
chute des plumes de la tête plus rapide que celle
dés autres parties.
Les pies pafiênt pour jouir d’une longue vie ;
cependant celle du doéfeur Derham avoit les infirmités
de la décrépitude à vingt ans ; mais elle
avoit vécu en domefticité.
L ’elpèce des pies eft commude dans toute l’Europe
; on ne la trouve cependant point en Lap-
ponie , ni fur les montagnes un peu élevées ; ce
qui'indique qu’elle craint l’excès du froid. M.
Sonnerat m’avoit envoyé de la Chine, & il en a
rapporté des peaux de pies qui ', comparées avec
cet oifeau de notre pays , n’ont offert de différence
ni pour les couleurs du plumage, ni même pour
les dimenfions des différentes parties ; ainfi cet
oifeau habite également l’Europe & les régions
temperees de l ’Afie r & il n’eft pas éloigné de
la vraifemblance que la pie du Sénégal, 'celle de
la Jamaique né foient de la même elpèce, mais
altérée par l’influence des climats.
' La pie prife & élevée jeune s’accoutume très-
aifement a l’état de domefticité & devient très-
familière ; fa nourriture la plus ordinaire eft le lait
ca ille , ou cette forte de fromage qui en a pris le
nôm de fromage à la pie. Elle fe contente cependant
d’autres alimens ; le pain trempé , la viande ,
là plupart de nos comeftibles lui conviennent ; il
n’eft pas d’animal plus omnivore dans toute la force
du terme. Elle apprend à prononcer quelques mots,
& margot eft celui qu’on prétend qu’elle répète le
plus facilement, peut-être parce que c’eft le nom,
populaire qu’on lui donne & qu’elle entend le '
plus fouvent ; elle contrefait aufli le cri de plusieurs
animaux , quand fpn oreille en a été fouvent
frappée ; on peut la laiffer vivre en liberté une fois '
qu’elle eft habituée à une demeure, elle s’y promène
& aux environs fans beaucoup s’écarter ; elle
fe fait craindre de la plupart des aurres animaux
domeftiqués & il en eft peu qu’elle redoute ; mais
c’eft un oifeau mal propre, deftructeur, criard,
nuifible aux autres animaux plus foibles qu’on né '
fçauroit nourrir ^en même lieu, turbulent, importun
& défagréable par fon habitude d’emporter
à fon bec tout ce qui en eft fufceptible, de l’enfouir
& de le cacher dans quelque coin feçret,
fans qu’on puiffe préfumer un motif plaufible de
ce vice domeftique que la pie partage avec le corbeau
& la corneille. Elle ne multiplie pas en domefticité,
mais il ne paroît pas qu’on ait pris les
moyens de l’y engager & elle ne vaut pas qu’on
s’en occupe.
Je n’ai point parlé, en traitant de fon attachement
pour fa couvée dans l’état de liberté , de fa
promptitude à conftruire un nouveau nid, quand
elle craint d’être troublée dans le premier , & de
da manière dont elle tranfporte fes oeufs dans le
fécond en les tenant £ntre-fes doigts; c’eft une
obfervation dont je ne fais mention que pour inviter
à la vérifier.
Le plumage de la p ie , devient quelquefois blanc,
comme il arrive à tous les oifeaux. Cette variété
paroît être plus commune au nord de l’Europe
que dans nos contrées ; elle n’y eft cependant pas
non plus bien rare. J ’ai confervé long-temps dans
ma colleéKon une pie blanche qui avoit vécu à
Paris, & les oifeliers m’en ont fouvent offert. Çes
pies blanches font d’un beau fiianq fur les parties
qui font de cette couleur dans la pie commune &
d un blanc-falè , qui conferve plus ou moins de la
teinte, noire , fur les autres parties ; les yeux font
rougeâtres, le b e c , les pieds & les ohgles blanchâtres
; ces variétés communes à tous les genres
& toutes les efpèces , ne valent pas la peine qu’on
en faffe mention ; il feroit mieux & p lu tô t fa it de
n’en parler qu’au fuj'et des efpèces dans l«fquelles
on ne les a pas remarquées. •
P ie a co u r t e q u eu e des Indes Orientales.
Et>w. P l. enl. 32.4. Voye^ B r è v e de Ceylan,
P ie -a ja c e . S a l . pag. 28. Voye^ Pie - grîêche
GRISE.
Pie -a n c ro u e l l e . B e l . Port, d ’oif. pag. 2 1.
Voye^ É c ô r c h eu r .
