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le côté intérieur vers l’extrémité ; le bec & les
ongles font noirs ; la partie nue des jambes
les pieds font d’un brun - rougeâtre.
La femelle eft un peu plus petite que le mâle;
elle a des couleurs moins vives & fa huppe j i ’eft
pas fi longue.
Les vanneaux font en général des oifeaux de paf-
fage ; ils arrivent dans nos régions en grandes
troupes dès la fin de février , & ne partent que
quand les premiers froids de l’hiver les y fortent,
ën durciilant la terre &*en empêchant les vers , dont
les vanneaux fe nourriffent, d’en fortir; cependant
il en refte toujours & même un allez grand nombre
dans toutes les faifons. On vo it des vanneaux ,
même pendant les froids les plus rigoureux , mais
ils parodient alors loùffrir & ils font fort maigres ;
i f “n’y a point d’oifeaux qui aient le vol plus facile
& plus léger ; ils fe jouent dans l’air de mille manières
différentes ; ils ont le vol haut , long &
foutenu quand ils voyagent ; mais lorfqu’ils ont
adopté un terrein , ils ne s’enlèvent qu’à de petites
hauteurs , & ils changent de place par de petites
volées baffes ; ils courent auffi avec beaucoup de
légèreté ; ils ont un inftincl ou une adreffe fin-
guliere pour prendre les vers ; ils écartent avec
i le bec les amas de terre que ces animaux ont formes
en fe préfentant à la furface du terrein, puis’ ils
frappent du pied à côté , & ce léger ébranlement,
ffiffit pour faire fortir hors de terre les vers qui
font auffitôt ènlevés; le foir & une partie de la
nuit les vanneaux parcourent les prairies humides,
& fentant foüs leurs pieds les vers qui rampent
à la furface de la terre , ils s’en faifilfent : après,
l’un & l’autre de ces exercices , ces oifeaux vont
le la v e r ie bec &. les pieds dans quelques mares
ou quelques ruiffeaux voifins. A leur arrivée, ils
fe tiennent en troupes très-nombreufes ; mais aux
premières chaleurs du printemps , dans le commencement
d’a v r il, ils fe féparent pour travailler
chacun féparément à la propagation de l’el'pèce ;
les males débutent par de vifs combats entr’eux ,
jufqu’à ce que les pariades foient formées : alors
la femelle, pour faire fa ponte , fe contente d’étendre
, à fleur de te rre , dans les prairies humides
, fur quelque tertre peu élevé, une touffe •
d’hèrbes, qu’elle affaiffe encore par l’incubation ; .
elle dépofe dans ce nid, fait fans art, trois ou quatre j
oeufs d’un verd-fombre, tachetés de noir ; l’incubation
eft de vingt jours. Lorfqu’on découvre le
nîd , & que l’herbe eft encore fraîche , c’eft un
ligne que lès oeufs foht pondus depuis peu ; ils
font bons alors à manger, & dans quelques provinces
on lesramaffe pour les porter au marché.
Les petits vanneaux, au bout de deux à trois jours,
fuivent à la courte leurs père & mère ; ils font
couverts d’un duvet noirâtre , chargé de longs
poils blancs; mais dès le mois de juillet les jeunes
prennent lé plumage de leur efpècè ; alors tous
les vanneaux jeunes & vieux fe réunîffent, & les
nombreufes bandes de ces oifeaux commencent à
V A. Nfe
reformer ; ils paffent pour, inconftans , parce
qu’ils ne demeurent pas long-temps fur le même
terrein ; mais cette légèreté apparente eft Fondée
fur le befoin réel de changer de lieu, quand celui
lur lequel ces oifeaux ont. véeu fe trouve épuifé
de pâture. C’eft vers le commencement de l’automne
que les vanneaux ont le plus de graiffe,
parce que la terre étant alors plus humide , &
l’étant plus habituellement, les vers en fortent plus
conftamment ,. & que les vanneaux font mieux
nourris. Leur chair n’eft regardée que comme un
gibier médiocre ; cependant on prend un grand
nombre de ces oifeaux, qui font difficiles à approcher
, & l’on en fait de très-grandes chaffes de
la même manière que des pluviers. Voye^ P l u v i e r .
