
que les voyageürs ont cru pouvoir déterminer d’une
manière précife. Cependant oh ne fçauroit difcon-
vénir que le capitaine Cook ne fût accompagné
de perfonnes en état de voir & de juger. A in fi, le
témoignage raporté dans fon voyage eft dequelque
poids. Quant à la perruche émeraude , je fuis certain,
qu’elle faifoit partie d’une pacotille d’oifeaux
qui avoient été apportés par M. de Bougainville ,
ou par des perfonnes qui l’avoient accompagné
dans fon voyage aux terres Magellaniques ; il
n’y a voit , avec cette perruche-, que des oifeaux
d’eau , Xe fanfonet à poitrine rouge & une caille 3
qu’on ne connoifloit pas avant ce voyage. Ces
oifeaux avoient. paffé à M. Marvi, connu par fon
goût pour l’hiftoire naturelle ; les perfonnes de qui
i l les tenoit, lui avoient donné la perruche comme
venant des terres Magellaniques , ainfi que les
autres oifeaux. Ces perfonnes l’auroient-elles recueillie
dans quelque rèlâche, ou reçue en route
de quelque navigateur? C ’eft ce qui peut être.
Mais cette anecdote, jointe au témoignage d’un
voyageur qui a parlé précédemment de perroquets
vus dans le même climat, rend la chofe douteufe,
malgré la très-grande difficulté & pour ainfi dire
l’impoflibilité apparente, que des perroquets s’avancent
dans des régions auffi froides. C’eft donc
un fait peu croyable, mais qu’on ne peut peut-être
pas nier abfolument & fur lequel il me femble
qu’il faut attendre de nouvelles lumières avant de
prononcer.
Pe r r ic h e pa vo u an e .
Perruche de la Guiane. PL enl. ï 67 & 407 , fous 2e nom de perruche de Cayenne.
Perruche de la Guiane. B r is s . tom. lV ,p a g . 3 3 1 , pi. X X FU l,f ig . J | genre L IIL
Elle eft à-peu-près de la grofleur d’un pigeon :
fa longueur eft d’un pied quelques lignes du bout
du bec à celui de la queue; elle a la tête, le derrière
du cou, ôc tout le deffirs du corps, ainfi
que les plumes fcapulaires & les couvertures du j
«defFus des ailes, d’un verd affez foncé ; la gorge , i
le devant du cou & le deffous du corps d’un verd
plus clair que celui qui règne fur le deflus du corps ;
les joues font variées de quelques plumes rouges ;
& il y- a de même Quelques plumes rouges femées
ç a & là fur le deflus du corps de certains individus
; les petites couvertures du deffous des ailes
font d’un rouge v if & les grande^ d’un beau jaune ; .
ce qui forme deux plaques de ces mêmes couleurs,
m donne à cette perruche de l’agrément quand j
elle lève ou qu’elle étale les ailes : l’aile pliée eft
verte en-deflus & d’un jaune-obfcur en-deflous ; la
queue eft nuée de ces mêmes couleurs', difpofées
de la même manière : les tiges des pennes dont
elle eft compofée,. ainfi que celles des pennes des
ailes, font noires ; les deux pennes du milieu de la
queue font plus longues que les latéralesqui vont
toutes en diminuant par degrés ; enforte que certe
perriche eft de la famille de celles qui ont la queue
longue ? également étagée : le bec eft blanchâtre &
| le bout de fon crochet eft cendré ; les pieds font.
gris & les ongles noirâtres.
I Cette perriche eft fort commune à la Guiane
elle vole en trouves, toujours criant & piaillant ;
elle parcourt les favanes & les bois, &. fe nourrit,
de préférence d’un petit fruit d’un grand arbre qu’on
nomme dans le pays Y immortel, & que T ournefort
a défigné fous le nom de corallodendron. Ces ob-
fervations font tirées de l’ouvrage de M. le comte
de Buffon-.''
La perriche pavouane eft fort connue de nos oife^
liers, qui lui ont eonfervé le dernier de ces deux
noms : elle apprend affez bien à parler ; mais elle
a peut-être, plus qu’aucun autre perroquet , 1 e défaut
d’être criarde &. fouvent celui d’être fauvage.
& méchante.
P E R R IQ Ü E A U X A IL E S D ’OR. E dw. glan.
pag. 17 7 ,p l. 293. Foye^P e r r u c h e a u x a i l e s
d ’ o r .