Pl£-CROï. Sa l .^. 28. V. PlÈ-GRlECHE GRISE.
P ie - e s c r a y e r e . B e l . Port, d’oif. pag. 2 1,
Voye^ É cô r ch eu r .
P i e d e la Jam a ïq u e .
B r is s . tom. I l y pag. 4 1 , genre XV.
C/wucas couleur de pourpre. C a t e s b . tom. i ,
pag. & pi. 12 . ^
LHe eft d’un tiers plus petite que le choucas ; tout
le corps eft couvert de plumes d’ un noir-viole t
brillant fur toute la tête & le cou* Les mêmes
nuances colorent les pennes des ailes du côté extérieur
en-deffus , mais du côté intérieur en-
deffous elles font noires ; les moyennes font en-
deffus d’un noir - violet & d’un noir mat en-
deffoùs ; lès pennes de la queue font colorées
comme les moyennes pennes des ailés & vont en
diminuant des intermédiaires aux latérales ; les
yeux font gris ; le bec , les pieds & les ongles .
font noirs.
! T o u t le plumage de la femelle eft d’un brun-
foncé en-deffus' du corps , & plus clair en-deffous.
Cette efpèce de pie fe trouve à la Jamaïque, à la
Caroline & au Mexique : elle habite l’été les
bois folitaires & retirés ; elle y fait ton nid fur les
arbres ; mais en automne ces oifeaux fe réunifient
en bandes fi nombreufes que Pair en eft quelquefois
obfcurci ; leur vol eft long & foutenu fouvent
pendant plufieurs milles , ce qui met une grande
différence entre ces pies & les nôtres; elles caufent
de grands ravages, par tout où elles s’abattent;
& dans le fort de l’hiver ' elles afliégent les
pqrtes des granges. Je ne fuivrai pas M. de^Mont-
beillard dans une fçavante differtation qu’il fait
&-qu’iî appuie de fortes raifons pour prouver que
Yifajia de Fernandez n’eft pas , comme M-. Brif-
fon l’a p en fé , le même oifeau- que la p ie de la
Jamaïque. Le leéieur pourra confulter cette dif-
fertâtion qu’il faudrait copier pour ne la pas affoiblir ,
& qui eft terminée par cette réflexion à laquelle
je me borne.
« Il 'eft très-facile ■ & très-excufable de^ fe trom-
» per en parlant de ces.efpèces étrangères,, qui
ne font connues que par des deferiptions in-
,, complettes & par çle mauvaifes figures».
Cette propofition me paroît fi vraie, que je
fuis convainçu que ia fynonïmie des auteurs eft
en partie un travail infruéhieux, dans lequel les
hommes les plus attentifs & les pliui clairvoyans
ne peuvent éviter de fe tromper S o u v en t, de,
laiffer fubfifter un grand»-nombre de doutes, &
qui, aufli partait qu’il puiffe l’être , fera fouvent
. l’hiftoire de ce que ’ les auteurs ont écrit, plutôt
que celle de la chofe même.
P i e d e l’île P a p o ë . B r i s s . tom. I l , pag. 4 5 .
VoyetfX a R d I o l e .
P i e de Macao. Voyage aux Indes & à la Chine,
tom. 11 y pag. 187.
Elle eft d’un tiers moins greffe que la pie'
d’Europè ; le fommet de la tête eft d’un gris-
cendré ; le cou & la poitrine d’un gris-brun ; le .
ventre & les jambes, de cette même copieur ,
.mais plus claire ; le dos & les petites couvertures
du deflùs d'és ailes font d’une couleur rouffe ;
les pennes des ailes les plus proches du corps
font d’un noir éclatant , changeant en verd , & '
les grandes font d’un noir mat ; il y a,, fur
chacune des quatre pluà extérieures deux taches
blanches ,. une furie côté extérieur; le croupion
eft d’un gris-cendré ; la queue noirs ; les couvertures
en-deffous font roufles ; l ’iris eft jaunâtre ; le
bec & .les pieds font poirs. Genre XV.
P i e d e m e r . Voye^ H u i t r i e r .
P i e d e s A n t il le s .
. Rollier des Antilles. B r i s s i. tom. 111, pag. 8 0 ,
genre XV111.
Cet oiieau n’eft connu que par les deferiptions •
d’Àldrovande- & du père Feuillée , & la figure
qu’en a donnée le'premier de ces deux auteurs.