Il eft- aifé de nourrir des vanneaux dans des
vergers & des jardins ; il fuffit de leur amputer
le fouet de l’aile & de leur donner la liberté. Ces
oifeaux, qui font d’une forme élégante , qui ont
l’allure vive & un port affez noble , font un très-
bon effet ; ils détruifent en outre'beaucoup-de
vers & même des Limaces, en quoi ils font utiles,
& ce genre de nourriture leur fuffit, fans qu’on
foit obligé d’en prendre aucun foin, fur-tout dans
les terreins bas , un peu humides, affez fpacieux,
& fi l’on n’a pas trop multiplié les individus ,
pour qu’ils trouvent fuffifamment de quoi vivre.
V a n n e a u a r m é de Cayenne. -
PL. enl. 836.
C’eft une efpèce nouvelle qui a beaucoup de
raport avec notre vanneau ; elle lui reffemble par le
ton général des couleurs j qui font cependant moins
vives dans le vanneau de Cayenne; & par une
: aigrette de plumes longues effilées & étroites
qu’il porte fur le derrière de la tête ; il eft un peu
plus grand que notre vanneau ; & il eft beaucoup
plus haut monté : le front eft noir ;un trait étroit
de la même couleur s’étend fur la gorge & le devant
du cou, jufqu’aux deux Fiers de la longueur ;
le refte du cou & la tête font d’un gris-verdâtre;
une plaque noire couvre la poitrine ; le refte du
deffous du corps eft blanc ; les couvertures des
ailes-font noires; tout le deffus du corps eft du
même verd luftré qui brille fur le dos de notre
vanneau ; mais cette couleur eft beaucoup moins
vive dans celui de Cayenne : la queue eft blanche
dans les deux premiers tiers de fa longueur, noire
dans le dernier, terminée de blanc-fale; le bec eft
blanchâtre, noir à fon bout ;la partie nue des j ambes
& les pieds font rouges; les ongles noirs J e ne trouve
point à un individu de- cette èi'pèce que je conferve,
de marque qu’il ait eu de calque membraneux
entre le bec & l’oe il, comme les autres vanneaux
armés : la planche enluminée n’en répréîente pas ;
M. le comte dé Buffon n’en parle point dans la
defeription ; ce qui fuffit pour penfer que ce van-.
neau n’en â pas, & qu’il fait à cet égard exception
avec les autres vanneaux armés : l’ergot du pli de
l’aile eft blanchâtre & très-pointu. Genre L X X .
V a n n e a u a r m é de la Louifiane.
V A N
PI. enl. 835*
B r is s . tom. V , pag. 1 1 5 , pl. V U l, fig. i ,
genre L X X .
Il eft à-peu-près de la groffeur du vanneau arme
du Sénégal; la membrane qui adhère à la tête ,
entre le bec & l’oe il, comme dans tous les vanneaux
armés, eft d’un jaune-orangé, longue de
quatre lignes fur onze de large ; une partie fe propage
au-deffus des yeux, l’autre pend en en-bas
& finit en pointe ; le deffus de la tête eft noir ;
le derrière du cou & le deffus du corps font
d’un gris-brun ; la gorge -, le devant du cou & tout
le deffous du corps lont d’un blanc touché d’une
teinte de fauve ; l’aile eft compolée de vingt-fix
pennes, dont les trois premières font noires, terminées
de gris-brun ; les fept fuivantes font entièrement
noires; les onze enfuite fon grites à leur
origine, terminées de noir, qui remonte d’autant
plus haut, que les pennes font plus éloignées du
corps ; les cinq qui en font les plus proches font de
la même, couleur que le dos ; les pennes de la
queue font d’un blanc très - légèrement teint de
fauve ; leur bout eft noir, bordé à fon extrémité
de blanc-fauve : l’ergot qui fe voit au pli de l’aile
„eft long de quatre lignes & demie, & fe termine en
une pointe très-aiguë ; le bec eft-orangé ; la partie
nue des jambes & les 'pieds font d’un rouge-foncé ;
les ongles noirâtres.
V a n n e a u a r m é de Saint-Domingue.
B r i s s . tom. V , pag. 118 , genre LXX..
Sa groffeur eft à-peu-près la. même que celle
de notre vanneau ; il a la tête , le derrière du cou
& le deffus du corps d’un fauvé-clair ; la gorge, le
devant du cou & le deffous du corps iont d’un
fauve encore plus clair que celui qui colore les
parties fupérieures : les grandes pennes des ailes
font d’un fauve-rembruni ; les moyennes du même
fauve que le dos ; les pennes de la queue font
auffi d’un fauve-clair : l’ergot qui arme le pli de
l’aile, eft long de trois lignes & demie & très-
aigu à fa pointe ; le cafque membraneux qui eft
fur le devant de la tête, ainli que dans les autres
vanneaux armés, eft d’un beau jaune ; le bec eft de
cette même couleur, mais moins brillante, ainfi
que la partie nue des jambes, les pieds &. les
ongles. *
V a n n e a u a r m é des Indes.
