
blanc & les latérales en font bordées du côté intérieur
; le bec eft noir, fon extrémité eft orangée ;
m des jambes, les pieds & les doigts font orangés
; les ongles noirs.'
M o uette t a c h e t é e ou k u t g egh e f .
Mouette cendrée tachetée. P l. enl. 387.
Idem. Br is s . tom. V I , pag. 185 , p i. X V I I , fig.
a j genre CIL
Mouette cendrée. Bel. hijl. nat. des oif.pag. 1 69.
Mouette cendrée , gavian, glammet. Bel. port.
d ’oif. pag. 35.
Elle a quinze pouces de longueur, deux pieds
neuf pouces fix lignes de v o l, & fes-ailes pliées dé- :
paffent la queue d’un pouce & demi ; la tête, la
gorge, le devant du cou & tout le deffous du corps
l'ont d’un très-beau blanc ; le deffus du cou eft d’un !
cendré, mêlé d’un peu de blanc ; le dos, le croupion
& les plumes fcapulaires font cendrés ; les
couvertures du deffus des ailes le font auffi, & de
plus variées de noirâtre ; les grandes pennes des
ailes font cendrées , terminées de noir, & les
moyennes font variées de blanc & de cendré ; la
combinaifon des couleurs eft telle qu’elle exigeroit
une defcription détaillée prefque pour chaque
penne : on la trouvera dans l’ouvrage dè M. Briffon
; elle excéderoit les bornes dans lefquelles je
fuis forcé' de me renfermer. L a queue eft composée
de douze pennes blanches, terminées de
noir, excepté la plus extérieure de chaque côté
qui eft entièrement blanche ; le bec eft noirâtre ; le
bas des jambes, les pieds font d’un jaune-olivâtre &
les ongles noirâtres. 1
Cette efpèce de mouette eft très-commune dans
les mers du nord ; Martens IV a vue en grand
nombre, & le mot kut geghef eft celui dont il s’eft
fervi pour donner une idee de fon cri ; mais on la
trouve aiifli fur les mers des régions tempérées,
fur nos côtes,fur celles d’Angleterre,d’Efpagne,&c.
qu’elle fréquente moins cependant que les plages
du nord.
M. Briffon, tom. V I, pag. 1 7 5 , décrir une
mouette qu’il a fait représenter, pi. X V I , fig. 2 ; il
l ’appelle mouette cendrée : elle eft de la même grof-
feur que la précédente ; elle a les mêmes couleurs
difpofées de même, excepté que les couvertures
du deffus des ailes font cendrées & qu’il y a beaucoup
moins de noir .fur les pennes ; la queue eft
entièrement blanche ; les paupières , le bas des
jambes & les pieds fç>nt orangés ; les ongles noirâtres
& le bec d’un jaune olivâtre.
Cette mouette , qu’on feroit fondé à regarder,
avec M. Briffon, comme une efpèce différente de
la mouette cendrée - tachetée, eft cependant de la
même efpèce, & l’on ne peut en douter, d’après
l’obfervafion fuivante faite par M. le comte de
Buffon. Ce naturalifte a vu « une fuite d’individus,
7) où toutes les nuances, du plus au moins de noir
v & de blanc dans l’aile, fe marquent depuis l'a
» livrée décidée de mouette tachetée, jufqu’à la
» ftmple couleur grife, & prefqu’entièrement dé- ;
» nuée de noir, telle que la mouette de M. B rif-
j) fon ».
M o u e t t e R i e u s e .
P L enl. 970.
Idem. B r i s s . tom. V I , pag. T02, p L X V 11I .
H '
Mouette rieufe à pattes rouges. B r is s . tom. VI,.
pag. 19 6 , genre CIL
. Je reunis dans ce même article les deux mouettes
rieufes de M. Briffon, parce que je crois qu’elles
font en effet de la même efpèce, comme on le
verra par les détails qui les concernent l!une. &
l’autre.
