longitudinale jaune de
chaque côté du demi-bec fupeneur : les pieds & les
ongles font noirs. . c , , . . . .
Ces calaos fe trouvent tous deux au Sénégal, il»
font de même grandeur & ne diffèrent que par les
nuances du plumage. Seroit-ce une feule efpeqe ,
l’un le mâle & l’autre la femelle , ou un adulte ce
un mâle ?
TO CO ( le ) . iif , , « .
Toucan de Cayenne appelle t»co ,p l. enl. 8 î.
C ’eft le plus grand des toucans connus : il a
dix-huit pouces du bout du bec à celui de la queue ;
mais lebec feul après de huit pouces de longueur;
l’oifeau eft à-peu-près de la groffeur de la corneille
mantelée ; tout fon plumage eft d un beau n o ir,
excepté les couvertures du deffus de la queue qui
font blanches, celles du deffous qui font rouges,
& la gorge , ainfr que le devant du cou qui iont
d’un blanc mêlé vers le bas du cou dune legere .
teinte jaunâtre ; une ligne étroite dun rouge peu
vif fépare le blanc du cou du noir qui couvre la poi-
'trine ; les yeux font entourés d’une peau nue dont
j’ignore la couleur; le bec eft fort beau & c eft.le
principal ornement du toco : U baie des deux mandibules
eft noire ; le refte de 1 inferieure eft d ut»
jaunâtre relevé par une teinte rougeâtre; la iupe-
rieure eft de çette même couleur a v iro n ju4qu aux