venue plus groffe. Ses mouvemens font plus lents
& plus difficiles. Mais cet état eft très-différent
de celui qu’oçcafionnent les cauftiques mis fur
la langue.
Méad en obfervant à l’aide du microfcope le
venin de la Vipère defTéché , avoit cru y apper-
çevoir un affemblage de cryftaux falins qui s’ôf-
froient fous la forme de petites aiguilles placées
en différens fens , de manière à repréferiter une
efpèce de réfeau. M. l’Abbé Fofttana, curieux de
repéter cette obfervation, prit une goutte du venin
de la Vipère bien pur & fans aucun mélange des
autres liqueurs dont la gueule de ce Serpent eft
humeâée. Il fit fécher cette goutte de venin fur
une lame de v e rre , & l’expôfa fous la lentille
d’un bon microlcope. 11 vit alors un affemblage-
de différens corps tranfparens , d’une furface égale ,
difpofés avec beaucoup de fymétrie , & qui repré-
fèntoient des figures triangulaires ou quadrilatères ;
leurs pointes étoient très-aiguës , enlorte que leur
afpeéf étoit à-peu-près celui d’un réfeau , ainfi que
Méad l’avoit avancé. Leur régularité même &
leur tranfparence pouvoient d’abord les faire
prendre pour de$ fels. Mais comme ils étoient
ifolés & placés à des diftances à-peu-près égales ,
ce qui n’arrive point aux fels qui , en pareil cas,
fe réunifient par grouppes, . M. l’Abbé Fontana
ne put fe perfuader que ces petits corps fuffent
d’une nature faline. Il conjeâura plutôt que le
venin s’étoit gercé & fendu en différens endroits
à mefure qu’il fe defféchoit, comme cela arrive
à plufieurs fubftances qui font retraite , par la
déification , & fe partagent en une multitude de
fragmens de diverfes figures. D ’ailleurs dans la
cryftallifation des fels , on voit les petits cryftaux
qui fe font formés d’abord , groffir par l’addition
de nouvelles molécules falines. M. l’Abbé Fontana
remarque que dans le cas dont il s’agit il
arrrive tout le contraire, puifque les parties du
venin J e féparent les unes des autres , en laiffant
des vuides entr’elles^ de manière qu’il en réfulte
l’efpèce de réfeau dont on a parlé , & que M.
l’Abbé Fontana compare à une toile d’araignée.
Quant à certains petits globules qui fe trouvent
épars fur le réfeau & dont parle le Doéfeur Méad ,
ils ne font autre chofe, félon M. l’Abbé Fontana,
que des bulles d’aif , qui réfra&ent la lumière ,
comme font toutes les bulles d’air qui fe forment
dans les fluides ; il eft facile, avec la pointe d’üne
aiguille de faire difparoître ces globules. M. l’Abbé
Fontana conclud de toutes ces obfervations que
le venin de la Vipère ne renferme point ce fel piquant
& cauftique que Méad & tous les obferva-
teurs, d’après lu i , difent y avoir apperçu , allertien
qu’il étoit d’autant plus important de détruire,
en cas qu’elle fut fauffe, que c’eft fur ce fonder
meht que Méad a établi fon hypothèfe de l’aélion
de ce venin porté dans le fang des animaux.
( Extrait du Traité fur le venin de la Vipère : par
F é l ix F ontana. Florence 178 1.)
V ip è r e d’Egypte ( la ) .
Coluber Vipera. L in . Amphib. Serp. Colub. 140.
Hasselq. Aél. Upf. 17 50 , p. 24.
Id .'Itin. 3 1 4, n°. 60. ,
Cette Vipère a la tête d’une forme bombée , le
corps très-court, d’une couleur pâle, marquée de
taches brunes. Ses écailles font petites. Les grandes
plaques de l’abdomen fpnt au nombre de cent vingt-
huit , & le deffous de la queue eft garni de vingt-
deux paires de petites plaques. On trouve cette Vipère
en Egypte. Selon Hafl'elquift, c’eft la vraie
Vipère des boutiques de ce pays. Elle fournit toutes
les préparations connues fous les noms de fe l de
Vipère , de chair de Vipère dcjftchée, & c . ; tant
pour l’Egypte que pour d’autres pays. Le même
Auteur ajoute qu’on en envoie tous les ans une
grande quantité à Venife , pour la compofition
de la thériaque.
V ISQ U EU X (le Serpent).
Ccecilia glutiriofa, L 1 N* Amphib. Serp. Ccecîl.
3 5 °.M
uf. Ad. F r . 1 . p. 19 . t. 4. fig. 1 . ,,
Ce Serpent eft d’une couleur brune, marquée
de part & d’autre d’une ligne latérale de couleur
blanchâtre. Les ftries qui nllonnent le tronc font
au nombre de trois cent quarante , & on en
compte dix autour de la queue, ce qui fait une
différence de deux cent quinze , pour la totalité
des ftries , par rapport à la première efpèce de
Ccecilia citée par Linnæus , & établit une diftinc-
tion fenfible entre ces deux efpèces. Celle dont
il s’agit ici fe trouve dans les Indes. V. I b ia r e .
UMB R E ( 1’ ) efpèce de Lézard.
