
de pluir es -courtes, douces au. toucher , d’un noir
de velours ; elles s’étendent de chaque côté en
defcendant, & elles forment derrière chaque joue
une bande étroite , qui le propage jufque fous la
gorge ; les joues font nues , couvertes d’une peau
blanche nuée d’un rouge v if à fa partie inférieure ;
l’occiput , ou le derrière de la tête foutient la
huppe dont on a lu la defcription. J ’ajouterai que
les plus-longs brins ont jufqu’a quatre pouces ;
le deffous de la gorge eft dégarni de plumes &
couvert d’une peau rouge ; le cou , le dos , le
croupion ,. les plumes fcapulaires , la poitrine , le
ventre, les côtés,.le haut des jambes & les couvertures'
du deffus & du deffous de la queue, font
d’un brun-bleuâtre dans: le mâle, & tirant, fur le
verdâtre dans la femelle : les plumes du cou font
longues, étroites , pointues. & les plus baffes font
pendantes au-devant de la poitrine ; les couvertures
du deffus &. du deffous des ailes font blanches ;
cependant les grandes du deffus , les plus proches
du corps, font rouffeâtres & quelques-unes des
grandes , qui en font les plus éloignées, font
noirâtres : cette couleur, eft celle des. grandes
pennes de l’aile , les moyennes font marron ; en-
forte que l’aile eft marquée d’une large plaque de
cette dernière couleur & . d’une autre plaque, aufli
fort large, d’un beau blanc : la queue eft noirâtre ;
l’iris eft d’un gris-blanc ; le bec brunâtre; le bas
des jambes & les pieds font d’un cendré-noirâtre.
U G if eau royal habite J ’Afrique ; on le trouve
plus particulièrement fur les terres de la Gambra ,
de la Côte-d’o r , de Juida & du Cap-verd : il
fréquente le bord des .rivières, pour y prendre du
poiffon, dont il fe nourrit ; mais il entre aufli
dans l’intérieur des terres pour y pâturer & y
chercher des grains. A in ft, le poiffon, les herbes-
& les femences font fa nourriture. Ces oifeaux
paffent pour être doux 6c paifibles-, & l’on affure ,
qu’à demi-domeffiques au Cap-verd j.ils viennent,
manger du grain dans- les baffes-cours avec les
volailles. Us font prompts & légers à la courfe ,
& leur v o l eft élevé & foutenu ; ils fe- perchent &
paffent la- nuit fur les arbres en plein air.
On a vu plufieurs fois Yoifeau royal dans différentes
ménageries. La nourriture qui lui convient
le mieux eft le riz cuit à l’eau : il eft à propos
de lui donner un baquet bas où il puiffe entrer &
fe baigner , car iL aime l’eau7. U fe plaît aufli à fe
promener dans un jardin, à y becqueter les plantes-,
particulièrement les laitues & à chercher les vers
dans la terre nouvellement remuée il prend aufli
les infectes qu’il trouve à fa portée. Dans l’état de
repos, il fe tient fur un feul pied, le cou plié ;
mais il l’alonge, le redreffe & porte la tête haute
en marchant ; il a le pas grave 6c mefüré ; quelquefois
il s’exerce à la courfe , .& alors il plie à-
demi les jambes, baiffe le corps en avant, 6c déploie
à moitié fes ailes dont il fe foulève ; il vient
au-devant des perfonnes qui fe promènent dans le
Leu où il eft en-fermé-, 6c fi e’eft dans un jardin
il les fuit à la promenade. J ’ai vu long-temps un
de ces oifeaux dans laboutique de Chateau, le père,
oifelier, & un autre dans le jardin de M. le curé
de Saint-Louis, Le premier attaquoit les perfonnes
qui entroient dans la boutique ; il aimoit qu’on
s’occupât de lui , & les coups qu’il portoitavoient
plus l’air d’un jeu que d’être l’effet d’une mauvaife
intention ; mais fa; taille 6c fa force étaient cependant
caufe qu’il falloit fe méfier de fes agaceries
peut-être y avoit-ii été, accoutumé & ce. vice né
lui étoit-il pas naturel. Le fécond ne l’avoit pas &
fe contentofe de fuivre les. perfonnes qui entroient
dans le jardin. On étoit dans l’habitude de donner
de temps en temps à l’un & à L’autre quelques
petits poiffons vivans qu’ils prenoiént dans l!eau
qui fer voit à tes baigner. Le premier étoit dans
un lieu échauffé, en hiver pan un poêle ; mais lé
fécond paffoit les journées dans la même faifon ,
en plein air , fans, en fouffrir , & il fe retiroit lui-
même le foie, dans une ferre, où il paffoit la nuitfùr
une natte : ce lieu n’étoit qu’abrité, fans être échauffé.
