
plumage eft uniforme , brunâtre fur les parties
l'upérieures, fur les ailes & la queue ; blanc en-
deflous du corps : les pieds font rougeâtres.;
Le lulu fe trouve en Italie., en Autriche , dans
les parties feptentrionales de l'Angleterre & dans
plusieurs contrées du nord de l’Europe '; il ne paroît
pas qu’il foit connu en France^ & M. Linné n’en
fait pas mention dans le dénombrement des oi-
feaux de la Suède ; il vole par troupes qu’on voit
ordinairement dans les endroits fourés, dans les
bruyères & dans les bois ; il y fait fqn nid; rarement
dans les blés ; il s’approche des lieux habités ,
lorfque la terre eft couverte de neige, &. il cherche
à vivre furies fumiers, autour des granges, &c. :
il a l’habitude de contrefaire le cri des autres oi-
feaux,. mais maladroitement &. d’une façon qui a>
quelque chofe de ridicule; les plumes de fa huppe'
à proportion beaucoup plus longues que celles
de la huppe du cochevis.
LUM ME ou petit PLONGEON de la mer du
nord.
Plongeon à gorge noire. B R is s .tom. V I , pas. 1 15 ,
genre XCV11.
a Lumme ou loom, en Lappon , veut dire boi-
0 1 tepx ; & ce nom peint la dçmarche chancelante
31 de cet oifeau lorfqu’il fe trouve à terre , ou néan- 3i moins il ne s’expofe guère, nageant prefque
» , toujours, & c ».
Le lumme eft de la taille d’un canard : il a le devant
de la tête & la gorge noirs ; le deffus du cou
d’une couleur cendrée qui remonte fur le derrière
de la tête ; les côtés du cou blancs , tachetés
de noir fur le .devant du cou, à fa partie inférieure,
une large bande longitudinale d’un noir
changeant , nuée de violet & de verd ; le dos & le
croupion d’un noir luftré ; les plumes fcapulaires
de la même’ couleur, tachetées de points blancs
oblongs & quarrés ; la poitrine & le ventre blancs ;
les côtés noirs ; le bord extérieur de l’aile blanc ;
fes couvertures font noires, tachetées de points
blancs ronds ; les pennes font noires, avec quelques
taches blanches fur les moyennes,; la queue eft
noire. &. étagée ; tejbec &. les pieds font aufli noirs ,
avec une teinte rougeâtre en-dedans des doigts.
« Le plongeon dégorge rouge, venu de Sibérie ,
n & donné fous cette indication dans, les planches
» enluminées n° 30 8 , eft exaélement le même que
» celui de la. planche ç ? d’Edwars, que ce natura-
» lifte donne comme la femelle du lumme, d’après
» un témoignage non fufpeft ».
On p eut, d’après cette remarque de M. le comte
de Buffon, regarder ce lumme comme la femelle
de celui qui eft l’objet de cet article. C ’eft le
plongeon à gorge rouge de M. Brillon, tom. V I 3pag. 111, pl. X l 3fig. 1 . La différence principale entre le
lumme mâle & fa femelle , conlifte en ce que la
bande longitudinale placée fur le devant du > cou
e ft, dans la femelle, .d’un brun-marron rougeâtre :
d’ailleurs, les couleurs ont beaucoup de raports ;
le noir eft feulement moins foncé &. tirant au cendré
fur plufieurs parties. :
Les lummeshabitent fur-les mers'du nord de 1 ancien & du nouveau continent. « Leur pririci-
» pal domicile eft fur les côtes de N*orwège, d’If-
» lande & de Groënland ; ils les fréquentent pen-
.» dant tout l’été & y font leurs petits.. . . . ; à
» l’approche de l’hiver-, ces oifeaux s’éloignent &
» difparoiffent jufqu’au retour du printemps ; An-
» derfon conjeéhire que déclinant entre le fud *&.
» -l’oueft , ils fe retirent vêts l’Amérique
» M. Edwars reconnoît en effet que cette efpèce
» eft commune aux mers feptentrionales de ce
» continent & de celui de l’Europe : nous pouvons
» y ajouter celles du continent de l’Afie , & c ».
Suivant le même Anderfon , la ponte du lumme
n’eft que de deux oeufs ; le père & la mère élèvent
leurs petits avec les foins les plus tendres & Une
follicitude fingulière ; lôrfqu’ils font affëz forts pour
quitter le nid , le père & la mère les conduifent à
l’eau, l’un volant àu-déflus pour les défendre de
l’oifeau de proie, l’autre au-deffous pour les recevoir
en cas de chute : fi ce dernier accident a
cependant lieu, le père & la mère fe précipitent
à terre auprès de leùrs petits & fe laiffent prendre
par lës: hommes bu dévorer par les animaux car-
naciers, plutôt que de les abandonner, & ç . ; mais
comme ces oifeaux nichent fur le rivage , le trajet
nefçaürùit être long, ni par conféquént la chute
des petits bien fréquente.
LU POGE . Voyeç huppe.
LU TH EU 3C» Voye^ C u je l ie r ,
M A C A R E U X
M A C
M a c a r e u x .
P l. enl. 275.
Briss. tom. VI, pag. S i , pl. Vl,fig.2~, genre
XClll.
A lc a , anas ar&ica, plautus, en Latin ;
Lunda , par les habitans de l’île Ferroë.