Lacerta Umbra. Lin. Amphib. Rept. Lacerta ,-
n°. 29.
Lacerta caudd tereti longâ , nuchâ fubcrijlatâ,
occipite callofo, dorfo Jlriato. L i n . iî>id.
Muf. Ad. Fr. 2. p. 38.
Ce Lézard a la tête plus obtufe & plus arrondie
que celle des autres efpèces. L’occiput eft chargé
d’une callofité confidérable , d’énuée d’écailles.
La peau qui eft fous la gueule forme en cet endroit
un pli profond. L e corps eft d’une couleur nébu-
leufe. Les écailles dont il eft garni sfont relevées
en arête à leur fommet qui eft aigu , ce qui fait
paroître le dos fillonné par des ftries anguleufes.
On trouve cette efpèce dans les Provinces Mé-«
ridionales. ( L i n . ibid. )
A D D IT IO N
A .S P I C . Les anciens appelaient de ce nom un
Serpent venimeux , qui n’eft plus connu. On a
donné le même nom à un Serpent qui fe trouve
aux environs de Paris. Il paroi t plus effilé & fin
peu plus court que la Vipère. Sa tête eft moins'
aplatie ; il n’a point de dents mobiles comme
la Vipère. Voye^ V ip è r e . Son cou eft affez mince.
Ce Serpent eft marqué de taches noirâtres fur un
fond de couleur rouffâtre, & dans certain temps
les taches difparoiffent. Notre afpic mord & déchire
la peau par fa morfure : mais on a éprouvé qu’elle
n’eft point venimeufe, au moins on n’a reffenti
aucun fymptôme de venin, après s’être fait mordre
par un de ces Serpens , au point de rendre du
fang par la plaie. Cette expérience a été faite 6c
répétée plufieurs fois fur d’autres Serpens de ce
p ay s , tels que la Couleuvre ordinaire , le Serpent
à collier & l’O r v e t , fans qu’ils ayent caufé aucun
fymptôme de venin. Il feroit à fouhaiter que ces
expériences fuffent bien connues de tout le monde ;
on ne craindroitplus ces Serpens ,6c leur morfure ne
donneroit pas plus d’inquiétude que de mal. L’Afpic
. a cent quarante-fix grandes plaques fur le ventre, 8c
quarante-fix paires de petites plaques fous la queue.-
Manière de lire méthodiquement le Dictionnaire des Quadrupèdes ovipares & des
Serpens.
Quadrupèdes ovipares.
J E n lifant la première partie de l’ Intro-
du â ion à l’Hiftoire Naturelle des Quadrupèdes
o v ip a re s , pâg. 5 4 7— 5 5 ° > on v erra
d’abord les caraâères diitinâ ifs de ces animaux
pris c o lle â iv em e n t, enfuite leurs di-
vilions en claffes & en genres, 8c les raifons
qui ont empêché de faire dans l’Encyclopédie
méthodique une da lle d’animaux lous
la dénomination d’amphibies.
Après a voir lu la première partie de
l'Introduction à l ’Hiftoire Naturelle des
Quadrupèdes ov ip a re s , il convient depaffer
aux fuites de cette Introduction pour les
T ortue s, pag. 6 8 7— 695 ; pour les Lézards,
pag. 6 4 3— 647 ; pour les Crapauds , pag.
6 0 5— 6 1 1 ; .pour les Grenouilles , pag.
6 1 9 — 63 5 , 8e pour les Raines , pag. 666
& 667. On y v e rra les caractères diftinc-
tifs employés dans la divifion- méthodique
de l’ordre des Quadrupèdes ovipares en
cla ffes, en genre 8e en efpèces, 8e différens
articles fur la génération , l’ inftin â , la
nourriture 8c d’autres parties de l’Hiftoire
Naturelle de ces animaux ; 8e enfin on trouve
ra leurs diverfes efpèces, 8e ce qui eft
connu de leur Hiftoire Naturelle , dans le
corps du Dictionnaire, fuivantl’ ordre alphabétique
de leurs noms. Hiftoire Naturelle. Tome 11.
Serpens.
On aura dans la première partie de l’Intro-
d u â io n à l’Hiftoire Naturelle des Serpens ,
pag. 5 5 1— 563 ,le s caraâères d iftinâ ifs de
ces animaux -, leur divifion en fix genres ,
8e différens articles de leur hiftoire naturelle.
Après a voir lu la première partie de l ’In-
tro d u â ion , on pourra paffer à la fécondé
p a r tie , pag. 6-jz— 6 7 7 , qui contient le s
ca ra âè res génériques &c les cara âè res fpé-
cifiques de ces animaux. Leurs efpèces 8c
le détail de ce qui eft connu de leur hiftoire
naturelle, font répandus dans le D iâ ionnairé
fuivant Pordre alphabétique de leurs noms.
Quadrupèdes ovipares & Serpens.
L o rfqu ’on voudra conferver ces animaux
après leur m o rt, on en trouve ra les m oyens
pag. 564— 570.
L a manière de préparer 8c de conferver
les peaux defféchées des quadrupèdes o v ipares
8c des Serpens , eft expofée page
571—574-
II y a , pag. 575 — 5 8 6 , une notice des
différens ouvrages qui traitent des Quadrupèdes
ovipares 8c des'Serpens. V v v T