
organifation , & qu’elle n’eft pas entièrement un
effet de leur folitude & de leur inexpérience. Il
arrive quelquefois que le vent pouffe des fous de
Bajfan l'ur les côtes de France , ou peut-être qu’ils
s’en approchent de leur gré. Genre CX.
F o u de Cayenne. PL enl. 973. Voye\[ F o u
(pe tit.)
FOU TACHETÉ.
Fou tacheté de Cayenne. PL enl. 986.
Il approche, par la-taille & la diftribution des
couleurs , du grand fou , mais il en diffère , ôc de
tous les oifeaux de ce genre, en ce que les ailes
font beaucoup plus courtes ôc ne s’étendent pas
au-delà du tiers de la queue : la tête, le cou , la
poitrine ôc tout le deffus du corps font mouchetés
■ de blanc en traits alongés , fur un fond brun-
noirâtre ; ces traits petits ôc multipliés fur la tête ,
font plus larges ôc moins nombreux en defcendant
vers la queue ; le deflfous du corps eft ondé de
brunâtre fur un fond blanc, la membrane nue entre
le bec ôc l’oe il, le bec Ôc les pieds font jaunâtres.
Genre CX.
F O U C A U L T . Sa l e r , Voye^ Bécassine
( petite. )
FO U E T D E L ’A IL E .
C ’eft la troifième portion de l’aile. Foyer A il e .
FO U D I. 1
Cardinal de Madagafcar. Br is s . tom. I I I , pag.
1 1 2 ,p l. V l,f ig ,2 ..
Moineau de Madagafcar. PL enl. 1 3 4 , fig. 2.-
L e nom de cet oifeau à Madagafcar eft foudi-
lahémene : il a les mêmes cara&ères que le moineau
; il doit par conféquent fe rapporter au
genre X X X I I Ie : il eft de la grofleur du friquet ;
il en a la forme : la tête, le cou & tout le corps
font couverts de plumes d’un très-beau rouge : de
.chaque côté de la tête il y a une raie tranfverfale
noire dans la ligne où les yeux font placés : les
couvertures des ailes font d’un brun ferrugineux,
(§1 mêlé & bordé de rouge : les pennes des ailes font
noirâtres, celles de la queue font brunes, ôc le$
unes & les autres font bordées d’olivâtre tirant
au rouge : le bec eft noir ; les pieds Ôc les ongles
font gris-bruns.
La defcription qu’on vient de lire n’eft pas exactement
la même que celle que M. Briffon fait du
foudi. L a différence vient de ce que j’ai décrit un
foudi parvenu à fon dernier terme ou dans foh
plus beau plumage , au lieu que M. Briffon a décrit
ou un jeune foudi 3 ou au moins un foudi qui
n’avoit pas fon beau plumage complet. En effet,
ces oifeaux en ont un très-différent, ou quand
ils font jeunes, ou dans différentes faifons. M. de
Neuilli, écuyer de la grande écurie de Verfailles,
m’envoya un jour onze foudis qu’il avoit reçus de
Madagafcar : ils étoient prefque tous différens :
mais on voyoit qu’ils étoient cependant de la
même efpèce, parce qu’en les plaçant à côté les
uns des autres , ils formoient une chaîne continue ;
le onzième étoit vifiblement le même que le
dixième ", celui - ci le même que le neuvième ,
le fécond que le premier ; ainü l’on reconnoiffoit,
par le moyen dès intermédiaires, que le dernier
étoit le même que le premier. Le dernier n’avoit
rien dé rouge : il étoit d’un brun - noirâtre varié
de ro uffe â treôc reffembloit beaucoup, au premier
coup-d’oe il, à notre friquet ; ceux qui étoient
au-deffus avoient plus ou moins de rouge mêlé
aux mêmes couleurs qui couvroient feules le plu-,
mage du dernier , ôc ceux qui étoient en tête
étoient tels que j’ai dépeint le foudi dans fon plus
beau vêtément. C ’eft donc avec beaucoup de fondement
ÔC avec une fagacité étonnante que M. de
Buffon 3 à travers les plumes brillantes qui maf-
quent le foudi 9 a reconnu le friquet auquel il 'le
rapporte. Cet exemple eft une preuve de l’influence
du climat fur le plumage, ôc prouve qu’il
peut, y avoir un grand nombre d’oifeaux qui nous
paroiffent très - differens., ôc qui font cependant
de même efpèce. Il feroit fort intéreffant que les
voyageurs nous apportaffent de Madagafcar des
foudis vivans , mâles ôc* femelles, Ôc qu’on pût
faire multiplier ces oifeaux dans une volière où ils
ne fuffent pas trop abrités ; leur produit pourroit
devenir très-curieux & très-inftruâif.
foudi-ja la (le ) .