Très-improprementperroquet de mer en François.
Le macareux eft un oifeau de mer diftingué de
tous les autres par la forme de fon b e c , dont M. le
comte de Buffon donne une idée très-jufte en le
comparant à deux lames de couteau très-courtes,
appliquées l’une contre l’autre par le tranchant.
Les xaraétères du macareux font d’avoir trois
doigts devant , tous joints enfemble par des
membranes entières, & point de doigt de derrière
:
Les jambes placées tout-à-fait derrière, & cachées
dans l’abdomen :
Le bec- applati par les côtés , cannelé tranf-
yerfalement &. aufli épais que long.
Le macareux eft à-peu-près de la groffeur de la
fareelle , mais plus court & plus ramaffé ; fa
longuéur eft d’un pied, du bout du bec à celui
de la queue ; fon vol d’un pied fept pouces ;
fes ailes pliées s’étendent au tiers de la longueur
de fa queue ; il a le deffus de la tête , le derrière
du cou & le deffus du corps noir : cette
couleur s’étend fur le devant du cou, & forme
fous la gorge un collier d’environ un pouce de
large ; les joues & la gorge font d’un blanc-
fale & grisâtre ; tout le deffous du corps eft blanc ,
excepte fur les côtés où il y a un peu de noirâtre.
Les ailes & la queue font de cette dernière couleur
; de chaque côté du bec font trois rainures ;
il eft d’abord d’une couleur pâle & livide & finit
par être rougeâtre à fon extrémité ; les pieds, les
doigts, leurs membranes font orangés dans quelques
individus & rouges dans d’autres ; les ongles font
d’ùn noir-bleuâtre.
Les macareux fréquentent habituellement les îles
& les pointes les plus feptentrionales de l’Europe
& de l’Afie : leur départ des Orcades & autres
îles voifines de l’Ecoffe fe fait régulièrement au
mois d’août pour revenir au commencement de
mai : ils vivent de langouftes , de chevrettes,
d’étoiles, d’araignées de mer , de petits poiffons &
de coquillages qu’ils faififfent en plongeant ; ils ne
marchent qu’en chancelant ôc avec difficulté ; aufli
. fe tiennent-ils ou à la m e r, ou fe réfugient-ils
quand elle eft trop agitée, dans des cavernes &
des trous de rochers ; car ils ne peuvent tenir la
mer par les tempêtes , & il périt beaucoup de
ceux qui en font furpris au large. On ne voit que
très-rarement des macareux fur nos côtes*
Uijioire Naturelle. Tome /ƒ,
M A C
Ces oifeaux ne font point de nid: la femelle
pond fur la terre nue , dans des trous que les macareux
fçavent creufer ; la ponte n’eft que d’un
oeuf fort gros & de couleur rouffeâtre. Au départ
d’automne les petits les moins forts ne remontent
pas avec le gros de la troupe jufqu’aux pointes
les plus avancées vers le nord ; mais il refte de
petites troupes le long des côtes d’Angleterre.
Macareux de Kamtfchatka.
P l. enl. 7 6 1.
Il eft un peu plus gros que le macareux proprement
dit ; les côtés de la tête font blancs, & cette
couleur s’étend fur deux touffes de plumes longues,
foyeufes, étroites & effilées , qui, des coins de la
tête tombent le long du cou & s’étendent à-peu-
près à la moitié de fa longueur ; tout le refte du
plumage eft noir ; le bec & les pieds font jaunâtres.
Genre X C lll.
M A C H E T T E . Be l .port, dloif.pag. 2.7. Voye£
Chouette.
M A C R EU SE .
P l. enl. 97S.
Br is s . tom. V I , pag. 420 , pl. X X X V 111, fig. 1 ,
genre CV11.
La macreufe eft à-peu-près de la groffeur du
canard domejlique , mais d’une forme plus courte
& plus ramaffée ; fa longueur eft de vingt pouces ;
fon vol de deux pieds lix pouces. Tout fon plumage
eft d’un noir brillant fur la tête , le cou ,
le d o s , le croupion, les plumes fcapulaires & le
haùt de la poitrine , terne fur le ventre & les
couvertures du deffous de la queue ; les paupières
font jaunes; fur l’origine du demi-bec fupérieur
s’élève un tubercule gros comme une c erife,
d’une fubftance membraneufe & d’un beau rouge ,
partagé par une raie jaune ; le refte du demi-bec
fupérieur eft noir fur les bords & jaune dans fon
milieu ; l’inférieur eft entièrement noir ; la partie
nue des jambes, les pieds, les doigts, leurs membranes
, les ongles, font d’un Brun obfcur.
La macreufe n’habite que les côtes & les îles
les plus feptentrionales pendant l’été ; elle y
niche , & elle en defcend en hiver fur les côtes
d’Angleterre & fur celles de France où on en
prend un grand nombre , quoique ce foit un manger
très - médiocre ; elle eft mife au nombre des
oifeaux qu’on mange en maigre, & ce n’eft que
par cette raifon qu’on en fait quelque cas. Nous
ne nous arrêterons pas à réfuter les erreurs longtemps
accréditées fur fon origine , qu’on attribuoit
à certains coquillages §L à la métamorphofe de
certains bois pourris en cet oifeau. Ces fables
abfurdes ne trouvent plus d’auditeurs.
Suivant les obfervations de M; Bâillon,les vents
Y