Leur longueur eft d’ehviron quinze pouces ; la
fécondé eft de quelque chofe moins grande pelles
ont trois pieds de v o l, & leurs ailes pliées dé-
paffent la queue de deux pouces ; elles ont la tête
& la gorge noirâtres ; le tour des yeux blancs ; le
cou & tout le deffous du corps d’un blanc éclatant;
le dos, le croupion, les plumes fcapulaires
cendres ; le bord de l’aile blanc ; les couvertures
du deffus des ailes du même cendré que le dos ;
les pennes des ailes fo n t, les unes noires , les
autres variées de blanc, de noir, de cendré; il y
a , a cet egard , des différences entre les deux
mouettes, & la nature de mon entreprife ne me
permet pas les longs détails dans l efquel» il faudroit
entrer ; mais ce qui rétablit le parallèle entre ces
deux mouettes, l’une & l’autre ont la queue blanche
& le bec d’un rouge de fang : cependant le bas
des jambes &. les pieds font de cette dernière cour
u t dans la fécondé ptouette , & dans la première
ces memes parties font noirâtres. Cette différence
& celle des couleurs fur les ailes ne font pas des.
raifons fuffifantes pour féparer ces deux mouettes en
deux efpeces diftinéies, fur-tout ayant obfervé que
les mouettes, & en particulier les mouettes cendrées ^
varient fuivant l’âge pour la couleur du plumage
des ailes & celle du bec &. des pieds. Il eft donc
tres-probable que les deux mouettes rieufes font de
la meme efpece, mais confidéréès dans des individus
d’un âge différent.
Le cendré qui couvre la tête de la femelle eft
moins foncé que celui du mâ le , & le front, ainfi
que la gorge, eft tacheté de blanc.
La mouette rieufe a reçu f@n furnom de fon cri
qui a quelque rapport a un éclat de rire.; elle vole
avec encore plus de légèreté & de vîteffe que la
plupart des autres mouettes ; pofée elle eft auffi fort
remuante & en tout temps très-criarde,fur-tout dans
h faifon des nichées : h ponte eft de fix oeufs olivâtres
tachetés de noir. Les auteurs de la zoologie
Britannique affurent que les petits font bons à manger,
ce qui n’eft pas ordinaire parmi ce genre d’oi-
lèaux.
Quelquefois les mouettes rieufes s’établiffent dans
1 intérieur des terres, fur le bord des rivières & des
étangs : on les trouve dans les deux continens &
même dans les climats les plus oppofés. Catesby
les a obfervées aux îles de Bahama, & il les a déentes
tom. I , pu g .fr pl. 89. Fernandez les aVues au
Mexique ; mais en général elles font plus abondantes
fur les mers du nord. Martens les a obfervées
à Spitzberg; il les nomme kirmews ; elles
pondent, dit-il, fur une mouffe blanchâtre, de
laquelle on a peine à diftinguer leurs oeufs a caufe
duraport des couleurs; ils font fort pointus par
un bout. Martens les trouva bons, & temblables ,
pour le goût, aux oeufs de vanneau ; le moyeu àQ
l’oeuf eft rouge & le blanc eft bleuâtre : le père“ &
la mère défendent courageufement leur nichée &
s’élancent à coup de bec fur ceux qui l’enlèvent.
Suivant lé même obfervateur, le cri de ces
mouettes eft différent félon qu’on les obferve dans
des régions plus ou moins feptentrionales, & il
étend cette remarque à tous les animaux en général
; elle ne manque pas de vraifemblance ;.elle eft
intéreffante & mériteroit d’être confirmée. Enfin ,
ces mêmes oifeaux ont à Spitzberg les plumes plus
fines & plus chevelues qu’elles ne les ont fur nos
mers ; il y en a , comme dans nos contrées, à pieds
rouges & à pieds noirs : « mais ce qui prouve que
»> cette différence ne conftitue pas deux efpèces
j» diftinftes, c’eft que la nature intermédiaire
i> s’offre dans plufieurs individus. . . . » Cette
dernière remarque eft copiée, de M. de Buffon,
auquel font dus auffi les faits hiftoriques contenus
dans cet article. /
Mouette rieuse a pattes rouges. B r is s .
tom. VI,pag. 196. Voyei Mouette r ieu se .
M O U ST A CH E ( la ) .
P L enl. 5 18 . fig. 1 le mâle, 2, la femelle.
Méfange barbue ou le moufiache. B r i s s . tom. 111,
P*g- 567, genre X L 1.
