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naux. Cependant il ne paroît pas qu'ils redoutent
le froid & qu’ils cherchent la chaleur,- puifque le
plus grand nombre vit fur les hautes montagnes oh
la température eft toujours froide, qu’ils n’en descendent
que rarement, & qu’ils fréquentent peu
les pays de plaine. Cependant dans les' climats
trèst-chauds , tels que l’Egypte dans l’ancien continent
, le Pérou 8c la Guiane dans le nouveau', les
vautours y très - multipliés & fort nombreux , non-
leulement defcendéntSouvent des montagnes, mais
ils habitent les plaines , ils s’approchent même des
lieux habités, 8c ils fe répandent de grand matin
dans les rues des villes & des villages, 8c autour
des habitations où ils enlèvent les immodices qu’on
y a jettées 6c dont ils fe nourriflent : ne pourroit-
on pas penfer que ces oifeaux d’une forme def-
- agréable qui exhalent iine odeur inféfte, qui pa-
roiüent lâches , 8c qui ne- vivent que de proie
morte parce qu’ils font mal armés, ont été multipliés
dans les pays très-chauds , 8c qu’ils y fréquentent
les plaines pour nétoyer la furface de la,
terre des immondices & des débris d’animaux
morts , qui en s’y corrompant infeéleroient l’at-
molphère. Je ne m’étendrai pas davantage fur les
habitudes des vautours en général : M. de la Pé-
rouze qui a obfervé ceux d’Europe fur les Alpes'
& les P y rennées, nous en fait la peinture fui-
vante.
( Article de M. de la Pérouse j.
Le vulgaire frappé par la grandeur des vautours
, la forme de leur bec 6c de leurs ferres les
confond avec les aigles ; mais pour peu qu’on ob-
ferve les uns 6c les autres, on apperçoit bientôt
des différences nombreufes 6c elfentielles qui les
diftinguent. En effet, les vautours ont la fête 6c
le cou nuds en tout ou en partie , ou couverts
feulement d’un duvet raz ou de quelques filets
épars : la partie droite du bec eft plus allongée
depuis fa naiffance jufques à fa courbure que dans
les autres'oifeaux de proie : les vautours ont" les
yeux à fleur de tête ; plufteürs ont les oreilles
à découvert : ils ont tous au bas de l’oefophage ou
un enfoncement confidérable , ou unè grofle proéminence
; leurs ongles font courts 6c peu crochus ;
le plus grand nombre a les jambes nues.
Les vautours diffèrent encore des aigles 8c des
autres oifeaux de proie par l’organifation intérieure
; leur oefophage fe dilate vers le bas 6c forme
une protubérance, prefque femblable au jabot des
gallinacés ; l’eftomac eft très-pais dans fon fond 6c
peut être regardé comme une forte de gésier, en-
forte que les vautours font conformés pour être
omnivores.
Ce font des oifeaux lâches , infeéfs 8c dégou-
tans ; ils n’ont que l’inftinâ: de la baffe gourmandife
6c de la voracité ; l’odeur de la chair corrompue
les attire de très-loin ; ils y volent en troupes clans
lefquelles toutes les efpèces de cette ignoble famille
font admifes , 6c où l’on voit quelquefois
jufques à trente individus. Si ils font prefiés par la
V A U
faim , ils defeendent près des habitations fôlitaires;
ils fondent fur les oifeaux de baffecour qui leur
préfentent une proie aufli facile qu’affurée : ils ont
l’odorat extrêmement fin, ce qui doit être attribué
a la grande amplitude des parties extérieures de
cet organe , puitque leurs nerfs olfadifs; font
petits.
Les vautours ne prodùifent qu’en petit nombre
6c une feule fois l’année ; Ariftote dit qu’ils- ne
pondent qu’un ou deux oeufs : Belon nous apprend
qu’ils bâtiffent leur nid contre des rochers elcarpés
8c dans des lieux inaccefîibles ; nous devons ajouter
qu’il eft fort probable qu’ils font leur ponte dans
les pays chauds ; car , malgré les plus exà&es recherches
fur les Pyrénées , nous n’avons jamais
pu nous procurer des petits de vautours que de
ceux du perenoptère. ?
Les vautours le tiennent communément pofés
a terre , le corps prefque horifontal, les ailes pendantes
6c la queue traînante ; aufli le bout des
plumes de ces parties è ft- il prefque toujours
ulé.
