
joints enfemble par des membranes entières &
le poftérieur eft féparé :
Les jambes avancées vers le milieu du corps,
hors de 1 abdomen & plus courtes que le corps
Le bec fans dentelures , prefque cylindrique.
- bout de la mandibule fupérieure crochu ,
cc celui de la mandibule inférieure comme tronque
:
La partie inférieure des jambes dégarnie de
plumés. • °
Les p.etrels-puffins , que M. Briffon nomme fim-
plement pujjins , dont il compofe le X C IX ® genre
de fa méthode, ont le bout des deux mandibules
crochu , &. d ailleurs tous les mêmes caraéfères
que les petrels.
v Mais l’énoncé à l’égard du bec- dans lès caractères
employés par M. Briffon, ne donne pas
une idee exaéfe de la conformation de cette partie I
qui eft formée de quatre pièces & doni^deux ,
comme des morceaux ajoutés , compofent les extrémités
des mandibules.
Les petrels & les pujjins ont les mêmes habitudes ‘
ce la même manière d’exifter; ce-font de fous les ;
oifeaux marins ceux que les navigateurs ont rencontrés
le plus avant en me r, foit du côté des j
p ôle s, foit fous les autres zones ; fur les mers j
calmes, comme fur les mers les plus agitées dont I
ces oifeaux ne paroiffent point redouter la violence
; ils ont la facilité de fe repofer fur les flots
au milieu des tempêtes, & celle de courir légèrement
fur la furface de l’e au , en s’y foutenant j
a la faveur de leurs ailes & en frappant précipitamment
les flots du plat de leurs pieds ; trouvant I
toujours en mer un élément qui leur convient ;
ils ne la quittent que pour lé temps de la ponte ;
ils placent leur nid dans des trous de rochers fort
efearpés, & ils y nourriffen*» leurs petits en dégorgeant
le poiffon à demi-digéré qu’ils ont pris en
mer & qui eft leur nourriture en tout temps ; lorf-
qü’on lesfurprend fur leurs ce afs ils rejettent une huile
qui eft le produit de leur digeftion , & comme ils
ne Jaiffent pas de la lancer loin , quelquefois les matelots
qui graviffent le long des rochers pour fur-
prendre ces oifeaux , fe trouvent aveuglés pour le
moment par l’huile qu’ils rejettent & il en arrive
aallez fréquens accidens.
Les petrels & les pujjins ont les ailes très-ion-^ |
gué s, cependant ils s’élèvent peu & ils ne volent
guere qu en rafant la furface de l’eau ; ôn les voit
rarement a la côté, & ce n’eft qu’en haute mer
qu on en rencontre beaucoup ; cependant il arrive
quelquefois que ces oifeaux, emportés peut-être
par des coups de vent & perdant enfuite leur route,
paroiffent fur les eaux douces dans l’intérieur des
terres, très-loin de là m e r; comme nous aurons
lieu de l’obferver en parlant des efpèces en détail.
P E T R E L . B r i ss. tom. VI , p&g. 140. Voyer
O i s e a u d e t e m p ê t e . j 1
P É T R E L A N T A R C T IQ U E OU D A M IE R B R U N .
• Ce pétrel reffemble au damier, à l’exception de
la couleur de foti plumage -, dont les taches, aiî
Jteu d etre noires, font brunes fur fond blanc : on
ne le trouve que fous les hautes latitudes auftrales
ou il a été obfervé par le capitaine C o o k , qui en
tait la defcnption fuivante : .< il efl à-peu-près de
» la grandeur d’un gros pigeon; les plumes de la
» tete, du dos & une partie du côté fupérieur des
» ailes font d’un brun-léger : le ventre & le def-
» fous des ailes ïtnrHslanes ; les plumes de la queue
» font blanches aulîl, mais brunes à la pointe h.
J e remarquai, ajoute le même navigateur, « que
” ee* oifeaux avoient plus de plumes que ceux (de
» meme genre ) que nous avions v u s , tant fe
» nature a pris foin de les vêtir fuivant le climat
» qu ils habitent : noiis n’avons trouvé ces pétrels
» que parmi les glaces., & lorlque plufieurs autres
» elpeces du meme genre , communes dans les
» latitudes inférieures, & en particulier celle du
» damier, ne paroiffent plus ».
