
petites plumes aufli noires & roides qui couvrent
les narines : les grandes couvertures des ailes font
brunes, bordées de cendré ; les grandes pennes
des ailes font brunes , & la fécondé , la troifième
& la quatrième font bordées du côté extérieur de
gris-blanc dans la première moitié de leur longueur
; les moyennes pennes font cendrées en-
dehors j brunes en - dedans, & bordées de blanchâtre
de cè même côté : la queue eft compofée
de douze pennes., dont les deux du milieu font
cendrées ; les latérales font noires à leur origine ,
& enfuite , à prendre plus haut ou plus bas, elles
font mi-parties de blanc &.* de cendré, ou elles
en font variées fur l’un ou l’autre côté; le bec
gft cendré ; les pieds & les ongles font gris.
La /îttelle ne v it que dans les bois ou elle fe tient
feule fans fe mêler avec d’autres oifeaux, ni même
avec ceux de fon efpèce ; cependant enfermée
dans une volière, elle ne cherche point à nuire
aux autres oifeaux. On a remarqué qu’alors elle
aime à fe retirer dans des trous , fi elle en peut
trouver, & qu’à leur défaut elle fe tapit dans
l’auge à la graine pour y paffer la nuit ; habitude
d’où l’on peut inférer qu’elle ne dort pas fur les
arbres, mais qu’elle fe retire la nuit dans des trous ;
lorfqu’elle eft obligée de fe percher en vo lière ,
elle fe fufpend fouvent par les pieds , ou elle fe
pofe de côté , &. jamais à la manière ordinaire des
autres volatils.
L e mâle n’a point de chant, mais un cri de rappel
pour inviter fa femelle ; on prétend qu’elle eft
lente à s’y rendre : une fois réunis, ils établîffent
leur nid dans un trou d’arbre tout fait, ou ils en
creufent un eux-mêmes : fi le trou qui fe préfente
eft trop grand, ils lerétrécïffent avec de la terre
détrempée, ce qui a fait nommer cet oifeau torchepot.
La ponte eft de- cinq à fept oeufs d’un blanc-
fale , pointillés de rouffeâtre: le fond du nid eft
garni de mouffe &. de bois vermoulu.
L a femelle e ft, dit-on, fi attachée à couver,
qu’elle ne fe lève pas pour aller chercher de la
nourriture, & qu’elle ne vit que de ce que lui
apporte le mâle attentif à remplir ce devoir : ce
qui fuppofe qu’elle n’apasbefoin de boire , contre
ce qui eft ordinaire aux oifeaux qui couvent, que
cet aéfe rend très - altérés , puifqu’on les voit
boire avec avidité : on veut aufîi qu’elle fe laiffe
prëndre & maltraiter de toute manière fur les
neufs , plutôt que de les quitter ; ces faits n’ont-ils
pas befoin d’être confirmés? Cependant après ce
grand attachement, aufîi - tôt que les petits peuvent
fe fuffire, chaque membre de la famille fe
fépare pour vivre ifolé.
Les fittelles que les auteurs ont regardées comme j
autant d’efpèces difti'n&es & que nous ne confidé-
rons que comme des variétés de l’efpèce que nous
Venons de décrire font :
i ° . La petite fittelle :
Petit torchepot. B R I s s. tom. 111, p a g .^ 2 .
Cette variété ne diffère que parce qu’elle eft
plus petite. ; d’ailleurs, c’eft exactement le même
oifeau que le précédent : on ne connoît cette petite
fittelle que par la defcription de Belon, qui l’appelle
fécondé efpèce de torchepot, Hifl. naU des oifi
PaS -3°5.-
- 2 . Sittelle de Canada.
Torchepot de Canada. P l.enl. 623 , fig. 2.
B r i s s . tom. 1113 pag. 9 9 2 , pl. X X IX , fig. 4.'
Elle ne diffère de notre fittelle, qu’en ce qu’elle
eft beaucoup plus petite ; que la bande tranfver-
fale qui pane au-deffus de l’oeil fur chaque joue
' eft blanche, & par quelques foibles nùances dans
le plumage. Cette fittelle fe trouve aufîi à la Loui- 1
liane, & il fuffit de la mettre à côté de la nôtre
pour être convaincu que ce n’eft qu’une variété.
3® . Sittelle à huppe noire.
Torchepot de la Jamaïque. K r i .s s . tom. 111,
i m 594-
Celle-ci eft à -p eu -p rè s de la grandeur de la
nôtre ; elle a le fommet de la tête noir fans bande
tranfverfale au-defîus des y e u x , & les plumes de.
la queue font coupées vers leur bout par des lignes
tranfverlales blanches ;, le deffous du corps eft
blanchâtre, mais le deffus eft coloré comme- dans
notre fittelle , la manière de vivre eft la même.