RoJJignol de Madagafcar. B r i s s . tom. I I I ,
pag. 4 0 1.
Les habitans de Madagafcar appellent foudi-jala
un roffignol de la taille du nôtre, dont les jambes
& la queue font cependant plus courtes ; il a fix
pouces cinq lignes de long ; la tête rouffe avec
une tache brune de chaque côté ; tout le deffus
du corps d’un brun-olivâtre ; la gorge blanche ; la
poitrine d’un roux - clair ; le ventre d’un brun
varié de roux & d’olive ; le bec Ôc les pieds d’un
brun-foncé. Genre X L e.
FO U LC R E . Foyer F oulque.
FO U LQ U E .
P l. enl. 197.
Foulque ou morelle. Briss. tom. V I 3 page 2.2
pl. II. fig. 1 . Genre XC.
Poule d ’eau. B e l . Hifi. nat. des oif. pag. 18 1 ,
fig. ibid.
Poule d ea u , foulque, foucque, foulere 3judeUc,
jouâarde ,belleque. Be l . port d’oif. pag. 39.
Jude lle, vulgairement ;
Fuliça , en Latin ;
Folega, en Italien ;
Blaos-klacka, en Suédois ;
Coot, bald coot, en Anglois ;
Rohr-henne , taucherlein 3 &c. en Allemand.
La foulque eft un oifeau d’eau à pieds demi*
palmés, ôc dont les doigts font garnis dans leur
longueur de membranes fendues & feftonnéès,
qui donnent plus de furface aux pieds , & les
rendent propres à nager,fans cependant lier les
doigts enfemble ; la foulque a le front nud & couvert
d’une peau calleufe, ou au moins très-épaiffe
Ôc d’un tiffu très-fort.
Cet oifeau eft de la groffeur d’une poule ordinaire ;
tout fon plumage eft d’un noir-plombé ; les pieds
font de la même couleur; le bas de la jambe eft
dégarni de plumes ôc entouré d’un cercle rouge ;
il y a un trait blanc fur le bord des ailes ; le bec
eft d’un jaune olivâtre ; fon bout eft blanc ; la
membrane qui couvre le front en forme d’écuffon
eft auffi blanche une partie de l’année , niais elle
devient d’un rouge très-vif dans la faifon des
amours, ôc le bec rougit aufli alors. - ,
La foulque paffe la plus grande partie de la
journée fur l’eau ; elle ne vient que rarement à
terre ôc n’y fait que des trajets fort courts; elle fe
cache pendant la journée parmi les joncs ôc lés
rofeaux, Ôc c’eft la nuit qu’elle prend fon vol pour
voyager ou paffer d’un étang à un autre , car elle
habite beaucoup plus fur les eaux ftagnantes que
fur les eaux courantes ; elle eft lourde ôc pefante.,
& fe détermine avec peine à changer d e lieu ;
mais une fois qu’elle eft en mouvement 3 elle a
un vol affez fort ôc très-élevé quelle foutient par
la force de fes m u fc le s q u i fuppléent au défa-
vantage de fes ailes , qui n’ont que peu d’étendue :
elle refte la plus grande partie de l’année dans nos
provinces ; cependant on en voit moins en hiver,
ôc alors une partie de l’efpèee paffe dans des ,pays
moins froids ; elle fréquente les étangs les mpins
vaftes pendant l’été , les quitte à l’automne , fe
réunit a l’approche du frçid fur ceux qui ont plus
d’étendue, ôc cherche dans les grands froids ceux
qui ne gelent pas. Elle s’apparie dès le mois de
février ôc pond en mars ; elle choiftt pour établir
fon nid une touffe de rofeaux fecs ôc flottans fur
l’eau ; elle les arrange , ôc dépofe au milieu
quinze à dix-huit oeufs d’un blanc - fale ; elle
les couve de vingt - un à vingt - deux jours ;
les petits quittent le nid prefque aufli-tôt qu’ils
font liés ôc n’y rentrent pas ; ils nagent ôc plongent
très - bien ; ils couchent fous les rofeaux autour
de la mère qui les réchauffe fous fes ailes : « les
bufards en font une fréquente capture , ôc fou-
vent ils détruifent des nichées entières ; alors la
mère fait une fécondé ponte de dix à douze oeufs.