Ces oifeaux font généralement-répandus fur les
hautes montagnes du globe : mais toutes les efpèces
n’appartiennent pas indifti-nélément à tous les climats.
L’Amérique a les efpèces particulières de vautours
qu’on ne retrouve point dans l’ancien continent :
l’Europe a aufli les fiennes ; mais il y a tout-lieu
de croire qu’elles lui font communes avec l’Afie ÔC
l’Afrique.
C’eft fur les montagnes défertes ôc les plus élévées
que les vautours habitent durant la belle faifon :
en hiver ils fuient les glaces ôc lès neiges, 8c ils
vont chercher un ciel plus doux; aufli en a-t-on
pris quelquefois dans leur paflage au printemps dans
les plaines du Languedoc.
Tous les vautours ne font point égaux en taille
8c en force ; ces deux puiflans attributs divifent
naturellement cette famille en grands 6c petits
vautours.
On voit fort fouvent de ces oifeaux dans les
ménageriés ôc dans les êndroits où l’on montre au
public des animaux vivans ; on y trouve cependant
le perenoptère plus fréquemment qu’aucune
autre efpècèparmi les vautours de notre continent,
6c le roi des vautours parmi ceux de l’Amérique.
Le premier eft impofant par fa taille , le fécond eft
remarquable par la: beauté de fes couleurs , 6c les
vautours font en général par la fingulière conformation
de leur cou , des animaux propres à exciter
la curioflté de ceux qui ne les connoiflent
pas.
V autour. PL enl. 425.
B r i s s . tom. 1, pag. 453. Voye^ V a u t o u r
( le grand). ' ,
V autour ou le grand V autour.
Vautour. B r is s . tofn. I , pag. 453. genre X .
Grand vautour cendré. B e l . Htfl. nat. des oif
! TaS- 8 3 ’ f e - PaS■ 8+
i Grand vautour. Be l . Port, d ’oif. pag. 9.
V ,A. U
Avoltoio en Italien ;
'Bruyetre en Efpagnol ;
Gyr en Allemand ;
Sep en Polonois ;
G à r , vulture, ash-coloured en Angiois.
M. de la Péroüze dans le mémoire qu’il m’a
envoyé fur les vautoürs, donne à celui-ci le nom
de vautour moine , 6c il le décrit dans les termes
fuivans J : c’eft. l’oifeau que plufieurs auteurs, ont
nommé vautour noir , vautour cendré, quoiqu’il ne
foit d’aucune de ces couleurs; d’autres l’ont Simplement
appellé vautour 3 grand vautour : M. Linné -
lui a donné le furnom de moine , qu’il a emprunte,
de l’efpèce de capuchon que lui forme le long
duvet dans lequel la tête paroît comme enfoncée :
ce vautour a -beaucoup de. reflemblance avec Yar-
rian ; ( voye^ a r r i a n ) mais le long duvet brun
qui couvre fa tête 8c fon pou , une efpèce de cra-
vatte blanche, .qui part des joues 6c qui borde de
chaque côté le duvet brun ôc raz qui recouvre la
partie antérieure du cou, (es doigts jaunes , tous
ces caractères réunis le diftinguent ,*non-feulement
de Yarrian , mais encore-de toutes les autres efpèces
de vautours : celui-ci a trois pieds fix pouces
de longueur du bout du bec jufqu’à celui de la
queue : fon bec a quatre pouces de long , 6c fa
queue un pied : lés ailes déployées onrifept pieds
dix pouces d’étendue : tout fon plumage eft d’un
brun-fombre : fes pieds font couverts jufqu’à l’ori-r
gine des doigts par des plumes brunes : les doigts
iont jaunes.
Le vautour moine habite les hautes montagnes
d’Europe ; il eft probable qu’il fe trouve; aufli en
Grèce' 8c en Egypte.