Celle-ci cependant eft fi peu méfiante qu’elle fe-
laiffe approcher jufqu’à pouvoir la tuer à coups
de bâtons , ce qui l’a fait nommer pan les Anglois
de la Jamaïque, oifeau fou.
4 °. Petite fittelle à huppe noire.
Petit torchepot de la Jamaïque. B r is s . tom. 111].
pag. *96. . '
Nulle autre différence entre c ellë -c i& la précédente
, qu’en ce que la première eft beaucoup plus
groffe : & comme. Belon a obfërvé la même variété
dans la taille, relativement à notre fittelle,'
c’eft une preuve de plus que celle de là Jamaïque
eft la même que la nôtre.
30. L a fittelle à tête noire.
Torchepotdelà Caroline. B r i s s . tom. I l ] , p . 596.
Un peu plus petite que notre fittelle , celle-ci a
le deffus de la tête & du cou noirs, le deffous du
corps blanchâtre, les pennes latérales de la queue
variées de noir & de blanc, & lé deffus du corps
cendré. N’éft-il.pas évident que c’eft une légère
variété de la f it t e l l e de Canada, & que toutes
deux en font une de la nôtre ?
6 °. Petite fittelle à tête brune.
Petit torchepot de la Caroline. B r i s s . tom. 111]
pag. jS f .
Cette fittelle n*a que quatre pouces de long ; le
deffus de la tête & du cou font bruns ; il y a fur
le derrière de la tête une tache blanche ; le deffus
du corps eft cendré ; Je deffous eft d’un blanc-
fale ; les couvertures du deffus des ailes font
brunes, ainfi que les pennes ; celles de la queue
font noires & les deux du milieu font cendrées.
Quoique cette fittelle ait plus de traits qui lui font
particuliers que n’en ont les précédentes, nous n’en
penfonspas moins qu’elle n’eft qu’une variété, &
tomme on la t ro u v e à la C a ro lin e > a in fi q u e c e lle
dont la d e fc r ip t io n p r é c è d e , c’e ft u n e ch o fe . a
remarquer, q ue p a r -to u t o ù o n a o b fe r y e la fitteue,
on en a t ro u v é u n e g ran d e & u n e p e tite r a c e , ce
qui e ft u n e fo r te in d u é t io n q u e le fp e c e e i t la
même fo u s to u s le s c lim a ts . .
S i t t e l l e ( p e t i t e ) . V o y e ^ S i t t e l l e ,• n 1 .
S i t t e l L e ( g r a n d e ) A B EC C RO CH U .
Cette fittelle diffère de toutes les autres par ia
taille qui eft plus grande; par fon be c , qui eft
plus crochu à l’extrémité; par un trait orange qui
borde les pennes des ailes & de la queue ; elle a
environ fept pouces de long : on la trouve a la
Jamaïque. Eft - ce une efpèce ou une yariete .
Genre X L 1I.
S i t t e l l e a h u p p e n o i r e . Voyei S i t t e l l e ,
n°. 3. g ' r/
Sittelle (pe tite) a huppe noire. Voye^
Sittelle ,:ri°. 4 -
S i t t e l l e a t ê t e n o i r e . V o y e ^ S i t t e l l e ,
n°. 5-* ■ __ c
, objets d e ■ la même manière, . que chacun, les
envifage à fa façon , les uns les comparant fous
■ iiri point de vue , les autres fous un autre.
S i t t e l l e ( p e t i t e ) a t e t e b r u n e . V o y c ç . î>iTt
é l l e , n ° . 6 * ' . ; V - i. • •
S i t t e l l e d u Canada. Voye^ S i t t e l l e , n . . 2 . ,
S i t t e l l e g r i v e l é e .
Celle-ci paroît conftituer une efpèce à part.
Sa longueur eft d’environ fix pouces. « Elle a le
„ deffus de la tête &. du corps d’un cendré-obfcur.;,
» les couvertures fupérieures des ailes de. cette
« même couleur, mais terminées de blanc;, la
„ gorge blanche ;■ la-poitrine & tout le deffous du
3 1 corps d’un cendré moins foncé que le deffus ,
3) avec des traits blancs fur. la. poitrine. & les.
3i côtés, ce. qui forme une efpèce de grivelure ;
3} ,1e- bec & les pieds bruns ». 1
O n ia trouve dans la Guiane Hollandoife.
