
fe guériffent en faifant avaler à l’oiieau, plein un dé
aemumic pulvérifée, & en arrofant d’huile la viande
quon lui donne.
Le chancre eft de deux fortes : le jaune & le
mouillé. Le fiége du jaune éft à la partie inférieure
ou bec j celui du mouillé eft dans la gorge. On
guérit le premier y le fécond eft incurable & contagieux
; 1 oifeau qui en eft attaqué, jette par le
bec une moufle blanche ; il eft fans reffource, &
Io n ne doit pas perdre de temps à le féparer dans
ia crainte de la contagion. On guérit le chancre
jaune en le touchant & l’extirpant avec un bâton
arrondi,garni de filaffe , & trempé dans du jus de
citron,.ou quelqu’autre liqueur ftiptique.
Les ver\ OU filandres s’engendrent dans la mulette.
Le lymptome de cette maladie eft un bâillement i
irequent. Le remède eft une gouffe d’a i l , ou de
1 abfynthe hachée très-menue , donnée dans une
cure. On recommande aufli la mumie .prife intérieurement.
Les mains enflées par accident fe guériffent en
les trempant dans l’eau-de-vie de lavande mêlée
avec du perfil pilé.
. Les oifeaux de proie font, comme la plupart
Oes autres oifeaux; fujets à la goutte. Lorfqu’elle
îurvient fans caufe apparente , on ne la guérit p as,
mais on foulage quelquefois en faifant fous la
main des incifions par lefquelles on fait fortir une
partie du dépôt crétacé que forme l ’humeur gout-
teuie. Lorfque cette maladie fe déélare, après un
long travail, & qu’elle paroît l’effet de la fatigue
on la guérit quelquefois en mettant l’oifeau au
irais fur un gazon enduit de bouze de vache détrempée
dans du vinaigre ,'ou fur une éponge arro-
lee de vin aromatique. Si ce remède agit, c’eft
certainement comme répercuffif ; l’effet n’en peut
e tre , par cette raifon , que dangereux. Laiffons'
donc pour les oifeaux de proie un remède qui
peut en apparence guérir la goutte en en repouf-
lant 1 humeur des extrémités vers le tronc , du
dehors a l’intérieur. Peut-être ces animaux font-ils
allez bien conftitués pour' que les forces vitales
bnfent, atténuent & furmontent en eux l’humeur
morbifique ; mais .avertiffons les perfonnes qui
pourront lire cet article, qui n’auroient pas de
connoiffance en médecine, de ne point appliquer
a 1 homme , chez lequel la goutte s’eft déclarée aux
extrémités, le remède indiqué pour les oifeaux
m aucun autre médicament qui foit analogue.
Les oifeaux font en général fujets à différens
accidens internes, occalionnés par les efforts que
leur coûtent la vîteffe ou la violence de leur vol. !
L a mumie, prife intérieurement, paffe pour le
meilleur remède contre ces accidens variés dé-
pendans des circonftancés, qu’il n’eft par confé-
quent pas poflîble de déterminer.
Les memes caufes produifent à l’extérieur la
° U le re?verfement du pennage. Lorfqu’il
çit briie , on le rajufte en entant un bout de plume
iur celui qui re fte,.au moyen d’une aiguille que
1 on introduit dans les deux bouts pour les rejoindre l
vol n’en eft point retardé. La penne eaffée ,.
meme dans le tuyau , fe rejoint à une autre en
la chevillant de deux côtés oppofés avec des tuyaux
de plumes de perdrix. Lorfque le penna^l n’eft
que^ fauffé , on le redreffe en le mouillant avec
de 1 eau chaude , ou par le moyen d’une feuille de
chou cuitte fous la cendre appliquée le foir , dont la
chaleur & la preiîion remettent les plumes dans
leur état naturel.
Des auteurs qui ont écrit en François fu r la
fauconnerie.