Ce vautour paroît être le même que M. Briflqri
a nommé vautour noir, 8c dont il ne donne qu’une
très-courte defeription; toriu I , pag. 4«57 : c’eft
aufli le même oilèau que cet auteur a Amplement
nommé le vautour ; il y a un double emploi à cet
égard., 6c le vautour noir de M.Brifibn doit être
effacé du catalogue 6c. réuni au vautour proprement
; dît. . -, -, -
V a u t o u r (grand) d’Ariftote. Voye^G r e f f o n . ;
V a u t o u r . (,petit). :
Vautour à tête blanche. B r i s s . tom. I , pag. 4 6 6 ,
| genre X . ■
Vautour de N o rv è g e , pi. enl. 429. ;
Alimoche dans le haut Comminges. . ( Article de M., de la Péçoâçe )y ;i
I Alimoche eft lè nom d’un vautour de petite efpèce
: M. Briffon 6c, d’autres •ornithqlpgiftes l’ont
[décrit lotis la dénomination. de vaijtour à je te; | blanche qui ne lui convient-en aucune manière :
| M. de Buffory l’a nommé petit v a u to u rmais cette
I efpèce ne potsède pas exclufivement ce caradèrç
| nous avons cru qu’il fêroit utile pour , ôte,r toute
[ cquivpqne ÿ delaiffor à ce/:-oii^au,le-nom ,vulgaire
| fous lequel il! eft connu dans le Haut, Çpimm,inges»r
| . Nota. - C ’aurait, été le nom fous lequel .il auroit
: été indiqué: dans le diéliohnaire , fi les mémoires
Y A U 503
cîe M. de la Pérouze rie nous étoient parvenus
qu’après l’impreflion de la lettre a.
L’alimoche a deux pieds deux pouces de
longueur, ' depuis: le bout du bec jufqu’à l’extrémité‘
de la qu'eue; cinq pieds- d’envergure : la
■ couleur de fon plumage eft un blanc - fale mêlé
de brun ; les grandes pennes de l’aile font noires ,,.
les autres font .couleur de fuie-;,la :tête eft nue , ,
parfemée d’un duvet blanc-fort peu épais : le bec ,
long de deux pouces ôc d em i, eft de couleur de
corne. Lorlque; l’eftomac eft ; pie in il forme une
protubérance nue de couleur de fafran ; cette couleur
eft aufli celle de la membrane qui couvre la
bafe du bec .6c de la partie nue de la tête ; les
pieds font nuds 8c de couleur de cendre ;, les,jambes
font déliées 8ç plus - longues; que dans les autres
efpèces de v a u t o u r s - paroît s’accommoder ,
de toute efpèce de.nourriture ; il.fait la guerre ,
aux lapins , aux- rats, aux petits,oifeaux -&■ même i
à la volaille ; il vit: en fociété avec les autres èf-
pècés dé vautours ; comme eux il fe nourrit de
charogne , ÔC- il femble même renchérir en quelque
.forte lur fes congénères : car, il a une prédiieélion
marquée pour les- excrémens de- l’hommeî ■
\dalimoche, habite le fommîet des/ hautes mon- i
tagnes. de l’Europe , les Alpes ^ ;les Pyrénées. , .
au moins durant l’été ; on lei prend quelquefois a -
•fon paflage au printemps dans les plaines de nos
provinces méridionales.
V a u t o u r a a i g r e t t e s .
. Vautour aux Lièvres de la plupart de.s ornitho- ;
logiftës , 6c en Latin vultur leporarius.
ïfautour huppé. B R I-s- s. jopi, 1 , pag. 460 .
genre X .
. ( Article de M. de la - Pérouse. ).
Les -Allemands 8c quelques Auteurs le nomment
vautour aux lièvres': Gelner eft le feul des natu- ■
raliftes qui l’ait vu ; il dit qu’il,a;le' corps grand 8t
fort ; la queue droite êç longue ; le plumage d’un ,
roux-noirâtre ; les pieds jaunes., 6c près, de fixi
pieds.de vol.
Lorfqu-il -eft en repos à. terre ou perché il
redrèfle les plumes de fa tête.qiii lui font alors -
comme^ deux, cornes qu’on n’apperçoit plus quand
il vole.
Ce vautour marche bien , il fait des pas de près
de quinze pouces d’étendue ; il eft moins lâche que
•fes congénères: > car, i l , çhafle. 6c; pou.rfüit des oi-
' féaux de toute ■ efpèce; ; il* donne .-.-aufli la çhafle
aux lièvres , aux. jeunes renards 6c ,aux petits faons ,
ÔC n’épargne pas çnême le poiffon : il niche fur:
les arbres les, plus élevées dans les forêts épaifles
défertes. Tous ces faits attëftés. par Gefner ,
pourroient faire douter que cet -©ife.au fût un vé ritable
vautour tout au moins faut - il attendre
■ ;encore -de nouvelles obferyatiops polir- pouvoir,
décider îfûrement’ fo,n: genre :: les deux individus ;
que Gefner avoit vus avoient été pris en Alface
où. même on: trouva leur nid.
■ V a u t o u r - a u x l iè v r e s , de .la plupart des