
fur fond blanc ; la couleur blanche de la gorge ,
remonte de chaque côté vers la joue , derrière
la mouftache brune, & forme une tache blanche -.
au bas de la joue , dont le haut eft d’un brun-
noir ; les pennes des ailes ôc celles de la queue
font d’un brun-noirâtre 3 celles de la queue font
de plus rayées tranfverfalement d’un brun-noir
fur un brun plus clair, quoique foncé. J ’ai fait la
defcription qu’on vient de lire , ôc qui eft d’accord
avec la figure, pl. enl. 4 3 0 , fur un individu tué
aux environs de Paris, ôc qui fait partie de ma
collection. Quant à la membrane qui couvre la
bafe du b e c , ôc aux pieds , la couleur n’en eft
pas la même dans tous les individus ; le plus ordinairement
ces parties font d’un verd teint de jaunâtre
; mais affez fhuvent elles font d’un jaune
décidé : c’e ft, fuivant les fauconniers , l’indice d’un
caraCtère moins franc ôc moins généreux. On appelle
faucons-bec- jaune ceux qui portent cette
marque de réprobation 3- car on dédaigne d’en
prendre foin ôc de les inftruire.
L e tiercelet, ou m âle du faucon , d’un tiers plus
petit que fa femelle , fert pour le vol des. perdrix
, pies , geais , merles 6c autres oifeaux de
cette.'elpèce. On emploie la femelle au vo l du
lièvre , du milan , de la grue , fyc.
Les faucons fe plaifent lür les lieux élevés T au
milieu des rochers ôc dans la folitude des montagnes
; ils n’en defcendent en été que pour fondre
fur leur proie, quand elle manque fur les hauteurs,
& ils. ne s’en éloignent qu’en hiver, pour chaffer
fur les terres qui font en plaine , quand la rigueur
de la. faifon 6c la difette les y contraignent.
Ils choififfent , pour placer leur n id , les rochers
expofés au mid i, 6c ils le conftruifent dans
les trous 6c les enfraCtures-les plus inacceffibles. La
femelle pond ordinairement quatre oeufs ; fa ponte
a lieu dès la fin de, l’hiver ; l’incubation 6c l’ac-
croiffement des petits font très-prompts, puifqué
les petits font adultes dès le quinze de mai ; mais
avec les dimenfions de leur père , ils n’en ont
pas le plumage. On appelle le jeune faucon , faucon
fors : on en trouve une figure'très-exaéle, pl. enl. .
470. Tout le deflus du corps eft brun, les pennes I
des ailes font de la même couleur, mais elles font
bordées de-rouffeâtre, ainfi que les plumes dont
le deflus du corps eft couvert ; la gorge , le devant
du cou , 6c tout le deflous du corps eft d’un
blanc-fale , varié de taches brunes , oblongues ,
fur la gorge , le cou 6c la poitrine , 6c de barres
tranfverfales fur le refte du corps : ce plumage
eft celui de la première année 3 à la fécondé, le
brun du deflus du corps devient plus foncé , il
prend une teinte de gris, ôc le roux qui bordoit
les plumes, eft remplacé par un brun noir : en-
deflous du corps, les taches brunes diminuent de
nombre , le blanc devient plus n e t, mais il refte
encore quelques taches rouffeâtres par places. On
voit la repréfentation d’un faucon à l’âgé de deux
ans, pl. enl. 4 2 1. Enfin, à la troifièmc année le
plumage devient tel que je l’ai décrit au commencement
de cet article. Il ne me refte plus ,
pour compléter l’hiftoire du faucon, que de parler
de fon naturel. M. de Buffon le peint par les
termes fui vans.
' jj Le faucon eft peut: être Toifeau dont le cou-
» rage eft le plus franc, le plus grand, relative-
jj ment à fes forces : il fond fans détour , ôc per-
jj pendiculairement/fur fa proie 3 au lieu que l’au-
>j tour 6c la plupart des autres arrivent de côté. . . .
jj il tombe à plomb fur l’oifeau viélime , le tue ,
jj le mange fur le lieu,' s’il eft gros, ou l’emporte
jj s’il n’eft pas trop lourd, en fe relevant à plomb.....
jj On le voit tout-à-coup fondre fur fa proie ,
jj comme s’il tomboit^des nues, parce qu’il arrive
jj de fi haut, ôc en fi peu de temps, que fon ap-»
jj parition eft toujours imprévue 6c fouvent ino-
jj pinée. On le voit fréquemment attaquer le.mijj
la n ..........il le traite comme un lâche , le chafle ,
jj le frappe avec dédain , 6c ne le met point à
jj mort, jj
Ce feroit le lieu de parler en cet endroit de
la manière de prendre , de dreffer, de -foigner les
faucons, 6c de l’emploi qu’on en fait 3 mais ces
objets ne font pas partie de l’hiftoire naturelle de
ces oifeaux, 6c j’ai penfé qu’étant relatifs à l’art
de la fauconnerie , ils feroient mieux placés à
l’article dans lequel j’ai tâché de donner un précis
de cet art ingénieux. Voye^ F auconnerie.