La defcription eft copiée de M. de Mont-
beillard. Genre X L 11.
SIZERIN.
Petite linotte de'vignes. P l. enl. l 'fl 3 J%•' a*.
B r i s s . tom. I I I , pag. 138 , genre X X X 111.
M. Briffon regarde cet oifeau comme ayant plus
de raport avec la linotte qu’avec aucune autre e fpèce
: Gefner , M. de Montbeillard & le doâeur_
Lottinger, très-bon obfervateur , lui' en trouvent
davantage avec le tarin ; Aldrovande le rapporte
au chardonneret. Au milieu de ces différentes- opinions'je;
ri’en1 embrafte aucune , ne connoiffant le
fi\erin que'par; les defcriptions qu’on en a faites ;
mais quels que foient les divers fentimens à fon
égard, cela ne change rien à fes caraâères ef>-
fentiels & génériques ; c’eft un oifeau qui a les
raports principaux qui conviennent au moineau y
qui èft du même genre , & qui par une conformation
particulière du’bec & deTenfemble de tout
le corpsi reffemble plus à la linotte, au tarin ou
au chardonneret, qu’aux Autres petits oifeaux ; il eft
ordinaire dans ces rapdrts indécis que les avis
varient, parce que tout le-monde ne voit pas les
L ejts^erm èft un peu plus petit que la linotte : il
a le fommet de la tête d’un beau rouge ; le refte
de la tête , le deffus du cou , le dos , le croupion,
les couvertures du deffus de la queue , les plumes ,
fcapulaires & les côtés, variés de gris-rouffeâtre
& de brun ; de chaque côté de la tête entre l’oeil
& le bec Une tache brune ; une autre tache, de la
même couleur &plu s large fous la gorge ; la poitrine
, le haut du ventre rouges ; le devant du cou ,
le' bas ventre , les jambes , les couvertures du
deffous de la queue d’un blanc rouffeâtre ; les
couvertures du deffus des ailes brunes , bordées
de roux-clair j les pennes dés ailes" 8t de la queue
brunes, bordées de gris - blanc; le bec jaunâtre ,
brun, à fa pointé ; les pieds de cette derniere couleur
& les ongles noirâtres.
La femelle n’à point de rouge à. la poitrine ni au
ventre, & celui du fommet de la tête eft moins vif.
Le Jiçerin eft de paffage, mais fes émigrations-
n’ont pas lieu tous les ans , elles ne font pas regu-
; Itères ; on ne le voit en France que tous les cinq,
fix ,. quelquefois fept ans ; il fe p la ît, fuivant
M. Linné, dans les lieux humides-plârités d’aulnes
il pouffe fe r excurfions fort avant vers le Nord
il arrive' dans nos provinces en grandes troupes,
fe répand dans les bois , fé tient fouvent fur les-
chênes, y grimpé comme les méfauges , & comme
elles il fé balance à l ’extrémité des petites bran ,
ches. M. Frifch affure qu’il paffe en Allemagne
en oftobre & novembré , & qu’il .repaffe en'fé-
vrier ; cette marche régulière indique une émigration
annuelle dont les termes nous font inconnus ,,
5c c’eft fans doute quand quelque caufé en interrompt
le cours , que les foerins arrivent dans les
lieux où ôn-ne les voit que par1 intervalles ; tels peu- -
vent- être' un froid extraordinaire , une difette
inattendue 4an% les lieux qu’ils ont- coutume de
fréquenter ; tel aüffi peut être un vent qui les
contrarie conftamment,, avec force & tenue dans
leurs voyages', càr lès oifeaux peuvent être comparés
à d e s vâiffeàux, leurs troupes au moment,
du paffage , à une flotte à la voile ,. que les vents
forcent de relâcher à des endroits qui n’étoient pas-
le lieu de fa deftination.-
SM1R R 1NG.
Poulé-faltane nhtffi. Briss. tom. V , pag. 534,
genre tX X X V U .
Smirring ou: fihmirring , eft le nom Allemand
d’un oifeau d’e au , décrit d’abord par Gefner 8 t
depuis par un grand nombre d'auteurs. Son front
eft couvert d'une membrane nu e, épaiffè , d’ürt-
, j aune-pâle ; le refte du deffus de là tete, le cou
& le deffus' du corps , font d’un roux varié de
tachés noirâtres1; les joués , la gorge & lé deffous -
dii corps font 'blancs ; les couvertures du deffus-
I des ailes fontrouffes, tachetées de noirâtre & dé
| cendre.- brun, ôt bordées au haut d’un rouge de