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I bIJAU(I’).
Tette-chévrc tacheté dn Bréfil, B R is s. tom. I l ,
Pag*4 83.
C’eft un engoulevent modelé fur les plus petites
dimenfions ; il eft de la taille d’une hirondelle \ la
tê te , le defl'us du.cou, le d o s, le croupion, les
ailes & la queue font tachetés de blanc & .de jaune
fur un fond noirâtre ; le deffous du corps eft ondé
de noir & de blanc : le bec & les ongles font noirs,
& les pieds, qui ont à peine fix lignes de long,
font blanchâtres : ibijau eft le nom de cet engoulevent
en langue péruvienne.
M. de Montbeillard décrit deux autres engoulevents
comme des variétés de Yibijau.
1 y Le petit"engoulevent tacheté de Cayenne.11 a été
reprefenté, p l.en l. 7 3 4 , fous la dénomination de
petit crapaud-volant tacheté de Cayenne ; il eft en
effet tacheté, comme Yibijau 3 de points jaunâtres
fur un fond noirâtre , beaucoup plus foncé en-
deffus du corps ; mais il eft de la taille d’un merle •
il eft encore reconnoiffable à une tache blanche *
tranfverfale au bas de la gorge , & les pennes de
l’aile les plus proches du corps font mouchetées de
jaunâtre fur fond grisâtre.
2.°. Le grand ibijau*
Grand crapaud-volant de Cayenne. PI. enl. 32 3 .
Grand tette-chèvre du Bréfil. Br is s . t om .llx
pag. 485.
Cet engoulevent fe trouve au Bréfil aufîi bien,
que celui que j’ai décrit le premier dans cet article.
Les Brafiliens les nommènt tous deux ibijarn: mais
c’eft fans doute un nom générique 1 il n’eft pas
probable que des Amériquains qu’on, ne peut
guère foupçonner d’avoir nos idées , regardent
comme étant; de la même efpèce & ne faifant
entre eux qu’une variété, un oifeau dont le premier
eft comparable pour la taille à une hirondelle
& le fécond à une chouette. M'. Briffon ~ qui n’a.
v u ni l’un ni l’autre ibijau en nature , a cru, d’après
les defcriptions de Marcgrave, qu’ils fe refîem-
bloient parfaitement quant aux couleurs du plumage
& à leur diftribution ;. mais cette conformité
entre ces deux oifeaux, n’eft pas d’accord avec
la figure colorée du grand ibijau qu’on a, donnée
dans les planches enluminées ; & les dépouilles
de cet engoulevent envoyées fort fouvent de
C ay enne , convainquent de k différence de fon
plumage avec celui de Yibijau- Amplement dit ;
celui qui mérite le nom de grand à jufte titre , a
vingt & un pouces de longueur ; fon. bec trois
pouces de long fur autant de large , & l’ouverture
en eft proportionnée ; il y a de chaque côté du
bec un large rebord de fubftance cornée de couleur
blanchâtre,, 6c le d emi-be c inférieur s’em-
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boëte dans fe fupérieur ; la pointe de chacune des
deux mandibules eft tournée en en-bas 6c colorée
de noir ; tout le defïus du corps eft rayé tranfi-
verlalement 6c en zigzags de lignes noires & de
lignes rouffeâtres fur un fond d’un blanc - gris plus-
ou moins foncé fur différentes parties ; le deffous
du corps eft coloré de même, mais la poitrine eft
marquée de plus de noir, 6c il forme des taches
affez larges à. l’extrémité des plumes; les grandes
pennes des ailes font brunâtres, leur tuyau eft
large , applati, noir , très - volumineux , & de
chaque côté il y a, de diftances en diftances égales,
& a un pouce à-peu-près d’intervalle, une moucheture
blanchâtre fur les barbes des pennes ; les
moyennes font noires ; les plus près du corps font
ondées de brun 6c de fauve-clair fur fond blanchâtre
; la queue eft rayée en-defftis de rouffeâtre,
de brun 6c de grisâtre : ces nuances forment des
lignes, les unes tranfverfales,& les -autre s. longitudinales
, de façon que la queue eft rayée entravers
de bandes coupées dans leur longueur par
d autres lignes , & les bandes tranfverfales font
alternativement d’une nuance plus foncée & d’une
nuance plus claire ; les pieds font grisâtres, les-
ongtes brunâtres.