Je- me contenterai d’obferver ici , avec M. de
Buffon , que malgré l’empire que l’homme acquiert
fur lès faucons 3 malgré la dépendance
6c là foumifiion auxquelles il les réduit , ces
oifeaux , fi dociles, fi intelligens, à force d’a r t,
de privation, d’entraves, « ne fervent^ que par
jj néceflité, par habitude, 6c fans attachement ;
ils demeurent captifs, fans devenir domeftiques,
jj l’individu feul eft efclave , l’efpèce eft toujours
: jj libre . . . . . . jj L e faucon affervi, docile à la voix
: de fon maître, ne multiplie pas, 6c ne livre point
l’efpèce à l’homme , en s’occupant des foins de
la propager. Il me refte à parler des différentes
elpèces de faucon^ Ôc de leurs variétés. Il paroît que
le faucon commun en France , fe trouve aufli en
Allemagne 3 mais on trouve de plus , dans cette
contrée, un faucon pattu ôc à tête blanche. M.
Briflon en parle d’après Frifch. tom. 1 , pag. 32.5 5
il lui donne le nom de faucon à tête blanche 3 il
en parle une fécondé fois -, tom.' V I , pag.. 2.1 du
Supplément , 6c il en a fait graver la figure, pl.
iere, il le nomme faucon pattu. Les plumes qui
couvrent les jambes de ce faucon paroiflent une
différence d’après laquelle on doit regarder ce
. faucon comme une race confiante dans l’efpèce
du faucon commun 3 on l’a trouvée quelquefois
en France.
La fécondé variété e ft le faucon blanc -, Br iss.
tom. 1, pag. 326. On le trouve en Ruflie 3 fon
plumage eft ou tout blanc, ou varié de quelques
taches brunes»
3°. Le faucon d'iflande. Brissu tom. 13 pag. 336. 1
Il ne diffère du nôtre qu’en ce qu’il eft plus grand.
4 °. Le faucon gentil, Br is s . tom. 1, pag. 3 3 9 . "
Ce n’eft pas même une variété dans l’efpèce ,
maïs c’eft le nom qu’on donne , parmi les fauconniers
, au faucon bien fait, bien drefle, d’une jolie
figure.
« Nos anciens auteurs de fauconnerie ne comp-,
jj toient que deux efpèces principales d e,faucon jj le faucon gentil ou faucon de notre pays ôc le
jj faucon pèlerin ou étranger, 6c regardoient tous
jj les autres comme de iïmples variétés de l’une
jj ou l’autre de ces deux efpèces >j........
M. de Buffon ajoute un peu -plus bas : « En
jj raflemblant 6c refferrant les dïfférens ob je ts.. . .
jj i ° . Il paroît qü’il n’y a en France qu’une feule
jj efpèce de faucon bien connue , pour y faire
u fon aire 3 que celte même efpèce fe trouve en
jj Suiffe , en Allemagne, en Pologne , ôc jufqu’en
jj Iflande, vers le nord 3 en Italie, en Efpagne ,
jj 6c dans les îles de la Méditerranée , ôc peut-
jj être jufqu’en E gypte, vers le midi 3 20, que le
jj faucon blanc rieù. dans cette même efpèce qu’une
jj variété produite par l’influence du climat du
jj nord 3 30. que le faucon-gentil n’eft pas d’une ef-
jj pèce différente de notre faucon commun 3 40.
jj que le faucon-pèlerin ou pajfager., eft d’une ef-
jj pèce différente , qu’on doit regarder comme.
jj étrangère, 6c qui peut-être renferme quelques
jj variétés , telle que le faucon de Barbarie , le
jj faucon TuniJJien , ÔCc. Il n’y a donc'que deux
jj efpèces de faucons en Europe , dont la pre-
jj mière eft -naturelle à notre climat . . . . . 6c
jj l’autre, qui ne fait qu’y palier , ôc qu’on doit
jj regarder comme étrangère. En rappellant donc
j j -à l’examen la lifte la plus nombreufe. . . au
jj fujet des faucons , 6c fuivant article par ar-
jj ticle celle de M. Briflon , nous trouverons, i ° .
