
20. Comment le même animal, q u i, retenu fous
l’eau pendant quelques heures, au temps du départ,
qui eft celui de la prétendue immerfion des hirondelles
, en feroit retiré privé de la vie , peut-il s’y
plonger pour fix mois fans la perdre ?
3°. Lorfqu’au printemps, le retour du froid fuc-
cède à celui des hirondelles , on les voit périr à une
température de quatre à cinq degrés au-deffus du
terme de la glace pendant la journée , d’un ou de
deux degrés au-deflous pendant une ou deux heures
avant le lever du foleil, & elles conferveroient, pendant
fix mois, fous l’eau glacée, le degré de chaleur
néceffaire à l’entretien de leur exiftence.
. 40. Comment-la température de l’automne ,
fouvent plus douce , engourdiroit-elle les hirondelles,
tandis que celle du printemps, plus froide,
les tireroit de leur affoupiflement?
5°. Comment l’eau, qui tend fans celle à rejetter
fur fes bords les corps étrangers , recevroit - elle
les hirondelles à l’automne , les conferveroit-elle
dans fon fein , pendant l’h iver, engourdies & fans
aétion, pour les porter & les dépofer dans le même
état au printemps fur fes rivages ? Mais c’eft allez
réfuter un fentiment contre lequel il feroit facile
d’accumuler les difficultés, & qui ne méritoit d’être
combattu qu’à caufe du nombre de fes défenfeurs
& du nom de plulieurs de cgux qui l’ont foutenu.
Ariftote & Pline , après lui , ont dit que les
hirondelles paffoient à l’automne des pays tempérés
dans les régions méridionales dont elles n’étoient
pas éloignées ; mais que dans les pays feptentrionaux,
ou elles auroient un trop long trajet à fuivre, elles
Te réfugioient dans des cavernes & des antres où
elles paffoient l’hiver engourdies : ce fentiment a
èu fes défenfeurs ; il eft du moins appuyé fur l’analogie
avec quelques quadrupèdes , & il n’eft p as,
comme l’opinion précédente, incompatible avec
toutes les loix de l’économie animale : l’engour-
diffement fuppofé pour les hirondelles , comme il
exifte réellement pour les loires & les marmotes ,
n’eft qu’un long fommeil, durant lequel il eft pof-
ftble que la chaleur, la relpiration & la circulation
fe confervent ; mais les quadrudèdes, affujettis à
cet engourdiffement périodique, ont en eux-mêmes
de quoi fournir à leur entretien, & réparer ce
qu’ils perdent pendant le temps de leur inaélion ;
la nature, au contraire , ne met rien en réferve ,
ne dépofe rien fur aucune partie des^hirondelles qui
pût les alimenter ; elles ont befoin de réparer tous
les jours, & elles ne peuvent entretenir leur exif-
tence que par de nouyeaux alimens : cela feul
fuffit, pour prouver qu’elles ne paflent pas l’hiver
engourdies à la manière de certains quadrupèdes ;
Id’ailleurs, les faits qui pourroient avoir renouvellé
de nos jours cette opinion accréditée chez les anciens
, quand ils feroient authentiques & avérés,
ne font que relatifs à quelques cas particuliers
qui ne prouvent rien pour le général. Il paroît
confiant qù’on a vu quelques hirondelles de rivage,
& même des hirondelles de cheminée , paroitre
au milieu de l’hiver par un temps plus doux qu’il
n’a coutume de l’être dans cette faifon, & comme
on voit des chauve-fouris fortir de leur retraite
& voltiger, même dans les mois de janvier & de
février, lorfqu’après de grands^froids, le vent du
midi ramène pour^uelques jours la température
de l’été ou du printemps : on en a conclu que les
hirondelles fe retireroient , pendant l’hiver , dans
des cavernes comme les chauve-fouris, puifqu’elles
fe montroient comme elles dans les jours chauds
qu’il fait quelquefois dans cette faifon : mais les.
