
1274 ois
domefticité , mais ils n’y multiplient pas : on peut
croire qu’ils prodùiroient fi on les retenoit par des
entraves qu’on fçût leur cacher & que peu-à-
peu on accoutumeroit les générations à la domesticité
: cette tentative feroit utile parce que le
ramier eft un très-bon gibier ; elle pourroit encore
l ’être j parce que ces oileaux pourroient fervir à re-
Jiauffer ou relever les races de plufieurs de nos pigeons
eUe feroit curieufe , parce qu’elle pourroit nous
.apprendre fi les plus groffes races de nos pigeons
domejiïques ne font point Sorties des ramiers. Voye£
jB-AMIER.
'$Oifeaux étrangers qu 'il feroit utile de tranfporter ,
'ù= d'accoutumer au climat & de rendre domejiiques^
\ L E D 1 N D 0 N.
Suivant les voyageurs, on trouve fur les con-
1' '-fins de la Louifiane du côté du nord , dans la 4 V irginie , la'Pêfïfylvanie , & plufieurs autres Pro-
• Ç vinces de l’Amérique, des dindons fauvages qui
À: - pèfent jufqu’à Soixante livres ; mais il paroît que
j J e poids ordinaire de ces oifeaux eft de trente à
. îù .-quarante livres. Il feroit donc important de nous
I procurer de ces fortes races qui feroient fort utiles ,
/ ^ iant par leur propre produit que parce qu’elles
Yelèveroîent l’elpèce de nos dindons 3 comme les i
| | T Béliers étrangers accouplés avec nos brebis , ont
j f e . rendu ou les laines d’une qualité fupérieure , ou
aSl rfpnt fourni des races plus grandes que celles que
riqns avions avant ces actouplemens. V. D in d o n .
H o c c 0 s.
Ç" ‘Les Koccos font des oifeaux qu’on ne trouve
% que dans la partie méridionale de l’Amérique-;
jf ' ils font recommandables par la bonté de leur chair-
ï & par leur, taille : M. Bajofl dans fes mémoires
V, fur Gayenne, allure qu’ils multiplient dans cette
colonie en état de domefticité. On pourroit elpérer
le même avantage de ces oifeaux tranfportés en
E urope, fi on commençoit par les placer dans
5 es provinces méridionales. Voye^H o c c o .'
K A T R A K A S OU P A R A QU A.-
G ’eft un oifeau qui approche beaucoup des hoccos
*pour les caractères génériques, qu’on trouve dans.
Qës mêmes régions & dont la chair eft eftimée. Il
j Tiériteroit la même tentative à four égard que les
Jxo ccos, & il faudroit s’y prendre de même. Voye^
^ en feroit de même du
K a m 1 c h 1
•Qui eft un très-grand oifeau des mêmes centrées
que les mêmes raifons devroient faire rechercher
& peur lequel il faudroit obferver la même çon- ;
duite- ' * \ w â M ÿ È ê *
o 1 $
A G A M ti
C e ft un oifeau de la groffeur d’une poule, d*un
très-beau plumage , commun à la Guiahe ; il y vit
en domefticité ; il palfe pour le plus intelligent des
oifeaux, & pour le plus aimable par fes moeurs ;
il a l’intelligence , les habitudes & la fidélité du
chien , dont il eft le repréfentant parmi \es.oifeaux3
ç’eft un être à la fois aimable , intéreffant, utile ,
qui réunit toutes les qualités qui peuvent faire
defirer l’acquifition de Ion efpècë. L ’énumération
des motifs qui devroient engager à la tenter, leroit
trop longue. Voye^ A g a m i .
L e s T i n a m o u s .
C e font des oifeaux qu’on ne trouve que dans
les contrées méridionafes de l’Amérique. On les
connoît dans nos colonies fous le nom de perdrix.