Mais • on ceffe de voir des pétrels antarctiques ,
qui font , de tous les oifeaux, ceux qui fupportënt
le plus‘violent degré de froid * larfqu’on approche
ae cette glace fixe dont la couche s’étend déjà,,
bien loin dans les régions polaires du continent
aultral.
P é t r e l b l a n c & n o ir o u ïe d a m i e r .
PI. enl. 964.
Pétrel tacheté, appellé vulgairement damleù
B r i s s . tom. V l,p a g . 1 4 6 , genre C.
Il eft à-peu-près de la groffeur du pigeon romain :
fa longueur eft de quatorze pouces ; fon vol de
deux pieds fept pouces, & fes ailes pliées dépaffent
la queue d’environ un pouce ; la tête, le derrière du
cou & la gorge font noirâtres ; le dos, le croupion ,
lès fcapulaires & les couvertures du deffus & du
deffous de la queue font d’un beau blanc ; chaque
plume, étant terminée par une tache noire; le devant
du cou & le deffous du corps font blancs ,
excepte quelques taches noires fur lès côtés ; les
petites couvertures du'deffus dés ailes & les grandes
les plus éloignées du corps font noirâtres; les
moyennes & les grandes, qui occupent le milieu,
font noirâtres, bordées de blanc du côté extérieur ;
enfin , les grandes &. les plus proches du corps font
blanches, terminées par une tache noire.
Les différentes taches diftribuées avec régularité
fur le corps de ce pétrel, lui ont valu le nom de
damier : les pennes des ailes font blanches, terminées
de noirâtre , qui occupe d’autant moins
d’efpâce, que les plumes font plus proches du
corps ; les pennes de la queue font colorées de
même; le bec eft noir; les pieds, les doigts , les
membranes font noirâtres ; les ongles noirs.
^ L e damier fe trouve fur les mers antaréliques; il
sfélève aux plus hautes latitudes, fuivant les obfer-
vations du capitaine Cook : on le trouve rarement
avant d’avoir paffé le tropique, & ce n’eft
qu aux environs du Cap de Bonne-Elpérance qu’on
le rencontre en nombre ; on le retrouve en Amérique
à la latitude correlpondante.
Les damiers rafent en volant la fifrface de l’eâü
& mouillent leurs pieds de temps en temps ; ils fe
raffemblent fouvent le foir autour des vaiffeâux
fous la poupe, oü on les voit nager avec aifaricé
Se d’un air familier ; on les entend auflî voler à
toute heure de nuit ; on croit qu’ils fe nourriffent
de frai de poiffon, qu’ils ramaffent en ràfant la
furface de la mer; néanmoins ils s’acharnent, avec
les autres oifeaux, furies cadavres des baleines ;
lorfque les damiers font pris , ils ne marchent
fur-terre qu’en fautillant, & leurs longues ailes
les empêchent de prendre leur effor ; ils ne font
bien & en poffeflion de leurs facultés que fur
les flots ; ils volent en troupes ; mais on prétend
que chaque mâle eft aparié avec fa femelle pour
toujours ; qu’ils ont l’un pour l’autre l’attachement
le plus tendre ; qu’ils partagent la nourriture qu’ils
rencontrent, & que, fi l’un des deux vient à périr ,
l’autre donne long-temps des Agnes dé regret, en
fe tenant auprès du corps de celui qui a été tué, &
en le bequetant.
P é t r e l b l a n c ou P é t r e l d e n e i g e .
L e pétrel de neige a été obfervé par le capitaine
Cook-dans les mers auftrales ; il habite, ainfi que fe
pétrel brun, ans ces triftes parages couverts de
glaces flottantes : fa groffeur eft. celle A’unpigeûn ;
il a le bec d’un noir bleuâtre ; les pieds bleus
fuivant la manière dont s’exprime les navigateurs
qui l’ont vu , il parolt que tout fon plumage eft
blanc.
P é t r e l b l e u .
• Les pétrels bleus ne fe rencontrent que dans les
mers auftrales , depuis les ving-hiiit ou trente degrés
&. au-delà-, dans toutes lés latitudes , en allant
vers le pôle : M. Cook en vit jufqù’au cinquante-
huitième degré ; ils font un peu moins grands que
fes pétrels blancs ; tout le deffus du cOrps eft d’un
gris-bleu, coupé en travers par une bande plus
foncée, qui s’étend aüfli fur les ailes ; le ventre eft
d’un blanc-bleuâtre, & le boflt de la queue d’un
bleu-foncé ou noirâtre. Ces pétrels ont le bec très-
large & la langue fort épàiffe ; ils font couverts
d’une grande quantité dé • plumes , qui , fuivant
l ’obfervation de M. Forfter, naiffentfieux à deux
fie la même racine.