O i s e a u s iu e n t i e u x .
Tangam de la Guiane. PL enl.. 742.
C ’eft une efpèce nouvelle ; fâ g f offeur eft-àrpeu-
près la même que celle du moineau. IL a; lé deffus
6c les: côtés de la tête noirs ;.une bande blanche
de chaque côté am-deffus de l’oeil ; la gorge d’uit
beau blanc , ainft. que le haut du devant du. cou ;
au bas un demi-collier noir ; le haut de la: poitrine
& le milieu du ventre blanchâtres; le refte du deffous
du corps dfun gris-clair & très-legèrement lavé de
bleuâtre ; le bord des- ailes jaunes . & une.tache de
la même couleur am-deffus du pli qui répond à celu-i
du poignet ; tout le deffus ducorpsd’un yerd-olive-
foncé ; les ailes & la queue de cette dernière
couleur ; le bec & les pieds.noirs.
La defcription qu’on vient' de lire, a été frite
d’après un individu que je conferve ; la planche
enluminée représente le deffus de la. tête -d’un
bleuâtre-forti-clair , & au bas du cou en. arrière un
demi-collier de la même couleur : peut-être, eft-
ce une variété ou une différence de fexe ? Je ne
l’ai pas vue. C e tangara* eft allez, rare à-Cayenne.
Suivant les mémoires.qui ont-été fournis à M. le
comte de Buffon, ce tangara ne quitte pas l’intérieur
des grands bois ; il. eft fouvent à terre ; il
ne vole point en bandes comme les. autres tangara s ;
fes habitudes font en tout différentes des leurs , 6c
jamais on ne lui a entendu former aucun cri.. Comme
cette dernière obfepvation eft très-ftngulière , que
celle d’avoir des habitudes tout^à-fait oppofées. à
celles, des autres tangaras , avec des caraftères
femblables aux leurs , contrarie la loi- d’analogie ,
& que ces obfervations n’ont encore été communiquées
que par une feule perfonne , elles ontbefoin
d’être confirmées. Genre X X X I .
O is eau- tout-b e c . Un des noms que les
voyageurs ont donné aux toucans. Voye^ T oucans.
Oiseau trompette. La Cond. Voyag. à la
riv . des Amaz. pag. 1 7 Voyez A gam i.
O ISEA U X
o 1 s
O I S E A U X
Q u 'I L feroit utile ou agréable de rendre
dotnejliques.'
Nous avons ôbfervé dans le quatrième difeours
Vénérai, & en traitant de plufieurs articles en particulier
, qu’il nous rèfté'à faire dans la famille des
oifeaux plufieurs acquifitions, dont les ùnesferôient
utiles & les autres ferôiënt agréables. Nous avons
indiqué les moyens que nous avons crus propres
a' accoutumer les oifeaux à l’état de domefticité,
.foit qu’on les prît parmi ceux qui habitent notre
climat, foit qu’on les choisît entre les oifeaux
'étrangers , & nous avons aufli parlé des foins né-
'ceffaires pour tranfporter ceux-ci. Nous ne répéterons
donc point ce que nous avons dit fur ces
■ objets ; mais nous raporterons ici une lifte dès
;oifeaux qu’il feroit fe plus important ou le plus
.agréable de rendre domeftiques ; & nous prenons
ce parti éii faveur de ceux qui vôùdroient s’occuper
de cet o b je t, fur-tout en faveur des voya^
gëurs , afin qu’ils voient d’un coup d’oeil ce qu’ils
pourroient tranfporter des pays qu’ils fe propofent
de fréquenter.
Oifeaux de nos climats , q u il feroit utile de rendre
doméjliques. ' ;
L ’ O u t a r d e , l a p e t i t e O u t a r d e .
Ces deux oifeaux font recommandables par la
bonté de ‘ leur chair , & le p ré mie'r j oin t à cette
’qualité une maffe qui le. rendroit'im objet écono-
1 mi que. Voye^ à l’article de chacun de ces oifeaux,
les difficultés & les moyens'de les amener à l’état
de domefticité.
L a P e r d r i x g r i s e , l a P e r d r i x r o u g e .