P E R RO Q U E T .
Les perroquets confédérés fuivant l’ordre méthodique
ont pour caraéfères ,
Quatre doigts dénués de membranes ; deux
devant & deux derrière ; tous féparés environ
jufqu’à leur origine :
Les jambes couvertes de plumes jufqu’au talon ;
le bec court, crochu, plus épais que large.& convexe
en-deflus.
Us compofent le L I IIe genre de la méthode de
M. Briffon. On peut ajouter aux caraéfères que
cet auteur a tirés de la forme du bec & de celle
des pieds, que lés perroquets font en général d’une
corporance pleine 6i maflive ; qu’ils ont la tête
fort groffe ; que leur b e c , quoique très-crochu 6t
beaucoup plus que ne l’eft celui des oifeaux de
proie , n’eft cependant pas propre à entamer & à
déchirer à la manière de ces oifeaux ; que fa pointe
eftobtufe ; que les deux mandibules font mobiles ;
que l’inférieure eft beaucoup plus courte que la
fupérieure dont la courbure la couvre en partie ;
qu’elle eft évafée d’une forme demi - circulaire ,
tranchante fur fes bords ; il faut ajouter que les
pieds font fort courts, les doigts gros & longs,
les ongles peu courbés & fouvent obtus ; que la
langue eft épaifle , large & arrondie ; telles font
les remarques qu’on peut faire à la feule infpeélion
& fans le fecours de l’anatomie.
Les perroquets habitent l’ancien §£ le nouveau
continent ; mais ils s’y bornent dans un efpace
d’environ vingt-cinq degrés, & on ne les trouve
que dans les contrées les plus chaudes ; ils fe font
portés plus au nord dans le nouveau que dans
l’ancien continent, puifqu’on trouve des perroquets
à la Louifiane, à la Caroline, que M. de Bougainville
dans fon voyage autour du monde , a
trouvé des perroquets beaucoup plus au nord que
ne le font la Louifiane & la Caroline , & qu’il a
raporté des peaux de Ces perroquets en France ;
au lieu que dans l’ancien continent on n’a point
encore trouvé de perroquets dans des latitudes auffi.
avancées vers le nord que le font en Amérique
la Louifiane & la Caroline; mais il paroît que ce
n’eft qu’en été que quelques efpèces de perroquets
s’ avancent dans le nouveau mondé vers le nord,
plus loin que les oifeaux de même genre n’ont
pénétré du même côté dans l’ancien continent.
Ainfi la différence fe réduit à ce que le s perroquets
font plus fédentaires dans l'ancien hémilphere , & ■
que quelques efpèces voyagent „en été dans le
nouveau. , ,
Les perroquets s’éloignent peu en general des
lieux qu’ils ont coutume d’habiter ; la plupart des
efpèces y volent en bandes & leurs courtes concilient
à paflér. d’un canton à un autre , fuivant la
maturité de certains fruits & de certaines baies dont
ils fe nourriffent. Ce font là , en effet, les alimens
de ces oifeaux qu’au premier afpeél, on eut pris,
d’après la forme delëu'r bec, pour des animaux carnivores
; ils fe pofent rarement à terre, où ils ont peu
davantage à caufe de la conformation de leurs pieds,
■maisils te perchent fur les arbres , & à l’aide de leur
bec , qui leur fer.t à s’accrocher , ils montent, def-
cendent, paffent de branches en branches en fe
fufpendant par le b e c , en ramenant leur corps en-
avant & en empoignant avec leurs pieds ; ils les emploient
fencore à tenir les fruits qu’ils ont détachés,
à les porter à leur bec , 6t les perroquets, qui s en
fervent comme d’une main , ont de l’adreffc & de
la grâce dans l’ufage qu’ils en font ; ils paffent les
nuits perchés en grand nombre'fur les memes
arbres ; au lever de l’aurore ils pouffent tous en-
fetnble des cris aigus 5t perçans , car les perroquets
ont en général la voix haute , forte & aigre ; ils
prennent entuite leur vol en commun pour chercher
les alimens qui leur conviennent, & vers les
neuf à dix heures , quand la chaleur devient forte ,
ils regagnent les arbres touffus & paffent fur leurs
branches, à l’ombre de leur feuillage, les heures
de la plus forte chaleur ; quelques heures avant le
coucher du foleil, ils retournent en bandes aux
endroits abondans dans l’efpèce de nourriture qui
leur convient le mieux; mais dans la faifon des
amours les perroquets s’apparient & ils vont par
couples ; ils font leur nid dans des trous d’arbres
creux., & fouvent dans ceux qui ont été perces
parles pics ; ils les agrandiffent, s’il.eft néceffaire ;
la femelle dépofe fes oeufs fur la pouffrère 6c les
débris du bois qui Couvrent les trous des arbres
creux ; la ponte eft de deux oeufs ordinairement
blancs ; il ne me paroît pas qu’on, ait remarqué a
'l ’égard du nombre des oeufs , de différence entre
les plus grandes 6c les plus petites efpèces.