chauve-fouris parodient alors en grand nombre ;
on en voit conftamment tous les- ans , plus ou
moins fouvent, fuivant la température qui règne
pendant l’hiver ; lorfqu’il n’en paroît pas au-dehors,
on,fies trouve dans les carrières & les cavernes
qui leur fervent de retraite ; on n’a v u , au contraire
, que quelques hirondelles ; on n’en n’a vu que
très-rarement, Ôc on n’en n’a point trouvé dans les
lieux où elles auroient pu fe réfugier ; les hirondelles
de rivage étoient celles par rapport auxquelles
il étoit plus poffible de fuppofer qu’elles
fe cachent l’hiver , & qu’elles le paflent engourdies
dans les trous qu’elles fçavent fe creuler dans
la belle faifon ; cependant M. Collinfon ayant fait
fouiller, avec beaucoup de fo in , en 1 7 5 7 , une
berge criblée de ces trous, créufés par les hirondelles
de rivage , il ne s’y en trouva pas une
feule. Je ne penferois donc pas que les hirondelles,
vues , deux ou trois fois peut-être en dHFérens endroits
, dans la faifon où il n’en paroît pas ordinairement
, fe fuffent eonfervées à la faveur de
quelqu’abri où elles s’étoient réfugiées & tenues
cachées dans les jours où l’air avoit été trop froid
pour qu’elles fortifient ; il eft impoflïble qu’elles
puiffent en paffer plufieurs de fuite fans nourriture ;
&. fi elles en euffent cherché en plein air par un
temps froid , elles feroient péries &. -du froid &
du défaut d’alimens qu’elles n’auroient pas trouvés,
par un temps rigoureux ; il eft donc bien plus probable
que ces hirondelles s’étoient échappées de
quelque lieu où on les tenoit renfermées, comme
on prend quelquefois dans les campagnes des oi-
feaux étrangers, fortis des cages ou des volières où
on les nourriffoit ; car il n’eft pas difficile de con-
ferver des hirondelles, même pendant l’hiver : il
fuffit de les mettre à l’abri, dans une chambre , à
la température de celles qu’on a coutume d’habiter,
& de leur donner pour nourriture un peu de viande
hachée.
Il me paroît démontré 9 par les faits & par le
raifonnement, que les hirondelles ne fe cachent,
ni fous l’eau , ni dans les antres & les cavernes
de la terre ; les obfervations des navigateurs &
celles des voyageurs, en grand nombre, viennent
à l’appui de cette affertion , nous indiquent' en
même-temps la route que les hirondelles fuivent,
& les lieux où elles fe retirent à l’automne & d’où
elles reviennent au printemps.
Les relations des marins.qui ont navigué entre
l’Afrique
l ’Afrique & l’Europe fur la tnéditerranée , font
très-fôuvent mention de nuées d'hirondelles »vues i
au-deflus de la mer dans le temps de leur pafiage,
foit en automne , foit au printemps ; les habitans
de la Morée affurèrent au père K irker qu’ une multitude
d ’hirondelles paffe tous les ans de la Lybie
& de l’Egypte en Europe. M. Adamfon, dont les
connoiffances & l’exaélitude ne permettent pas de
conferver aucun doute fur les faits qu il attelle ,
nous apprend que les hirondelles de cheminee,
fi nombreufes en Europe pendant l’ete , arrivent
au Sénégal au commencement d’o&obre,&. qu elles
en repartent au printemps ; il me paroît inutile de
raffembler un plus grand nombre de faits fur un
objet fuffifamment prouvé ; ceux qui pourront
defirer de les connoître, les trouveront réunis a
l ’article de l ’hirondelle , tom. X l l l , pag. 3 12& fu iv .
de l'hifl. nat. des 0if. dont j’ai empruntes ceux que
je viens de rapporter, ou dans les écrits des diffe-
rens voyageurs. Je finis cet article par un trait
c ité , pag. 320 , de ce même volume : M. Frifch
ayant attaché aux pieds de quelques hirondelles
lin fil coloré, revit l’année fuivante ces memes oi-
feaux avec leur fil ; il eft fort commun de rencontrer
des perfonnes qui affurent avoir fait la
même obfervation. Comment imaginer cependant
que des oifeaux qui ont paflë d’Europe en Afrique ,
reviennent précisément au même point l’annee fui-
vante ? On conçoit comment la difette peut les
déterminer à changer de climat ; mais quel attrait
les rappelleroit au même endroit? fsuppofera-t-on
que l’irnage des lieux fe foit confervée prefente a
la mémoire d’oifeaux auxquels on eft plus autorife
à refufer cette faculté , d’oifeaux encore qui ont
traverfé des efpaces immenfes & qui ont été distraits
par les objets multipliés dont leur vue a ete
frappée ; leur aecordera-t-on jufqu’à de l’attachement
pour le lieu où ils font nés ? Mais avant de
raifonner fur le fait rapporté par M. Frifch , &
d’autant moins examiné que plus de perfonnes y
ajoutent fo i , ne faudroit-il pas le vérifier -par de
nouvelles obfervations ?