Les navigateurs anglois retrouvèrent à la nouvelle
Zélande les pétrels bleus raffemblés eh grand
nombre pour nicher ; ils étoient au milieu des'
bois dans des trous eh te rre , fous des racines
d’arbres, dans les crevaffes des rochers ; le bruit
qu’ils faifoient reffembloit au croàffement des grenouilles
; aucun ne fe mohtroit pendant le jo u r ,
mais ils voloient beaucoup pendant la nuit.
M. Cook parle d’un pétrel bleu qui n’a pas le bec
aufli largé que le précédent, & dont la queue eft.
teinte de blanc à l’extrémité , au lieu de bleu-
noirâtre;
P é t r e l c e n d r é .
, B r !,ss- l l g j HgJ P“g. f H pi- s u , fig.
genre C,
Il eft à-peu-près de la groffeur d’une poule : fa
longueur eft d’un pied cinq pouces ; fon vol de
trois pieds quatre pouces ; tout fon plumage eft
blanc, excepté les plumes fcapulaires & le deffus
du corps qui font d’un cendré-bleuâtre ; les petites
couvertures du deffus des ailes & les grandes les
plus proches du corps font de cette même couleur
: les pennes des ailes font du même cendré
que 1e deffus du corps, & les intermédiaires font
blanches du côté intérieur ; les pennes de la queue
font d’un gris-blanc; la plus extérieure de’ chaque
côté eft blanche ; le bec & les pieds font rouges
dans l’oifeau vivant, fuivant ce qu’on en raporte
dans la colle&ion académique ; mais le bëc de
l’individu mort, décrit par M. Briffon, étoit d’un
gris-clair avec le bout jaunâtre &. les narines
brunes ; les pieds étoient gris.
On trouve les pétrels de cette efpèce depuis le
foixante-déuxième degré de latitude nord, j ufques
vers le quatre-vingtième ; ils volent entre les glaces
de ces parages, & leur fuite de la pleine nier , vers
les côtes, pour chercher un abri, paffe pour l ’indice
d’un orage prochain.
Ils fuivent les barques de pêcheurs & s’acharnent
fur les baleineè qui ont .été harponées, avec tant
d’âpreté , qu’ils fe laiflent tuer un à un à coup de
bâton.
P é t r e l d e n e i g e . Voye^P é t r e l b l a n c .
P é t r e l (le très-grand).
Quèbrantahuejfos des Efpagnols.
C ’eft d’après M. Forfter, que M. le comte de
Buffon range'cet ôifeau parmi les pétrels ; il eft de
la grandeur de Xalbatros. Le nom que les Efpagnols
lui ont donné, lignifie brifeur d ’os, & eft fans douté
relatif à la force de fon bec. Nous n’avons point
fié defeription de ce grand pétrel affez exaéte, pour
la raportér. M. Forfter dit que les matelots l’ap-
pelloient mère carey, le mangôoient & le trouvoient
affez bon.
P ET R E L-PU FF I N.
Pujfin. PI. enl. 962.
Idem. BRissi tom. VT}pag. 13 r , genre X C IX .
Nous avons remarqué, en parlant du pétrel
que 1e pujjin n’en diffère qu’en ce qu’il a l’extrémité
des deux mandibules courbée en en-bas, Voyeç PÉTREL.
« Le pétrel-pujfin a quinze pouces de longueur
» totale ; il a la poitrine & le ventre blancs ; une
J » teinte de gris jettée fur tout le’ deffus du corps ,
i » affez claire fur la tête, & qui devient plus foncée
i » & bleuâtre fur le dos ; ce gris-bleu devient tout-
» à-fait noirâtre fur lës aiies& la-queue ; de manière
! » cependant que chaque plume paroît frangée ou
» feftonnéé d’une teinte plus claire ».
Cette def eription eft copiée de l’ouvrage de M. fe
comte de Buffon.
Le bec eft jaunâtre & fon crochet eft noirâtre;
la partie nue des jambes, les pieds, les doigts ,
! j leurs membranes font jaunâtres; les ongles noi-
Ilrâtres.