Parmi les auteurs qui ont écrit fur la fauconnerie ,
dans notre langue , on diftingue Jean des Fran-
chieres, grand-prieur d’Aquitaine. Il nous a laiffé-
un ouvrage divifé en quatre livres. Le premier
contient les noms & la defeription des oifeaux ;
1 auteur n’en compte queTept, leur donne à tous
le nom de faucons, dénomination à laquelle il
ajoute des epithètes ; il confond les efpèces & les
variétés, & fon ouvrage eft très-fautif, quant à
la nomenclature. L ’auteur traite ,de l'affaitage dans
le meme livre , ainfi que du régime des oifeaux en
fante ; il recommande de ne point donner de
chair d’animaux en rut, de ddtfner de temps en
temps le v i f ; de flaire prendrè, tous les quinze
:■ jours , gros comme une fève d'aloès fuccotrin dans
II|orceau de viande ; il dit que l’oifeau -rejette
I aloes, mais qu’il s’en diffout allez pour le curer».
II prefcrit, lorfqu’un oifeau eft mouillé par l’effet
du bain où une autre caufe , de le fécher an
foleil ou près du feu , fur-tout en hiver.
Les trois livres fuivans traitent des maladies &
des moyens de les guérir ; le fécond, des maladies
de la tete , .au nombre de vingt, la plupartocca-
fionnées par le froid, & catharrales.
Le troifième, des maladies internes du tronc ,
au nombre de douze.
L e quatrième, des maladies externes. L ’auteur
en compte trente-cinq.
Guillaume T a rd if, du Puy en Vélay , a com-
pofe un traité, divifé en deux parties. Il donne,
dans la première , les noms & la defeription des
, oifeaux, la maniéré de les gouverner pour les
entretenir- en fauté ; & dans la fécondé, il traite
des maladies , dont il compte quarante-cinq.
Cet auteur, ainfi que le précédent, défend la
chair de tout animal en ru t , & prétend que l’effet
en eft mortel. Cette conformité d’opinion mérite
attention, malgré le peu de vraifemblance de
1 affertion : ce feroit un fait curieux à éclaircir.
Selon Guillaume T a rd if, tous les oifeaux de
fauconnerie fe rapportent à l’aigle, le faucon ou
l’autour.,
Il ne reconnoît que deux aigles, dont l’un,
qu’il nomme aigle proprement dit, prend les gazelles
, les renards , les lièvres ; l’autre, vole la
grue. Il diftingue dix efpèces de faucons 3 ■ que.
nous reconnoiffons aujourd’hui pour de fimples
variétés , ou des efpèces diftin&es de celles du
faucon. Il parle enfuite de trois efpèces de facre ,
du gerfaut, & de cinq efpèces d’autours, parmi
lefquelles il place deux efpèces d’éperviers, l’une
plus grande , l’autre plus petite. | g #
Ce qui me fembla mérite?* attention, dans le
traité de cet auteur, c’eft qu’il diftingue quatre
efpèces de vers qui occafionnent la maladie nommée
filandres. Objet qui n’eft pas connu, qui
mérite de l’être pour l’avantage de la fauconnerie •
& les progrès de l’hiftoire naturelle. ]
Le dernier auteur dont je parlerai eft Artelouche :
de Alagona. Son ouvrage eft partage par articles, ,
fans divifion préliminaire. Il traite fucceflivement •
du nom, de la defeription, du choix des oifeaux,
- de la manière de les dreffer, de les nourrir, de •
les gouverner , des fignes &. des remedes de leurs
maladies.
Ce qui appartient en propre à cet ouvrage,
c’eft que l’auteur divifé les différentes fortes de
chairs en bonnes, reftauratives, laxatives, défendues.
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. Les bonnes, félon lu i, font la chair de vache,
porc , mouton , lièvre , toute chair fauvâge, excepté
le cerf & le fanglier. Les chairs reftauratives
, font celles d’oye , de cane, de chevreau ,
de fouris, de faifan , de perdrix & de volaille
en général.
La chair de poulet, le pôulmon & le foie de
porc font chaires laxatives.
Les défendues font celles de farcelle , de cor-
morand, de chouette, de corbeau & de corneille.
Ces auteurs , & tous ceux qui ont en général
traité de la fauconnerie , dont on s’occupe peu
depuis long-temps, font fort anciens ; ils ont-écrit
- dans un ftyle difficile à entendre aujourd’hui; ils
manquent d’ailleurs de méthode & d’ordre ; ils'
ont employé les termes de l’art fans les expliquer ;
ils parodient n’avoir eu en vue que les gens déjà
t inftruits, & n’avoir écrit que pour eux. Ce concours
de^circonftances met hors de la portée des
commençans leurs ouvrages, dans lefquels ils ne
trouveroient pas les élémens dont ils ont befoin.