Hirondelle (grande). Voye1 Martinet
noir.
Hirondelle (petite). B r is s . tom. I l , pag.
490. Voye{ Hirondelle, a croupion blan c .
Hirondelle (petite). B e l . Hijl. nat. des
Oif. pag. 378. Voye£ Hirondelle DE CHEMINÉE.
Hirondelle de Cayenne a bande blanche
sur le ventre. PI. enl. 7 2 4 , fig. 2. Voye% Hirondelle
a ceinture blanche.
Hirondelle a ceinture blanche.
Hirondelle de Cayenne à bande blanche fur le
ventre. PI. enl. 7 2 4 , fig. 2.
Elle eft plus petite que l’hirondelle de cheminée ;
tout fon plumage eft d’un noir foriçé , mais fans
reflets ; une bande ou ceinture blanche qui tra-
Hifioire Naturelle. Tome IL
verfe le haut du ventre, contrafte avec le refte
du plumage; le bas des jambes eft aufli couvert
de plumes blanches ; la queue eft grife en-deffous :
le bec & les pieds font noirs : on trouve cette
hirondelle à la Guiane : elle fe plaît fur le bord
des eaux & voltige fouvent à leur furface ; la
figure la repréfente fous de trop fortes dimen-
fions. Genre X X X .
Hirondel le a croupion roux et queue
CARRÉE.
C ’eft une efpèce obfervée par M. Commerfon
fur lés bords de la Plata. Elle a fix pouces & demi
de longueur, dix pouces de vol ; toutes les parties
fupérieures , excepté le croupion , d’un brun-
noirâtre mêlé de reflets d’un verd-brun & d'un
bleu-foncé ; les plumes du croupion rouffes, bordées
de blanchâtre ; tout le deffous du corps d’un blanc-1
fale : les couvertures du deffous de la queue rouf*
feâtres ; les pennes des ailes, celles de' la queue
brunes avec quelques reflets verds ; les pennes
moyennes des ailes bordées d’un peu de blanc du
côté extérieur ; la queue à-peu-près carrée & m»
peu plus courte que les ailes.
Le même obfervateur a rapporté du même pay9
une hirondelle à. gorge rouffeâtre , avec le croupion
plus marqué de blanc que de roux , dont les couvertures
du deffous de la queue étoient colorées
comme le croupion ; lés pennes, des ailes & de
la queue d’un brun foncé & fans reflets , fans
aucun trait de blanc fur les pennes des aile« > qui
dépaffoient de fix lignes la queue un peu fourchue
: cette hirondelle avoit onze, pouces de
vol & reffembloit à l’efpèce précédente. Genre
X X X .
Hirondelle a queue pointue de Cayenne.'*
P L enl. 7 2 6 , fig. 1. Voyei Hirondel le brune
acutipenne de la Louifiane.
Hirondelle a queue pointue de 1*
Louifiane. PI. enl. 7 2 6 , fig. 2. Voyez Hirondelle
brune acutipenne de la Louifiane.
Hirondel le a queue carrée. Voye^ E ngoulevent.
Hirondel le a tête rousse du Cap de
Bonne - Efpérance. P L enl. 723 j fig. 2. Voyez
Hirondelle de cheminée : variétés de cettè
efpèce. •
Hirondelle au capuchon roux. Voyeç
Hirondelle de cheminée : variétés de cette
efpèce;
Hirond'elle au croupion bl,anc ou Hirondelle
de fenêtre.
.Petit martinet. P L enl, 542 3 fig. 2.
Petite hirondelle ou le martinet à cul blanc*
Briss. tom. I l, pag. 490 , Genre X X X .
Martinets efpèce d’hirondelle. Be l . Hiß. nat,
des oif. pag. 380 , fig. pag. 38 1.
Martinet petit , ou fimplement martinet. B e l *
Port. <Toif. pag. 100.
! En Provence rabirolle & religieufe ;
En Lorraine matelot, petite hirondelle•