
couvertures des ailes, tachetés de points blancs.
On le trouve en Afrique, de même que les bengalis.
S E R R E -M O N T A G N A R D E . Foyer L it o rn e .
SE R R E S f f v t c . )
On appelle ferres , les pieds des oifeaux de proie.
Les ferres fervent à arrêter, à faifir , à retenir ,
à comprimer 6c à enlever la proie & lorfque les.
oifeaux dépècent leur viélime', ils la maintiennent,
la changent de pohtion 6c la manient, en quelque
forte , à la faveur de leurs ferres : c’e.fl pour eux
tout-à-la-fois une main & une arme ; un infiniment
offenfil & de la plus, grande utilité.
Selon que les ferres font -.plus fouples , plus
agiles, les oifeaux de proie attaquent 6c faififlent
ayec plus d’avantage : les mieux armés font ceux
dont les /erres font plus longues. & , plus grêles :
ceux qui ont les doigts courts & gros ont moins:
de facilité pour atteindre , faifir 6c arrêter.
Là conformation des ferres efl un des caraélères.
extérieurs, par le moyen defquels on juge des
facultés des oifeaux : ceux que la nature a le mieux
traités à cet égard, font aufîî, à une efpèce près ,
plus favorablement conformés relativement au v o l ,
6c tous de la claffe des oifeaux nobles 6c de haut
vol. Voyez l’article fauconnerie.
SER IN .
P l. enl. 2,02 , fig. ï .
Serin des Canaries. B r i s s . tom. I I I , pag. 18 4 ,
genre X X X I I I .
Le ferin des Canaries efl à-peu-près de la grof-
feur du friquet; fa longeur, du bout du bec à celui
de la queue, efl de cinq pouces trois lignes ; il afept
pouces dix lignes de vol ; fes ailes pliées dépaffent
un peu la moitié de la longueur de fa queue : toutfon
corps efl ‘couvert de plumes blanches à leur origine
j&d’une belle couleur de citron à leur extrémité,
en forte qu’il n’y a que cette couleur qui paroît
lorfque les plumes font couchées ; les pennes des
ailes 6c celles de la queue font d’un jaune de citron
du côté extérieur, & elles font blanches du côté
intérieur; la queue efl un peu fourchue , le bec efl
blanc ; les pieds & les ongles font d’un blanc animé
par une légère teinte couleur de chair.
La femelle efl d’un ton de couleur plus foible que
le mâle.
T e l e f l , dans l’état de domeflicité & dans nos
climats feptentrionaux, le ferin , originaire des
Canaries , & qu’on regarde comme la Touche primitive
de cette efpèce d’oifeàu la plus aimable que .
nous ayons adoptée & que nourririons pour notre
amufement; mais dans fon pays natal, le ferin
reffemble beaucoup à la linotte. « J ’ai remarqué ,
3> dit M. Adamfon, Voyage au Sénégal, pag. 13 , 1
3> que le ferin des Canaries , qui devient tout blanc
3» en France , efl à Ténériffe d’un gris prefqu’aufh
» foncé que la linotte, ». Il n’efl cependant pas
probable que ce foit la domeflicité feule , la diffé-!~
rence des climats, celle de k nourriture , : qui ;
aient produit dans l’efpèce du ferin les nombreuses '
variétés qu’elle contient: on efl très-fondé à croire .
qu’elles font dues aufîi en partie au croifement de la
race du ferin des Canaries avec deux autres races qui
fe trouvent au midi de l’Europe ; ces trois races ônt
tant de raports, que contraintes 6c réduites en captivité
, non - feulement elles s’accouplent & pro-
duifent, mais que leur produit ell fécond, preuve
non équivoque de l’identité de leur efpèce, 6c,
que les différences qui lès diflinguent ne font dues
qu’aux climats ; il efl donc très-important de connaître
ces deux races , comme nous connoiffons
déjà le ferin des Canaries , puilque c’efl du croifement
de ces trois races , dans divers climats , que
font émanées toutes les variétés que nous préfente
l’efpèce du ferin ; 6c fuivant que ces variétés approchent
plus'ou moins d’une des trois races primitives
, il efl facile d’en déduire de quelle louche
elles descendent plus direélement. Nous pouvons
déjà inférer, de ce' qui précède que le ferin gris
defcend plus direélement de celui des Canaries ,
6c qu’il a été moins altéré.