Vanneau armé de Goa. P l. enl. 807.
Cette nouvelle efpèce n’a encore été décrite que
par M. le comte de Buffon.
« Ce vanneau des Indes èft de la grandeur de
« celui,d’Europe; mais il a le corps plus mince &
» plus haut monté ;.il porte un petit ergot au pli
» de chaque aile, & dans fon plumage on recon-
» noît la livrée commune des vanneaux ; les
» grandes pennes de l’aile font noires ; la queue
» nmpartié de blanc & de noir eft rouffeâtre à fa
» pointe ; une teinte pourprée couvre les„_épaules ;
» le deffous du corps eft blanc ; la gorge &. le de-
« vant du cou font noirs ; le fommetde da tête & le
V A N 4 9 9
» deffus du cou font noirs aiiffi, avec une ligne blan-
» che fur les côtés du cou ; le dos eft brun ; l’oeil pa-
» roît entouré d’une portion de cette .membrane
» excroiffante qu’on remarque plus ou moins
n dans la plupart des vanneaux &. des pluviers
j). armés , comme fi ces deux excroiffances de l’er-
j> got & du cafque membraneux, avoient dans
73 leur production quelque raport fecret &. quelque
» caufe fimuitanée ». Genre L X X .
V a n n e a u a r m é du Sénégal.
~ P l. enl^ 46 a.
B r i s s 'tom. 111, p. 111 , p l . X 3 fig. 1 , genre L X X .
Il eft à-peu-près de la groffeur de notre vanneau
,\il a de chaque côté de la tête, entre le bec &
l’oeil, une membrane mince d’un beau jaune ; elle
n’eft attachée à la tête que par un de fes côtes ; elle
pend en en-bas- & finit en pointe : elle a environ
onze lignes fur quatre : le front eft blanc ; la gorge
eft noire; la tête, le derrière du cou, le dos,
le croupion , les plumes fcapulaires. & les petites
couvertures du deffus des ailes font d un gris-
brun ; le devant du cou, la poitrine, le haut du
ventre, les côtés font auffi d’un gris-brun, mais
plus clair ; le bas-ventre , les couvertures du deffus
& du deffous de la queue, les grandes du deffus
des ailes les plus proches du corps font d’un blanc-
fale , & les grandes, qui font les plus éloignées du
corps , font noires : l’aile eft compofée de vingt-
huit pennes , dont les vingt pre mières font-blanchâtres
à leur origine '& noires enfuite, le blanc
s’étendant d’autant plus qu’elles font plus proches
du corps ; les autres font, d’un gris-brun ; les
pennes de la queue font d’un blanc-fale de leur
origine à la moitié de leur longueur; le refte eft
noir, terminé de blanc-fale & rouffeâtre : fur le
pli de l’aile, qui répond à celui du poignet , eft une
forte d’éperon, long de deux lignes &. demie.,
d’une fubftance de corne, d’un beau noir & terminé
en pointe aiguë : le bec eft jaunâtre ÔC
fon bout eft noirâtre ; la partie nue des jambes ,
les pieds font d’un verd - jauifâtre ; le.s . ongles
noirâtres.
V a n n e a u (grand) de Bologne. B r i s s . tom. V9
pag. 1 1 o , genre L X X .
Ce vanneau n’eft connu que par une courte
I notice qu’Aldrovande en a donnée ; il eft beaucoup
I plus grand que notre vanneau ; la tête & le deffus
du corps font de couleur de marron ; le dos & le
croupion font noirs, ainfi que les plumes fcapulaires,
les couvertures,du deffus des ailes & celles
du deffus de la queue ; la gorge , le devant du cou
& la poitrine font blanchâtres , variées de taches
ferrugineufes ; le refte du deffous du corps eft
blanchâtre, fans tache ; les pennes des ailes & de
la queue font noires ; le bec, noirâtre à fon bout,
eft jaune à fon origine ; la partie nue des jambes
& les pieds font d’un jaune d’ocre ; les ongles
noirs.
V a n n e a u de Goa. PL enl. 807. Voyeç V a n n
e a u des Indes.
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