C ’èft une efpèce de méfange que nous ne voyons
pas aux environs de Paris, mais qu’on trouve quelquefois
en Lorraine : elle eft d’une taille au-deffus
de celle de notre groffe méfange, & elle diffère de la
plupart des oifeaux de ce genre qui ont la queue un
peu fourchue , en ce que la Tienne eft étagée du
centre fur les côtés ; mais ce cara&ère la rapproche
de la méfange à longue queue.
La moufiache a , du bout du bec à celui de la
queue,fix pouces trois lignes; une égale étendue
de v o l, & Tes ailes pliées s’étendent au quart de la
longueur de la queue ; le deffus de la tête eft d’un
cendré-clair ; le derrière de la tête, le deffus du
cou, le d o s,le croupion, les couvertures du deffus
de la queue &. les côtés font roux ; les plumes fcapulaires
font variées de roux & de blanc ; la gorge
eft blanche ; le devant du cou & le deffous du
corps font d’un gris-blanc , lavé d’une teinte rougeâtre
; les couvertures du deffous de la queue
lont noires ; le bord du pli de l’aile eft blanc ; les
pennes font brunes bordées, les grandes de blanc
du côté extérieur , les moyennes de roux du même
côté : la queue eft rouffe , excepté la dernière penne
de chaque côté dont le bord extérieur eft d’abord
noirâtre & enfuite d’un gris-rouffeâtre ; mais le trait
cara&é riftique de cet oifeau, ce font deux bandes
d'un noir de velours, fituées le long dé la partie
inférieure du bec de chaque côté, dont la direction
eft oblique de haut en-bas & de dedans en-dehors
; elles font terminées par des plumes qui
tombent fur les côtés du cou, fe détachent &
forment à cette méfange le trait d’après lequel elle
a été nommée. J ’ai déjà dit qu’on ne la trouvoit
pas dans nos campagnes , mais quelquefois en Lorraine
; on l’a auffi trouvée en Angleterre : elle eft
commune en Dannemarck. Je l’ai vu en grand
nombre dans les cabinets en Hollande, & l’on m’y
a affuré qu’on l’y trouvoit très-communément dans
les ! parties les plus marécageufes , ainfi qu’en
Flandre , fur les terreins humides, & par-tout où il
y a des rofeaux & des marécages.
La femelle n’a ni mouftaches, ni les couvertures
du deffous de la queue noires, mais d’un brun-
clair : point de teinte rougeâtre fur le defTous du
corps; le bec du mâle eft jaunâtre; celui de la
femelle eft noirâtre à la pointe : l’un & l’autre ont
l’iris orangé ; les pieds & les ongles bruns.
M O U T A R D IE R , un des noms employés par
Belon pour défigner le martinet noir. Voye{ Ma R*»
T IN E T N O IR .
MOU TO N d u Cap. Voye% A l b a t r o s .
M O Y EN D U C . Voyez H i b o u .
MUE.
Ce terme fe prend également pour la chute des
plumes, pour le temps pendant lequel elles tombent
& celui durant lequel les nouvelles, plumes remplacent
celles qui font tombées.
Tous les oifeaux muent une fois par an & un
affez grand nombre mue deux fois.
L a mue générale a lieu au commencement de
l’automne , ou de la faifon qui y répond dans les
différens climats, & elle arrive toujours après que
: les oifeaux ont achevé leurs pontes. Ceux qui
muent deux fois par an changent de plumes à l’automne
& au printemps.
Les jeunes mâles, qui la plupart ont d’abord la
livrée de leur mère, changent en général de couleurs
à la première mue & prennent celles qu’ils
conferveront toute leur vie ; mais il y a des efpèces
dans lefquelles ce n’eft qu’au bout de deux &
même de trois ans que les mâles revêtiffent le plumage
qui les caraâérife.
' Parmi les oifeaux qui muent deux fois par an
les mâles & les femelles changent également de
plumage deux fois ; mais les femelles reprennent à
chaque mue le même vêtement, au lieu que les
mâles en ont un brillant dans la faifon qui précède
la ponte & en prennent après les couvées un fem-
blable à celui de la femelle, ou qui y reffepible
plus où moins. A in fi, le mâle de la veuve a un
plumage brillant pendant la fin du printemps &
l’été, dans nos climats, & en automne il en prend
un femblable à celui de la femelle ; un grand
nombre d’oifeaux d’eau perdent leurs belles couleurs
après la faifon des pontes, & leurs belles
plumes ne pouffent qu’à la fin de l’hiver.