La première race qu’il nous importe de con-
noître après le ferin des Canaries, efl le ferin
d’Italie. B r is s . tom. 111, pag. 182. Tirin. B e l .
jHiß. nat. des o if pag. 3 ? 5 : on le trouve aufîi
dans nos provinces méridionales , en Grè ce , en
Turquie , en- Catalogne , '&e. On le nomme ven-
turÔn en Provence , pl. enl:. 658 , fig. 2.
Il efl .plus petit que lé ' ferin des Canaries ; la
tête , le derrière du cou , le dos , les plumes fca~
pulaires , font variés de brun 6c de verd-jaunâtre ;
le brun occupe le milieu des plumes; la gorge,
le devant du cou , la poitrine , le haut du ventre
& les- côtés , font d’un verd-jaunâtre ; le croupion
& les couvertures du deffus de la queue , font de
cette même couleur , mais plus claire ; le bas
ventre, les jambes 6c les couvertures du deffous
de la queue tirent fur le blanchâtre ; les petites
couvertures des ailes font vertes ; les grandes font
noirâtres , bordées de verd ; lés pennes des ailes
& celles de la queue font noirâtres, bordées de
verdâtre du côte extérieur ; la queue efl un peu
’fourchue ; le bec efl brun ; les pieds font d’une
■ couleur de chair-pâle ; les ongles font noirâtres :
ce ferin a un chant agréable , varié & qui approche
de celui du ferin des Canaries*
Le cini , ferin verd de Provence, pl. enl. 6 5 8 ,
fig. 1 ; ferin de Provence. B r i s s . tom. 111, pag.
1 7 9 , efl la troifième race qu’on peut regarder
comme la fouche primitive de nos ferins domefli-
ques. B e l . le nomme ferin. Hifl. nat. des oif.
pag. 354 , fig. pag. 355 , 6c port, d ’oif. ferin , fe nte
le , cerifin , cenit, cedrin.
Il efl plus grand que le venturon ou ferin d’Italie :
il a le deffus de la tête d’un jaune-verd , varié de
taches longitudinales brunes ; le derrière de la tête
d’un jaune plus foncé ; le deffus du cou 6c le dos
variés de brun fur le milieu des plumes, 6c de
verd-jaunâtre fur leurs bords; le croupion, les-
Couvertures du deffus de la queue, la gorg e , le
devant du cou , la poitrine 6c le haut du ventre
d’un jaune tirant fur le verd ; les côtés d’un jaune-
pâle , variés de taches longitudinales brunes ; le
bas ventre , les jambes, les couvertures du deffous
de la queue d’un blanc lavé :de jaunâtre.; les
moyennes couvertures du deffus des ailes brunes,
& terminées de verd-jaunâtre qui forme une bande
tranfverfale fur chaque aile ; les pennes des ailes
&. celles de la queue font brunes , bordées du côté
extérieur de gris-verdâtre , & , terminées par une
petite bordure blanchâtre ; la queue- efl un peu
fourchue ; le demi - bec fupérieur efl d’un gris-
brun ; l’inférieur blanchâtre ; les pieds font bruns ;
les ongles noirâtres.
On le trouve non-feulement en Provence, mais
encore dans le Lyonnois , en Dauphiné , dans le
bugey & jufqu’en Bourgogne ; il habite aufîi en
Suiffe , aux environs de Genèv e ,, en Italie , en
Efpagne 6c en Allemagne.
Le ferin des Canaries , celui d’Italie, le c in i,
pouvant fe mêler 6c produifant une race qui efl
féconde ; il efl bien probable , comme nous l’avons
obfe rv é , que ..c’efl du mélange de ces trois races
qu’on a réunies lorfque l’on a commencé à élever
des ferins domefliques , qu’ortt refulté les différentes
variétés que nous avons pour ainfi dire formées.
Je n’entrerai pas dans leur énumération détaillée,
je me bornerai à indiquer les principales.
Le ferin g ris, qui paroît le moins éloigné de fa
fouche ou du ferin des Canaries.
Le ferin ifabelle , qui n’efT'qu’un ferin gris dont
le plumage efl éclairci.
L ’ifabelle fu r doré, qui efl un mélange de gris
& de jonquille.
Le ferin blanc 6c le ferin , jonquille , qui plus
éloignés que les autres de leur origine, peuvent
émaner du ferin gris , & des deux autres races
qui leur ont communiqué leur teinte jaune.
Le ferin verd, qui paroît encore tenir de près
au cini ou ferin verd de Provence , 6c en defeendre
comme de fa fouche primitive.