11 me paroît évident que- 1e grand 6c le petit
ibijau font deux efpèces diftinéîes ; que le. petit
engoulevent tacheté de Cayenne eft aufliune efpèce-
différente, & je n’ai réuni ces trois, engoulevents-
dans cet article , que gpur me conformer à l:âi
nomenclature que j,e fu is, d’agrès M” de Buffoa.
6c de Montbeillard.
I b i ja u (grand).. Voyez I b u a u ..
IB IS . - 1
U ibis eft fameux p a r le culte que lbi rendoient
fe? Egyptiens; cet aviliffement de.la raifon hq-v
maine, dégradée au,point d’adorer des animaux,,
etoit fondé fur les fervices que rendoient les ibis ,,
en detruifant un graûd nombre de reptiles & d’in-
feciès , qui fe font, de tout temps prodigieufe—
ment multipliés dans L’Egypte , dont la terre,longtemps.
humeétée. & pénétrée par les déBordemens.
du N i l, échauffée enfuite par les ardeurs d’un foleib
brûlant , favorife l’accroiffem'ent & la propagation
des reptiles & des i-nfe&es. Il étoit défendu,
aux Egyptiens.,fous peine de la vie:, de tuer les.
ibis , & après, la mort naturelle de ces oifeaux, ils*
leur rendoient les mêmes honneurs , & des honneurs
aufîi vains qu’aux hommes- ; ils les- ,embau-
moient, ils enfermoient les- momies dans de-longs*
pots de terre cuite , *dont ils fermoient le couvercle
avec un ciment , & ils plaçoient ces pots
dans des puits creufés dans la plaine de Saccara „
QÙl’on trouve de ces puits & le s pots qui y on*
lté enfermés. M. le comte de Buffon nous apprend t
qu’il a fait venir plufieurs de ces pots, &c apres
les avoir caffés , ajoute - 1 - i l , « nous avons trouvé
» une efpèce de poupée formée par les langes qui
« fervent d’enveloppes!*au corps de l’oifeau , dont
„ la plus grande partie tombe en pçuftière noire
7j en développant fon fuaire : on y reconnoxt nçan-
7 7 moins .tous les os d’un oifeau . avec des plumes
3> empâtées dans quelques morceaux qui reftent
7 1 folides. Ces débris nous ont indiqué la gran-
7 7 deur de l ’oifeau, qui eft à -p e u -p rè s celle du
7 7 courlis ; le bec, qui s’eft trouvé confervé dans
7 7 deux de ces momies, nous en a fait reconnoître
7 7 le genre. Ce bec a l’épaiffeur de celui de la ci-
77 gogne, & par fa courbure, il reffemble au bec du
courlis, fans néanmoins en avoir les canelures ;
7 7 6c comme la courbure eft égale fur toute fa lon-
77 gueur, il paroît, par ces cara&ères , qu’on doit
?> placer Yibis entre la • cigogne & le courlis f l en
77. effet, il tient de fi près à ces deux genres d’oi-
» féaux , que les naturaliftes modernes l’ont rangé
j) avec les derniers, 6c que les anciens l’avoient
7 7 placé avec le premier. Ils diftinguoient deux ibis,
7 7 l’un à plumage tout noir , l’autre à plumage
j? blanc , excepté les pennes de l’aile &. de la queue
7 1 qui font noires 7 7 .
L ’ibis à plumage blanc, fe rencontroit à chaque
pas, fuivant l’expreflion d’Hérodote ; mais cette
expreflion mal traduite, avoit fait do'nner à Y ibis
. blanc, par les interprètes de l’auteur G rec , le nom
d’ibis aux pieds femblables à ceux de l ’homme y cet
équivoque a produit Beaucoup de differtations qui
tombent par l’éçlairciffement que M. le comte de
Buffon nous donne à ce fujet.
Les deux éfpèces d’ibis avoient le même inftinâ
6c les mêmes habitudes ; leur figure tracée fur les
hiéroglyphes & les obélifques, étoit l’emblème de
la terre qu’ils habitaient 6c du peuple fuperftitieux
qui leur rendoit un culte ; leur hiftoire étoit également
chargée de fables : ils fe fécondoient &.
engendroient par le bec : les crocodiles & les Xer-
pens touchés d’une plume d’ibis, demeuroient immobiles,
6c fouvent ils mouroient fur-le - champ r
le bafilic naiffoit d’un oeuf d’ibis formé dans le
corps de ces oifeaux de la réunion des divers
venins des ferpens dont ils purgent le fol de
l’E g ypte , &c.
