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maîtres , en attendant que l’obfervation en ait
décidé.
Le fécond oifeau-mouche eft un peu plus petit
que le premier ; ce qui dans l’oifeau, fuppofé le
mâle , eft d’un verd-doré , en - deffus du corps, eft
dans la femelle d’un brun aufli doré , 6c changeant
de même en couleur de cuivre de rofette ; mais
le deftous du corps eft d’un gris-brun. Le rëfte
de la defcriptioft du premier oifeau convient au
fécond également ; fa taille plus petite, fes couleurs
moins vives , avec de grands raports d’ailleurs
, font de fortes raifons de le regarder comme
la femelle du premier. On les trouve l’un 8c
l’autre à Saint-Dominguç & à la Guiane.
Vert-doré ( efpèce de merle).
Merle à longue queue du Sénégal. P l. enl. 220.
Briss. tom. I l , pag. 313 , fig .p i. X X X l\ f ig . 1 ,
genre X X X 11.
Il eft un peu plus gros que notre merle : fa longueur
totale eft de dix-huit pouces, 6c fa queue
leule a onze pouces de long ; le deffus & les
côtés de la tête font d’un noirâtre-doré ; tout le
refte du plumage eft d’un verd de canard, changeant
en violet fur le croupion , 6c jettant des
reflets dorés fur le ventre & les deux pennes du
milieu de la queue, qui font plus longues que les
latérales ; celles-ci vont aufli toutes en diminuant
par paires ; le bec , les pieds 6c les ongles font
noirs.
Vert-perlé.
Colibry de Saint-Domingue. Briss. tom. 111,
pag. 672 , p i. X X X V , fig. 4 , genre XLIV.
C ’eft une des plus petites efpèees de colibris :
toutes les parties lupérieures font d’un verd-doré
changeant en couleur de cuivre de rofette ; la
gorge , le devant du cou & le deffous du corps
l.ont d’un gris-blanc ; les grandes couvertures 6c
les.pennes des ailes font d’un brun-violet , les deux
pennes du milieu de la queue font d’un noirâtre
changeant en couleur 3 de cuivre de rofette ; les
latérales font à leur origine 6c à leur bout d?un
noir changeant en couleur d’acier poli, leur milieu
eft d’un marron - pourpré & leur extrémité eft
blanche ; le bec , les pieds 6c les ongles font
bruns : on le trouve à Saint-Domingue,
V EU V E .
Les veuves font, fuivant l’ordre méthodique , des
oifeaux du genre du moineau ; mais elles en diffèrent
6c elles font faciles à reconnoître par les
longues plumes qui accompagnent la queue & qui
prennent- naiffance , foit au - deffus , foit à côté,
des véritables plumes de- la queue : les veuves
appartiennent à l’ancien continent , 6c elles fe
trouvent fur-tdùt en Afrique ; il y en a aufli quelques
efpèees en Afle. La plupart de ces oifeaux!
6c peut-être tous ,.font fujets à deux mues par an.
La première a lieu en avril ou en m a i, 6c la féconde
en novembre ou décembre ; le mâle feul a
la queue chargée des longues plumes qui diftinguent
tes veuves ; c’eft à la mue du printemps que ces \
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plumes pouffent ; le mâle .prend aufli alors-des
couleurs plus brillantes que celles qu’il a eues
pendant l’hiver 6c iî devient, en quelque forte
différent de lui - même , par ces divers chahge-
mens ; à la muq de l’automne, il perd tous les
ornemens, les longues plumes de la queue & le
plumage brillant qu’il avoit revêtu au printemps ;
il en prend un femblable à celui de fa femelle dont
il n’eft pas alors aifé de le diftinguer au Ample
coup d’oeil ; celle-ci fubit aufli deux mues, mais
dans lefquelles elle ne change pas de couleur 6c
qui ne confiftent que dans le renouvellement des
plumes. Dans le même temps que les veuves muent,
l’impreflion des changemens qui arrivent en elles,
agit non - feulement fur le plumage , mais fur le
bec & les pieds mêmes , dont la couleur pâlit à
la mue de l’automne 6c fe fonce à celle du printemps.