Enfin , les ferins diverfement panachés , & qui
par les croifemens multipliés, tiennent plus' ou
moins des1 différentes racés.
Je place au dernier rang le ferin huppé, qu’on
ne connoît que depuis quelques années, qui paroît
plus loin de fon origine qu’aucun autre., qui efl le
plus communément tout blanc ou tout jonquille,
rarement 6c peu panaché, 6c dont la huppe n’efl
qu’un défordre, un vice de conformation des
plumes qui couvrent le deffus de la tête; en effet,
ces plumes font courtes , contournées & hériffées ,
6c femblent beaucoup moins un ornement qu’une
monflruofité.
Les curieux qui defireront de plus grands détails
fur les variétés du fe r in , peuvent confulter l’article
de cet oifeau, par M. le comte, de Buffon ,
dans l’hifloire naturelle des oifeaux ^ & le traité
ues ferins de Canarie , par M. Hervieux. Paris
*7*3-
Perfonne n’ignore que de tous les oifeaux que
nous nourriffons communément en cage pour notre
amufement , le ferin efl le plus élégant par fa '
forme , le chantre le plus agréable 6c l’individu
le plus aimable par fes habitudes douces & Sociales
; on fçait de même qu’il s’apprivoife aifé-
ment ; qu’il efl careffant ; qu’il apprend à fiffier
des airs de fermette & à parler.
Ce n’efl pas feulement avec le ferin d’Italie ,
avec le cini 6c le ferin des Canaries , qu’on peut
accoupler nos ferins domefliques ; ils produifent
encore avec des oifeaux dont les èfpèces paroiffent
bien plus éloignées de la leur, dont plufieurs même
font d’un genre différent ; tels font le chardonneret
6c le tarin, les linottes , les pinfons, les verdiers,
6c même, à ce que quelques perfonnes prétendent,
. le moineau-franc ; c’efl avec les deux premiérs de
ces oifeaux, 6c avec la linotte qu’il efl plus facile
d?accoupler le ferin 6c d’en obtenir un produit.
Cette tentative efl moins difficile lorfqu’on apparie
la1 ferine avec un mâle étrange^, que quand on
donne une femelle étrangère au ferin. Mais dans
le premier cas, les mulets ou métis qui provien-
I' nent de cet accouplement, tiennent beaucoup plus
! de l’efpèce étrangère ou de celle dé leur père ,
que de l’efpèce du fe r in ; 6c au contraire, lorfqu’on
apparie un ferin mâle avec une femelle d’une autre
efpèce , le produit participe beaucoup plus de celle
du ferin ; mais ce genre d’accouplement réuffit plus
rarement; c’efl par ce moyen qu’on obtient en
particulier les plus beaux métis de chardonneret &
de fe r in ; ces métis varient fuivant l’accouplement,
ainfi que fuivant les couleurs du ferin ou de la ferine
qu’on apparie ; il y a parmi les petits des mâles 6c des
femelles; en général les mâles ont un chant plus fort,
plus foutenu que les mâles des efpèces dont ils font
iffus, 6c c’efl pour cettë raifon qu’on les recherche ;
on les eflime aufîi à proportion delà régularité 6c de
la beauté de leur plumage ; enforte que j’ai vu chez
les oifeliers de ces métis de ferin 6c de chardonneret s
dont la valeur varioit depuis fix francs jufqu’à deux:
louis ; les métis provenus de l’efpèce du ferin avec
une autre efpèce que le chàrdonneret, font en général
des oifeaux peu eflimés ; leur chant efl finférieur
6i le gris ou le brun dominent dans leur plumage
qui n’a rien de bien agréable. Mais quelqu’efpèce
qu’on ait appariée avec le ferin , il efl encore douteux
que le produit foit fécond ; à la vérité les
fexës font diflingués ; ils s’annoncent par une taille
plus forte ; par des couleurs plus v iv e s , par le
chant dont lés femelles font privées , & qui n’ont
qu’un gazouillement ; ces males 6c ces femelles
enfermées enfemble s’accouplent dans la faifon
des amours , ils font leur nid 6c la femelle pond ;
mais cette opération èfl toujours très-pénible pour
elle ; elle efl accompagnée d’un état de maladie
plus ou moins forte , bien des femelles y périffent ;
il efl douteux que celles qui y Survivant couvent
régulièrement leurs &u fs, 6c ceux qu’on leur ôte
qu’on fait couver par des ferins font communément
clairs. Jè fçai qu’on cite quelques exemples