Les deferiptions que ces auteurs ont faites des efpèces
font fi courtes , fi fuperficielles , elles font
empruntées de cara&ères fi variables, & les figures
auxquelles elles renvoyent, font fi mal exécutées ,-
qu’il eft très-difficile de reconnoître pkifreurs des
efpèces dont ils ont parlé , & qu’il y en a à
l’égard defqüelles c’eft une chofe abfolument im-
poffible. J ’aurois donc manqué d’inftruâions &
de lumières fur la faucpnnerie , fi je n’avois trouvé
les connoiffances dont j’avois befoin , dans'd’article
fourni fur cet art dâfts la première édition
de l’encyclopédie, par M. Le roi, lieutenant des
chaffes du parc de Verfailles , & dans l’extrait
de l’ouvrage que m’a bien voulu communiquer
M. Huber. Je dois au premier , qui réunit toutes
les qualités qu’on defire, 6c qu’on ne trouve
pas dans les auteurs dont j’ai parlé \ ce que
j ’ai dit fur l’art de dreffer les oifeaux en géfte-
, ral , fur la manière de les gouverner en fante
Sc en maladie. Je fuis redevable au fécond, de
la divifion des oifeaux , des moyens de les prendre
, des particularités dans l’art d e . les dreffer,
relatives aux , efpèces différentes.
L’emploi des différentes efpèces d’oifeaux de proie,
pour les différentes fortes de gibier & d’oifeaux ; les
rufes & les efforts de l’animal affailli, pour échapper
ou réfifter ; les mêmes objets de la part de 1 af-
faillant, pour joindre , faifir ou abattre fa proie ;
les moyens imaginés par l’homme pour fecourir,
diriger , encourager l’oifeau affaillant : tous ces
objets font une partie de la fauconnerie très-cu-
rieufe. M. Huber avoit bien voulu me fournir
un mémoire à cet égard j mais les chofes qu il
contient perdroient trop à n’être données que par
un extrait, dont elles ne font pas fufceptibles :
le mémoire entier deviendroit un ouvrage qui
pafferoit les bornes dans lequel doit etre renfermé
le mien , auquel la fauconnerie n eft au
fond qu’acceffoire. C’eft donc dans 1 ouvrage meme
que M. Huber publiera inceffamment, qu’il faudra
lire ce que j’ai été forcé d’omettre dans cet
article, qui feroit devenu un traité de fauconnerie.
FA U -P E RD R IEU X . Be ll. hiß. nat. des oifi
pag. 114 . Voy.e£ Busard.
F A U V E T T E ( la ) .
Briss. tom. 111, pag. 372. Genre X L ,
P L enl. 579 , fig. 1.
Fimdula , en Latin.
Les fauvettes font; des oifeaux de paffage ; elles
arrivent dans nos campagnes , qu’elles animent
par leurs mouvemens , qu’elles égayent par leurs
chants, au moment où les arbres commencent à
fe couvrir de fleurs & des premières feuilles :
elles vivent d’infe&es, & ne femblent deftinées
qu’à nous être utiles & à nous intéreffer par leur
voix g aie, harmonieufe & variée qu’elles font
entendre fans ceffe. On en connoit dans nos provinces
dix efpèces ; n euf, dont le retour eft au
printemps ; une dixième q u i, fuivant des moeurs
oppofés , arrive dans le moment du départ des
autres fauvettes à l’automne. D e celles qui reviennent
au printemps , les unes préfèrent la
folitude des bois , les autres fe plaifent dans
nos jardins ; il y en a qui fe cachent fous les
rofeaux , d’autres dans les prairies. Toutes font
des oifeaux v i f s ,. remuans , dont les accens font
ceux de la gaieté ; mais il leur manque à toutes
la vivacité des couleurs dans le plumage ; il eft
généralement terne & fombrè. A in fi, la nature
acréparti fes dons , & tout n’eft pas arbitraire dans
ceux auxquels nous n’attachons d’autre idée que
celle d’être agréable & de plaire ; la nature femble
en effet avoir connu le prix de fes bienfaits, puif-
qu’elle les a divifés ; que parmi lesoifeaux, le partage
des uns a été la gaieté du caraôère , les grâces
du chant; celui des autres, la beauté du plumage ,