J ’ai nourri pendant pluAeurs années l’efpèce de
veuve qu’on nous apporte le plus communément,
la veuve à collier d'or de M. de Montbeillard , que
M. Briffon nomme Amplement la veuve. J ’avois
un mâle & une femelle : ces oifeaux m’ont fourni
les obfervations fuivantes , qui peuvent n’avoir pas
lieu pour les autres efpèees.
Dans les premières années le mâle 6c la femelle
fe reffembloient parfaitement pendant qu’ils por-
toient leur plumage d’hiver ; à mefure que la femelle
, qui a vécu neuf à dix ans , avançoit en
âge elle devenoit moins femblable à l'on mâle dans
fon plumage d’hiver , & fe rapprochoit davantage
de lui dans fon plumage d’é té , en forte que dans
les dernières années cette femelle paroiffoit en tout
temps un mâle, dans fon plumage d’été , mais
cependant un mâle moins beau & d’ailleurs elle
n’a point eu de longues plumes à la queue. C’eft
parmi les petits oifeaux l’exemple d’une efpèce où
la femelle en veilliffant devient femblable au mâle;
fait qui n’avoit été remarqué encore que par raport
aux fa ifan s.
La même femelle dont je viens de parlei ,
quoiqu’elle ne fe foit jamais accouplée avec fon
mâle, a pondu trois années de fuite , & chaque
année à la An de novembre , dans le même temps
où le mâle perdoit fes ornemens fuperflus ; ce
qui m’a fait conjeâurer que c’étoit dans ce même
temps que les veuves produifoient en Afrique, 6c
que la nature qui deftine alors la furabondance de
la nourriture à la reproduction , renonçoit à l ’entretien
d’ornemens inutiles.
Ces oifeaux étoient très - vifs ; <jls aimoiént
beaucoup à fe baigner, & le mâle avoit un ramage
affez agréable qu’il faifoit entendre toute
l’année ; le millet 6c la graine d’alpifte étoient leur
aliment ; on léur donnoit du mauron 6c l’hiver
un peu de chicorée.
Suivant les voyageurs , le nid des veuves eft
compofé de coton ; il a deux étages, celui d’en-
haut eft deftiné pour le mâle-& c?eft à l’étage d’en-
bas que la femelle couve.
V E U
Nous afon» üjc» oklcrvo la molfl
eft remarquable dans fon plumage d’été par la
longueur de fa fauffe queue. Elle mérite ce nom,
parce que ce 'n’eft pas en effet la véritable queue ,
qui n’exifte ->pas moins, qui fert de fuport à la
faujfe 6c que celle-ci cache en totalité ou en partie :
elle eft formée par un nombre plus ou moins grand
des couvertures de la véritable queue fuivant les
efpèees, 6c ces plumes forment la faujfe queue,
en prenant un développement beaucoup plus grand
en longueur 6c en largeur , qu’elles n’en ont dans les
autres oifeaux, dans les femelles des veuves en tout
temps, 6c dans les mâles même revêtus de leur
plumage d’hiver. Dans la veuve à collier dor ou
la veuve Amplement dite , la faujfe queue eft compofée
de_qùatre longues plumes ; deux font placées
fur les côtés ; elles font larges , leurs barbes font
égales de chaque côté, 6c ces plumes , un peu
arquées , font flottantes en e n -b a s ; deux autres
plumes plus courtes, mais plus larges , fe terminant
en pointe 6c Aniffant par un long Alet, relevées
en-deffus, accolées par leur face interne l’une à
l’autre , s’élèvent au - deffus de l’origine de la
queue.
Dans la veuve à épaulettes la fauffe queue conf
Afte en Ax longues plumes flottantes , arquées 6c
.réfléchies en en-bas; dans celle qu’on a nommée
dominicaine > il n’y a que deux plumes qui com-
pofent la faujfe queue 6c elles font droites, plus
étroites 6c moins longues que dans la plupart des
autres oifeaux de la même famille, 6cc. Ainfl la
faujfe queue varie, dans les différentes efpèees par
fa forme, par le nombre des plumes dont elle
eft compofée, par leur ftruCture 6c leur difpo-
fttion.
' V e u v e . B r i s s . tom. I I I , pag. 120 . Voye%
V e u v e a u c o l l i e r d ’ o r .
Veuve (grande).