Non-feulement les. ibis fe nourriffent de reptiles
& d’infe&esmais , fuivant plufieurs naturaliftes,
& entre autres, félon Bellon , ces oifeaux ont pour
les reptiles 6c les infeéîes une antipathie qui les
porte à leur faire une guerre continuelle ; ils les
cherchent fans ceffe & les tuent, lors même qu’ils
font raflafiés ; ils détruifent leurs oeufs, 6c ils ne
ceffent de leur nuire de toutes les manières; mais
ces faits ne font pas dans l’ordre naturel, & ils
femblent di&és par un refte .de cet èfpritqui avoit
fait imaginer tant de fables à l’égard de ces oifeaux..
Les ibis pofent leur nid fur les palmiers, & le placent
dans l’épaiffeur des feuilles piquantes, pour
1 le mettre à l’abri de l’affaut des chats leurs ennemis
; il paroît, d’après la manière énigmatique dont
les anciens fe font expliqués , que la ponte des ibis
eft de quatre oeufs &. l’incubation de vingt-fept à
vingt-huit jours ; c’eft à ces oifeaux que Pline 6c
Gallien attribuent l’invention du cliftère, ce qui eft
caufe qu’ils font toujours repréfentés comme des
attributs de la médecine.
Cet article ne contient qu’un extrait des faits
qui peuvent concerner Y ibis ; fi l ’on defire con-
noître tout ce q u e . l’érudition peut recueillir &
apprendre à cet égard, on le trouyera dans la
partie de l’ouvrage ou M. le comte de Buffon parle
de cet oifeaü. :
I b is . B riss. tom. V , pag. 347. Voye^ I b is
no ir . •
I b is blanc.
PI, enl. 389.
Br is s . tom. V , pag. 34 9 , genre L X X V I 11. .
« Cet oifeau eft un peu plus grand que le cour-
\ 77 li s , 6c l’eft un peu moins que la cigogne ; fa
■ j> longueur , de la pointe du bec au bout des
33 ongles , eft d’environ trois pieds & demi : Hero-
\ 77 dote en donne la defcription ; en difant que. cet
3> oifeau a les jambes hautes & nues ; la face & le
• » front également dénués de plumes ; le bec ar-
» qué ; les pennes des ailes & de la queue noires,
| & le refte du plumage blanc. Nous ajouterons 7> à ces carââères quelques-autres traits ; le bec eft
3> arrondi & terminé en pointe moufle; le cou eft
33 d'uni groffeur égale dans toute fa longueur, 6c
7 7 il n’eft pas garni de plumes pendantes comme le
77 cou de la cigogne ?>, Extrait de l’ouvrage de
M. le comte de Buffon.
La grandeur, les couleurs dû plumage , la face
& le front dénués de plumes, la-forme dü bec
rapprochent beaucoup Yibis blanc de l’oifeaii
d’Amérique connu à Cayenne fous le nom d’aoua-
r o u ,6c d’un autre oifeau, qui a les mêmes caract
è r e s , mais qui eft un peu plus petit., & que
M. Sonnerat a rapporté de Llnde ; enforte que ces
trois oifeaux , fans qu’on puiffe prononcer que
; c’eft la même efpèce, fu r- tout le d e rni^ , ont
affez de rapports pour former en effet un 'genre
intermédiaire entre celui du courlis 6c celui de k
| àgPgne.
Ib is noir»
Ibis, B riss. tom. V 3 pag. 34 7 , genre L X X V I 1L
Cet oifeau n’eft connu que par ce que nous en,
apprend Belon- ; i.l le dit un peu moins, gros qu’un
courlis ; il femble indiquer qu’il a le front 6c la.
face nus ; il compare fa tête à celle du cormoran ;
tout le plumage eft noir : Les anciens lui attri-
buoient, ainft qu’à Yibis blanc, les.mêmes caractères
, les mêmes habitudes, & tout ce qu’ils ont
dit de ces oifeaux en général.
IC T E RO C E PH A L E ( l‘ > ou L E G U Ê P IE R
\À T Ê T E JA U N E .
Br is s . tom, IV , p«g- 5.37V