>j que le faucon-fors, ( B r is s . tom. I , pag. 324) ,
jj n’eft que le jeune de l’efpèce commune 3 20. que
jj le faucon-hagard ou boffu , ( Br is s . tom. I , pag.
j> 3 2 4 ) ., n’en eft que le vieux 3 30. que le faucon
jj à tête blanche , 6c à pieds pattus , eft une va-
jj riété, ou race confiante dans cette même ef-
jj pèce 3 40. fous le nom de faucon-blanc , M. Brif-
jj fon indique deux différentes efpèces d’oiféaux ,
jj 6c peut-être trois 3 car le premier 6c le troi-
jj fième pourroient être , abfolument parlant, des
jj faucons qui auroient fubi la variété commune
jj aux oifeaux du nord , qui eft le blanc. Mais
jj pour le fécond, dont M. Briflon ne paroît par-
jj 1er que d’après M. Frifch , dont il cite la plan-
jj che L X X X I , ce n’eft certainement pas un fau-
jj con , mais un oifeau de rapine, commun en
jj France , auquel on donne le nom de liarpaye : jj ( n o t a , c’eft le faucon blanc de M. Briflon ,
tom. I , pag. 326 ) 3 « 50. que le faucon noir, jj
( Briss. tom. I , pag.c327 ) , « eft le véritable
jj faucon-pèlerin ou pajfager, qu’on doit regarder
jj comme étranger 3 6°. que le faucon tacheté n’eft
jj que le jeune de ce même faucon étranger 3 70. que
jj le faucon brun, ( Br is s . tom. 1 , pag. 3 3 1 , ) eft
j> moins un faucon qu’un B u fa rd . . . . . 3 8°. que
jj le faucon rouge, ( Briss. tom. 1 , pag: 332 ) ,
jj n’eft qu’une variété dans l’efpèce commune de
jj notre faucon . . ' . . . 3 90. que le faucon rouge des
jj Indes eft un oifeau étranger . . . . 3 io °. que le
jj faucon d'Italie . . . . (B r is s . tom. 7 , pag. 3 3 6 ) ,
jj peut être encore regardé comme une variété
jj de l’efpèce commune de notre faucon . . . 3 1 1°-
jj que le faucon d'iflande , eft une autre variété
jj de l’efpèce commune , dont il ne diffère que par
jj un peu plus de grandeur 3 ijz®. que le facre , j>
( B riss. tom. 1, pag. 337 )., « eft une efpèce dif-
jj férente , qu’il faut confidérer à part 3 13 ° . que
j» le faucon-gentil, ( Br is s . tom. 1, pag. 3-39 ) ,
•jj n’éft point une efpèce différente de celle de
jj notre faucon commun . . . . 3 14°. que 1 efaucon-
jj pèlerin, ( B riss. tom. I , pag. 341 ) , n’eft que
jj notre faucon commun , devenu , par l’âge ,
jj faucon-hagard. . . . 315 °. que le faucon de B ar-
jj barie , ( B r is s . tom. 1 3 pag. 343 ) , n’eft qu’une
jj variété dans l’efpèce du faucon pajfager 3 16°.
jj qu’il en eft de même do faucon de Tartarie , jj
( B riss. tom. 13 pag. 345 ) 3 « 17 °. que le faucon à
jj collier, ( Br is s . tom. 1 3pag. 345 ) , n’eft point un
jj faucon, mais un oifeau d’un autre genre . . . . j*
( c’eft la foubufe de M. de Buffon ) ; « i8 ° , que
jj le faucon de roche ou roc hier , ( Br is s . tom. 19
jj pag. 349 ) , n’eft point encore un faucon > 6 c
jj que c’eft un oifeau qu’il faut confidérer à part ;
jj 1 9 0; que le faucon de montagne oomontagner, j>
( Briss. tom. l 3pag. 352 ) , « n’eft qu’une variété
jj du rochier 3 20°. que le faucon de montagne cendré jj
( Br is s ., tom. 1, pag. 3 55 ) , « n’eft qu’une variété
jj de l’efpèce commune du faucon 3 -2 10. que le
jj faucon de la Baye de Hudfon , ( Br is s . tom. 19
pag. 3 5 6 , « eft un oifeau étranger , d’une efpèce
jj différente de celle d’Europe.............3 22° que le
jj faucon étoilé , ( B r is s . rom. I , pag. 359) , eft
jj un oifeau d’un autre genre que le faucon 3 2 3 °.
jj que le faucon huppé des Indes , ( Br is s . tom .l,
pag. 360) , « le faucon des r Antilles , jj ( Briss*
pag. 361 ) , -« le faucon - pêcheur des Antilles 9
( B riss. tom. 1, pag. 361 ) , « le fau-con-pêcheur
n de la Caroline, jj (B riss. tom. 1 s pag. 36 2 )»
« font encore des oifeaux étrangers dont il .fera
jj fait mention............On peut voir , par cette
jj longue énumération, qu’en féparant les oifeaux
jj étrangers, 6c qui ne font pas précifément des
jj faucons , ôc en ôtant encore le faucon pattu 9
jj qui n’eft’ï peut être qu’une variété ou une efpèce
jj très-voifine de celle du faucon commun, il y en
jj a dix-neuf, qui font réduites à quatre efpèces :
jj favoir, le faucon commun, le faucon pajfager s le
jj facre 6c le bufard, dont il n’y a plus que deux
jj qui foient en effet des faucons. j>
Il réfulte de ce qu’on vient de lire , 6c retranchant
le biifard & le facre du nombre des faucons ,
que de dix-fept que M. Briflon compte' en Europe,
B ij