Cette dénomination eft due à une reffemblance
extérieure avec les perdrix , & fur-toüt à la bonté
& à la délicateffe. de la chair des tinamous : il y
en a d’auffi gros que des poules 3 & les autres n.e le
font pas moins que les perdrix : ils paffent pour
vivre de fruits ; il faudroit donc dans l’effai qu’on
feroit pour les rendre domeftiques, i ° . enlever des
oeufs de tinamousfauvages ; a °, les donner à couver
à des poules 30. tenter de nourrir, les petits avec
la mie de pain , des fruits ou des herbes hachés
très-menu , & il eft très-probable qu’on feroit fort-
bien aufli de mêler à cette nourriture des vers y
des cryfalides ou oeufs de fourmis, & c . Car en
général les infedes font un aliment néceflàire à
prefque tous les jeunes oifeaux, & en particulier
à ceux des genres avec lefquels les tinamous ont le
plus de raport ; on pourroit probablement accoutumer
par la fuite ces oifeaux à vivre dé-grain. Mais les
voyageurs auxquels l’acquifition de ces oifeaux pa-
roîtra pouvoir mériter leur attention, doivent commencer
par fe mettre au fait des habitudes des tinamous
en liberté , & fur-tout de leur manière d’élever
leurspetits-jcar c’eft d’après cette connoiffance qu’on
pourra ftatuer fur la poffibilité ou l’impoflibilité de
l’entreprife, & qu’on devra la diriger. Je ne porterai
pas plus loin cette lifte des oifeaux qu’il feroit utile
f de rendre domeftiques,. quoiqu’elle ne fpit pas
épuifée : il fuffit d’avoir offert au zèle des patriotes.
& des voyageurs, les efpèces* qu’il feroit le plus
avantageux & le moins difficile de rendre domeftiques.
J ’ajouterai à cette énumération-qu’en général
les voyageurs pourroient rendre , dans le genre
dont il s’agit, beaucoup de fervices à leur patrie,
en s’informant, dans chaque pays des. efpèces qui
y font mifes au rang des meilleurs comeftibîes ,
en prenant connoiffance delamanièie de vivre de
ces ; efpèces,. & en tranfportant celles que leur genre
de nourriture rend fufceptibles de ce foin ; deux
conditions qui fe trouveront plus particulièrement
parmi les oifeaux granivores•& les oifeaux aquatiques
proprement dits,-
O I S
O 'tfeaux qu'il feroit agréable de tranfporter, & d a-
bord de ceux de la part defquels il n y auroit
pas lieu d ’efpérer quils multipliaient.
L es toucans.
L e cour li rouge.
Le coq de roche.
L es cotingas.
Le moqueur.
Ces oifeaux habitent la partie méridionale de
l’Amérique ; les quatre premiers font remarquables
par leur plumage brillant, le dernier par la
beauté de fon chant, & fur-tout par la facilité qu’il
a-de contrefaire le cri ou le chant des autres oifeaux
, & en général tous les fons qu’ibentend.
Ces oifeaux vivent de fruits, de baies, d’infe&es ;
mais on peut y fubftituer la mie de painhume&ée.
Voye% quatrième difeours général.
J ’ajouterai à ces oifeaux le troupïaU qu’on nomme
bonana à la Jamaïque & q u i, a un plumage très-
agréable , joint les habitudes les plus aimables.
Voye{ T roupiale.
L e s M a i n a t e s .
Ce font des oifeaux de l’Inde à-peu-près de la
groffeur du merle , dignes qu’on s’en occupe par
les mêmes qualités que le troupiale, J ’en ai vu de
vivans à Paris. Voye£ Ma in a t e .
Oifeaux qu'il feroit agréable de nous procurer &
qui probablement, traités, comme il conviendrait,
multiplier oient fous'notre climat.
Le gros-bec connu fous le nom de cardinal, &
qui fe trouve dans le nord de l’Amérique.
Les bengalis & les fénégalis qu’on apporte de la ,
Côte d’Afrique.
Les veuves, dont on trouve une efpèce au
royaume d’Angora, & plufieurs autres efpèces'au
Cap de Bonne-Efpérance.
Le fepticôlor, efpèce de tangara de la Guiane,
qui eft par le plumage le plus brillant des petits
oifeaux connus.