“ T elles font les habitudes des perroquets en général
, autant que j’ai pu m’en inftruire par lés
relations des voyageurs , par ce que les auteurs ont
écrit à Ce fujet, 6c par les converfations avec des
perfonnes qui avoient obfervé les perroquets dans
des pays oh ces oifeaux font. communs. Mais
plufieurs efpèces ont des habitudes qui leur font
propres ôc dont il fera parlé, fuivant que lés articles
féparés en fourniront 1 oceafïon. On peut
encore faire plufieurs autres remarques par raport
aux perroquets.
On doit d’abord obferver avec M. le comte de
Buffon, que les perroquets de l’ancien 6c du nouveau
continent font tous différens, qu on n a pas
encore trouvé la même efpèoe fur l ’un 6c l ’autre
hémifphère; à cette première obfervation il faut
ajouter que dans les mêmes régions, d’ une île à
une autre , quoique très-peu diftante , comme aux
Philippines , aux Moluques^ aux Antilles , les efpèces
de perroquets font différentes 6c que fouvent
ces efpèces confinées dans les îles ne fe trouvent
pas fur le continent qui en eft le plus voifin. Par
quelle caufe tous les individus dune itieme>'efpece
fe font-ils trouvés enfermes a-la-fois dans une île
: ou une autre, au moment oh elles ont été fé-
| parées de la terre ferme ? Ou ces efpèces ont-elles
dégénéré à tel point qu’elles foient entièrement
meconnoiflables , 6c qu’elles n’aient plus de raport
avec celles qui font reftées en terre ferme 6c dont
: elles étoient iflues ? Mais je ne prétends pas donner
l'explication de cette obfervation fingulière qui eft
cependant confiante 6c averee d apres le temoi-
gnags des voyageurs. Une autre remarque non
moins importante , c’eft qu’il n eft point de genre
dans lequel les efpèces foient auffi multipliées que
dans celui des perroquets. Les ornithologiftes ont
-fenti que leur nombre rendoit la connoiüance des
oifeaux qui compofent ce genre plus difficile 6c
pour aplanir les obftacles, ils ont divifé les perroquets
en plufieurs feâions. M. Briffon les partage
en ftx, qui font les aras, les kakatoès, les lorris r
les perroquets, les perruches 8c les petites perruches.
Les aras font de grands perroquets à queue longue ;
les kakatoès font blancs ; la couleur dominante des
lorris eft le rouge ; les perroquets font variés de
différentes couleurs , parmi lefquelles la verte eft
communément dominante 6c ils n ont pas la queue
longue. .
Les perruches font de petits perroquets -a queue
longue 6c par conféquentlesrepréfentans des aras en
petit. Enfin les petites perruches font de petits perroquets
à queue courte. Cette divifion a fans contredit
désavantagés, mais elle a des défauts dont.leprincipal
eft relatif auxperruches ; la diftinflion du grand
au petit eft trop vague , 6c ne marque pas de réparation
entre le plus petit perroquet 8c la plus groffe
i des petites perruches; l’un 8c l’autre ayant la queue
courte 8c étant nüés de différentes couleurs.
M. le comte de Buffon pour traiter avec plus
d’ordre cfu’on ne l’avoit fait avant lui des différentes
efpèces de perroquets, divife d’abord ces
oifeaux en deux grandes feâions ; celle des perroquets
de tancien. 8c celle des perroquets du nouveau
continent. Comme M. de Buffon fubdivife enluite
chacune des feâions , 6c qu’il donne les caraâères
de chaque fubdivifion , on peut a 1? feule infpec-
tion reconnoître à laquelle des deux premières
feâions le perroquet appartient.
S f ît