Outre les oifeaux de proie, les foulques ont dans
l’homme un ennèmi redoutable ôc qui leur fait
une guerre cruelle , peut-être plutôt à caufe de la
facilité qu’il y a de les prendre , que par rapport
à leur chair , qui n’eft pas un manger très-délicat.
Ce n’eft guère, que l’hiver qu’on chaffe les foulques ;
on raffemble plus ou moins de nacelles ; on les
conduit vers les joncs qui couvrent les foulques ;
elles fe lèvent ôc gagnent le milieu de l’eau en
paffant par-deffus les chaffeurs; on les pourfuit
jufqu’à ce qu’on les oblige de fe retirer dans
quelque anfe fur la rive oppofée, où elles font
contraintes de prendre leur effor ; tous les chaffeurs
font enfemble , dans cet inftant 3 une décharge
funefte à un grand nombre de ces oifeaux
à vol lourd ôc tardif ; on les pourfuit vers l’autre
rive pour faire une nouvelle décharge à propos,
ôc l’on continue tant qu’on veut fans que ces
malheureufes bandes , fl maltraitées , fe déterminent
à chercher leur falut dans la fuite ; ce n’eft
que dans la nuit fuivante que les foulques abandonnent
le lieu funefte où on les a pourfuivies,
tant elles ont de répugnance à prendre un vol
élevé en plein jo u r , ce qui probablement vient
de la conformation de leurs yeux ; mais c’eft ce
qu’on n’a pas encore examiné. L ’efpèce eft répandue
dans toutes les parties de l’Europe ; il
paroît, par le récit des voyageurs , qu’elle fe
trouve aufli en A ft e , ôc j’ai vu plufteurs foulques
parmi des oifeaux envoyés de la Louifiane. Ainft
cet oifeau appartient aux deux continens.
F oulque (grande.) Voye1 Macroule.
F oulque a aigrettes ou a cornes. Edw.
tom. I I I , pag. & pl. 14 5 . Foye% G rèbe cornu
( petit.)
F oulque a bec v a r ié . Cat. tom.I3p a g .&
p l .9 1 . Voye^ G r èb e a bec cerclé.
F oulque a crête (grande.)
Foulque de Madagafcar. P l. \nl. 797.
Elle ne diffère de la foulque ordinaire, que parce
qu’elle efr beaucoup plus grande , ôc que la membrane
qui couvre le front eft relevée "ôc féparée
en deux parties qui forment une véritable crête.
Genre X C e.
F oulque de Madagafcar. P l. enl. 797. Foye%
F oulque a crête (grande.)
F oulque or e il lé e . E dw. tom. I l , pag. &
pl.' 96. F o ye i G rèbe a or e il le s .
FOUNINGO.
Pigeon ramier bleu de Madagafcar. B r i s s .'
tom. 1, pag. 14 0 , pl. X IV , fig. 1 .
P l. enl. 1 1 .
Pigeon ramier verd de Madagafcar. Br is s . tom. I ,
pag. 14 2 , pl. X IV , fig. 2.
P l. enl. m .
Les habitans de Madagafcar donnent le nom de
founingo à deux pigeons. Ils appellent l’un founingo-
mena-rabou , l’autre founingo maitfou.
Le premier eft un peu moins gros que notre
pigeon de colombier. Tout fon plumage eft d’un
bleu - noir très - foncé, excepté les plumes de la
queue qui font d’un pourpre-violet très-éclatant :
une peau rouge entoure les yeux ; le bec ôc les
pieds font rouges, les ongles font noirs.
Le founingo maitfou eft de la grofleur de' nos
pigeons de colombier : tout fon plumage eft d’un
verd - olivâtre plus foncé fur le dos , Ôc plus clair
èn-deffous du corps : il y a une plaque d’un rougeâtre
terne ôc éteint au pli de l’aile, qui répond à
celui du poignet : les pennes des ailes font noirâtres,
bordées extérieurement de couleur de foufre ; le
bas-ventre ôc les jambes font variés de taches, les
unes vertes , les autres de couleur de foufre ôc de
taches noirâtres : la queue eft cendrée ; le bec ôc
ongles font de cette dernière couleur, ôc les pied
font rouges : les plumes defeendent dans l’un ôc