E n fin , tous les oifeaux à plumage éclatant, ou
remarquables par- .la beauté de leur chant, qui
vivent de grain ou même de baies qu’on peut
remplacer par la mie de pain humectée. Voye£
quatrième difeours général.-
O i s e a u x a q u a t i q u e s .
A ftnétement parler les oifeaux aquatiques font
ceux qui nagent, & qui cherchent leur nourriture
fur les eaux ; mais on donne auffi affez fou-
vent ce même nom par extenfion aux oifeaux, qui
fans entrer dans l’eau , fréquentent feulement fes
rivages, foit qu’ils y trouvent à vivre , foit qu’ils
O I £ 2 .7 -ÿ
tirent leur nourriture des eaux memes. Ainfi les
chevaliers-, le cul blanc , qui fréquentent les rivages
pour attraper les infeétes qui volent au bord
des eaux , ou pour chercher les vers qui fe cachent
dans la vafe , les hérons, les crabiers qui côtoient
les eaux, les martins-pêcheurs qui fe tiennent près
des rivages, pour enlever le poiffon qui paroît
à la furface des rivières , des lacs ou des étangs ,
font quelquefois regardés comme oifeaux aquatU
ques , quoiqu’ils ne nagent pas.
Les oifeaux aquatiques proprement dits, ont les
pieds palmés, c’eft-à-dire garnis de membranes ,
ou qui réunifient tous les doigts, ou ceux de
devant feulement, ne laiffant que le doigt de
derrière libre ; tels font parmi les premiers , le
pélican3 le cormorant3 & c . ; & parmi les féconds,
les canards , les harles , les goëlans , &c. : d’autres
oifeaux aquatiques n’ont que de demi-membranes
aux pieds ; c’eft-à-dire des membranes qui bordent
chaque doigt, fans les lier les uns aux autres, &.
ces membranes font ou fimples ou fejlonées ; les
membranes fimples font celles qui ne font point
découpées fur leur bord , ce qui a lieu par raport
aux membranes feftonées.
Quelques oifeaux , fans avoir ni de membranes
entières , ni de demi -membranes, ne laiffentpas
que de fe tenir prefque toujours a l’eau & d être
d’excellens nageurs ; telle eft la poule d eau. Ces
oifeaux 3 quoique privés de membranes qui unifient
les doigts de leurs pieds, n’en méritent pas moins
le nom d'oifeaux aquatiques qu’on leur donne-
communément.
Parmi les oifeaux aquatiques , plufieurs ne fe
tiennent qu’en mer , comme les fous , les fré«
gates &, beaucoup d’autres ; il y en a qui ne
vivent que fur les eaux douces, comme certaines
efpèces d'oies 3 de canards , &c . ; & d’autres
fréquentent également les eaux falees & les eaux
' douées.
La plupart des oifeaux aquatiques qui ne vivent
que fur la me r, font en même temps d’excellens
nageurs , & ils ont le vol très-léger, très-facile 6c
très-prompt; ils l’emportent à ce double égard fur
les oifeaux qui ne vivent communément que fur
les eaux douces : ils ont encore l’avantage de
pouvoir fe repofer fur les flots, même les plus
agités ; ce qui fait que trouvant fur la . furface de
. la mer , & les alimens dont ils ont befoin, & un
lieu de repos par-tout où ils veulent en profiter,
ils fe portent en mer a des diftances très—confidc-
râbles , & quelquefois à deux & jufqu’à trois cens
lieues de toute terre. L ’eau eft leur élément ; ils
ne viennent ordinairement à terre que pour y paffer
la nuit pu y faire leur. ponte , & beaucoup n’y
viennent que pour ce dernier befoin ; les eaux
leur font fi néceffaires, qu’à peine leurs petits font-
ils nés qu’ils les y conduisent ou qu’ils les y transportent.
. . r i
Cependant parmi les oifeaux qui vivent lur^l^
mer, & qui font çn général fi bien pourvus du côté
M m i