B r i s s . tom. 111, pag. 1 2 7 , genre X X X I I I . -
Elle eft de la groffeur du moineau-franc : la tête
eft d’un noir changeant en verd 6c en bleu ; le
derrière du cou, le dos , le croupion , les plumes
fcapulaires , les couvertures du deffus de la queue
& les petites du deffus des ailes font du même
noir que la tête ; la gorge, le devant du cou 6c
le deffous du corps font blanchâtres ; les couvertures
moyennes du deffus des ailes font noires,
terminées de blanc; les grandes font aufli noires
& terminées de jaunâtre ; ce quî forme fur l’aile
deux bandes tranfverfales , l’une blanche & l’autre
jaunâtre ; les pennes des ailes font noirâtres ; les
quatre longues plumes de la queue , placées au
milieu 8c au-deffus des autres, ou A l’on v e u t ,
la fauffe queue eft d’un noir - foncé ; les plumés
qui la compofent font longues.de neuf pouces ; lës
latérales ou inférieures, celles qui compofent là
vraie queue font blanchâtres1 ; lè bec eft d’un
rouge très-vif ; lès pieds font variés de blaiic & de
noir, & les ongles font de cette dernière couleur.
Aldrovande , d’après lequel les auteurs ont parlé
V E U 509
dp cflttA «iwtio 7 rw* dît pac datte quelle COHtréê
elle habite.
V euve (petite). B riss. tom. I I I 9 pag. 124.
Ployez V euve dominicaine.
V euve a a il es rouges du Cap de Bonne-
Efpérance. P L enl. 635. Voye^ V euve a épaulettes.
V euve a épaulettes.
Veuve à ailes rouges du Cap de Bonne-Efpé-
rance. P L enl. 635*
Cette efpèce "eft nouvelle & plus groffe que
toutes celles qu’on connoiffoit jüfqu’à préfent ; fa
longueur totale eft d’environ vingt-un pouces ; fa
| groffeur approche de celle du gros- Bec : tout le
plumage eft d’un noir velouté , excepté les petites
couvertures du deffus des ailes qui font d’un beau
rouge , & les moyennes qui font blanches ; la
vraie' queue eft compofée de douze pennes, au-
deffus defquellés's’ élèvent verticalement Ax longues
plumes qui fe courbent & s’inclinent en-arrière ;
le bec eft noir ; les pieds font d’un brun rougeâtre :
on la trouve au Cap de Bonne-Efpérance. Genre
X X X I I I .
V euve a poitrine rouge. P L enl. 647.
Voye£ V euve En Eeu.
V euve a quatre br iïîs .
Veuve de la Côte d’Afrique. B r is s . tom• 111 y
J pag. 129 , pi. I X , fig. 1 , genre X X X I I I .
I P l. enl. 8 , fig. i , ,
Veuve à queue en foie par nos" oifeliers.
Elle eft beaucoup plus petite qu’un ferîn : le
deffus de la tête , le dos 6c le; croupion'font d’un
beau noir | ainfl que lës plumes fcapulaires 6c les
couvertures du deffus des ailes & de la queue ; le
derrière de la tête , les joués , la gorgé , le cou ,
la poitrine, lé véntre 6c les côtés font d’un brun
tirant fur le roux ; les couvertures du deffous de
la queue font noires ; les pennes des ailes font
noirâtres'; la queue eft compofée de douze plumes
dont les quatre plus extérieures de chaque côté
n’ont qü’un pouce fept lignes de longueur; au-
deffus de celles-là font quatre plumes qui ont près
de dix pouces dé long , 6c dont les tiges font
dénuées de barbes jufqu’à deux pouces & quelques
lignes de l’extrémité qui en eft garnie ; les premières
& les dernières barbes du bout de ces plumes
font fort courtes, 6c les plus longues font placées
aü milieu ; lé bêc , lés pieds font d’un rouge
très-vif.
Au mois de novembre cette jolie veuve perd
fes longs brins de la queue , 6c fon plumage
devient varié de gris & de brun. M. Briffon dit
que deux des longs brins le font plus que les deux
aüfrés; mais une veuve de cette efpèce que j’ai
eue vivante pluAeurs années, avoit eu les quatre
brins d’égale longueur à diverfes mues , &. je lui en
ai vù tantôt un, tantôt deux de plus courts que les
autres , 6c inégaux entre eux dans certaines années ;
ce font des variations purement accidentelles *&
qui prouvent bien qu’on ne doit pas plus compter