M. Briffon jugeant d’après:cette figure, & établif-
farit fa décifion fur la forme du bec, fur ce que les
narines font découvertes , & fur ce que les deux
pennes intermédiaires dépaffent de près de dix
pouces celle,qui les'tpuche de chaque côté , a placé-
cet oifeau parmi les rolliers ; d’un autre côté,
M. de Montbeilkrd 'comparant fes habitudes à
celles de notre pie , croit que c’eft l’efpèce,dont il
fe rapproche davantage, & il lui en conferve le
nom, que lui avoient donné les auteurs qui en ont
parlé avant" lui & avant M . Briffon. Il ne m’appartient
pas de décider entre ces deux fçavans ; mais
me fera-t-il permis de dire que je crois leur fenti-
ment également bien fondé. Dans l’ordre fyftéma-
tique la pie des Antilles eft un rollier-, parce qu’elle
en a tous les caractères ; par l’hiftoire détaillée
de fes habitudes elle fe rapproche beaucoup de
notre pie ; ihais les moeurs, des rolliers nous font
peu connues, & il eft probable que dé même que
leur genre & celui des pies font fort yoifins, ces
oifeaux ont beaucoup de raports dans leurs habitudes.
La méthode n’en eft pas moins utile, en ce
qu’elle abrège le temps &. facilite la recherche de
foifeau qu’on veut connoître ; elle n’eft pas non
plus en défaut, puifqu’elle place dans des genres près
les uns des autres des oifeaux qui ont probablement
beaucoup de conformité dans la façon de vivre.
La pie des Antilles eft à-peu-près de. la groffeur
de la nôtre • elle a la tête & le cou bleus , avec un
collier blanc ; une raie de la même couleur coupée
.tranfverfalement de lignes noires, longue de trois
pouces, paffe fur le fommet- de la tête & defeend
jufqu’au bas du cou ; le dos & les plumes feapu-
laires font d’une couleur ferrugineufe ; le croupion
& les couvertures du deffus de; la queue font
jaunes(; le deffous du corps eft blanc ; les petites
couvertures du deffus des ailes font d’un marron
varié de iignes longitudinales noires , les moyennes
font vertes & les grandes font d’un bleu qui tire
fur le blanc fur lès côtés Ôç fur la tige des plumes ;
.les pennes de l’aile font bleues avec quelque mélange
de verd ; celles de la queue l'ont d’un bleu
rayé tranfverfalement de, lignes blanches ; le bec
& les .pieds font rouges.
•La ligne .blanche qui defeend de la tête au dos
n’eft point traverfée de lignes noires dans la
femelle , & les grandes couverture"?, du deffus
des ailes font vertes..
Cet.oifeau fe trouve aux Antilles , & il eft commun
à la Guadeloupe fur le bord des rivières.
Aldrovande do’nne la p ie , dont il fait la deferip-
tion , comme venant du Japon ; elle reffemble à
celle des Antilles , à la queue près. Suivant Aldrovande,
lès deux pennes du milieu font bleues ,
excepté leur tige•& leur extrémité qui font blanches ;
les latérales font bleues dans leur première moitié.,
blanches dans la fécondé , .& ces .deux couleurs
-font féparées par une bande tranfverfale d’un bleu ,
fi foncé qu’il paroît noir. Cette différence &. celle
du climat fuffifent-elles pour qu’on regarde l’oi-
feau décrit par Aldrovande &fta pie des Antilles
comme deux efpèces diftinétes, quoique jufqu’à
préfent ce n’ait pas été l ’opinion des; auteurs ?
Pie des Indes a queue fourchue. E dw.'
tom. 1 y pag. L V I ,p l. 56. Voye^ F in g ah.
P ie du Bréfil. Bel. Hift. nat. des oif. pag. 292» -
Vo y^ Cassique jaune du Bréfil.
Pie d u Bréfil, n o m q u e q u e l q u e s a u t e u r s o n t
■ d o n n é a u x toucans. Voyeç. T o u c a n .
Pie du Mexique'(grande.) Br is s . tom.. I I ;
pag. 12 . Voye^ Hocisana.
P i e du Mexique ( petite. ) B r i s s . tom. I I ,
pag. 44. Voye^ Z anoÉ.
P ie du Sénégal,
PL enl. 5 3 8 .
Br is s . tom. I l , pag. 40 , fig. 2 , genre XV .
Elle eft un peu plus petite que notre pie ; elle à
les ailes plus longues & la queue plus courte , mais
les pennes en font étagées de même : la tête, le
cou, le dos, le croupion, les'couvertures des ailes,