Il eft probable que ces oifeaux n’ont pas juf-:
qu’à préfent multiplié en domefticité, parce, qu’on >
les a tenus enfermés trop étroitement, 6c qu’il
feroit au moins poffiblè d’en ; obtenir le produit,
en fai fan t couver par des poules les oeuts qu’ils
pondroient en domefticité , comme on le pratique
à l’égard desfaifans. Voye^JP ERBKix r o u g e .
L e s T e t r a s , tan t le g ran d q u e le p e tit.
Ces oifeaux font plus communément connus ,
le premier , fous le nom de coq de bruyères ; le
•fécond , fous celui d e fa i fan de montagne. Ils-
feroient l’un 6c l’autre une âcqùifition avantageiife.
par la bonté de leur chair & même par leur taille ,
fur-tout le coq de bruyères. 11 n’eft pas probable
qu’on pût les amener à l’état de domefticité- autrement
qu ’en enlevant des oeufs qu’on feroit
•couver par dés poules ; 6c c’eft de cette première!
Hiftoite Naturelle, famé U»
O I S 273
g é n é r a t io n q u’o n p o u r ro it e fp é r e r , un p ro d u it . L e
n a tu re l fau v a g e d e c e s oifeaux e x ig e r o it q u e p o u
le s p r em iè re s g én é ra tio n s o n re lâ c h â t q u e lq u e
c h o fé dès. e n t r a v e s , & q u’o n d o n n â t au x tétras
u n peu p lu s d e lib e r té qu’i l n e fe ro i t p eu t-ê tre
n é c e ffa ire p o u r b e au c o u p d’àutres oifeaux ; d’ ailleu
r s la d u re té d e le u r n a tu re l n é p a ro ît n i p lu s
fo r te , n i p lu s ih v in c ib le q u e c e lle du faifan ,
ab a n d o n n é à lu i-m êm e , & q ue l’h om m e e ft pa rv
e n u à re n d r e d om e ftiq u e au p o in t o ù i l en a v o i t
befôin. U n au tre o b fta c le , du c ô té d e s tétras,
ç’e ft la m an iè r e d o n t ils fe n o u r r iffe n t ; m a is il e f t
t rè s -p ro b a b le q u e le s p e tits é le v é s d ’a b o rd c om m e
c e u x d e s faifans , s’a c c o u tum e r o ie n t , c om m e c e s
o i f e a u x , à v i v r e d e g ra in s q u i n’é to ie n t p a s le u r
n o u r r itu re d an s l’ é tat d e lib e r té : Q u o i - q u ’il" e n
f o i t , le s tétras m é r iten t qu’o n faffe. p o u r e u x d e s
te n t a t iv e s d o n t le fu c c è s n e petit ê tre d é te rm in é
q u e p a r l’ e x p é r ie n c e . Voye£ T é t r a s ( g ra n d ) ÔC
T é t r a s ( p e t i t ) . |
L e s S a r c e l l e s .’
Les anciens les avoient accoutumées à la domefticité
, elles multiplioient dans cet état. Leur
chair eft un mets fain S i agréable. Voye^ S a r c e l l e ,
L ’ E i d e r .
Cet oifeau eft une oie des pays du nord, de
• l’ancien & du nouveau continent, qui nous fournit
un duvet précieux par fa légèreté & la propriété
qu’il a de conferver. la chaleur des parties fur
lefquelles on l’applique. Ce duvet eft trop cher
pour être d’un -ùfage commun : Yoifeau qui le
fournit mériteroit qu’on effayât d’en faire des éducations
en grand, comme on le pratique pour;
Y oie 6c fe canard communs. ‘ Voye^ E id e r .
L a T a d o r n e .
C ’eft une efpèce de très-beau canard, qui réunit
à ce premier avantage d’être un .bon comeftible,
La tadorne vit facilement dans la baffe-cour ; elle
y féconde les canes communes , 6c les petits qui
naiffent de ce mélange , plus gros que les canetons
communs , font un mets plus délicat. Voye^ TA-.
DO UNE.
G R È B E .
Le grèbe n’eft recommandable que par la belle
foiirùré qu’il fournit ; mais cette fourme eft d’un
prix confidérabte & il s’en frit un grand commerce
dans' le Levant. On pourroit efpérer de
faire des élèves de grèbes, en les plaçant convenablement
fu r fe bord des ,étangs. Voye^ G r è b e ,
R a m i e r .
Le-s pigeons-ramiers s’élèvent & vivent dans la
M m