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dans les marécages & les rofeaux. Uefpèce- n’en
eft pas bien commune & elle eft erratique , comme
tous les hérons j c’eft-'à-dire que les individus paffent
fucceffivement d’un lieu à un autre, fans fuivre de
marche réglée ni l’ordre des faifons.
L ’oifeau repréfenté, pl. enl. 9 39 , fous le nom
d epouacre de Cayenne, ne diffère du précédent,
qu’en ce que le brun du deffus du corps eft plus
foncé , que les couvertures du defious de la queue
& la gorge font blanches ; que le deflbus du corps
eft tacheté comme Je de-fins, mais de brun fur fond
blanchâtre. Cette variété , qui . ne paroît que le
produit du climat, fe trouve à ta Guiane, &
encore plus communément à la Louiftane.
P o u a c r e de Cayenne. P l. enl. oto .Voyez
P o u a c r e .
POU CH A R I. Voye^ P i e - g r iê c h e g r i s e .
PO U IL LO T ou CH AN T R E .
P L enl. 6 5 1 , fig. 1.
B r is s. tom. 111, pag. 4 7 9 , <renre X L .
Chantre ou chanteur. B e l . hijl. nat. des o if., pag.
■ 344 » fig• ibid. 6» port, d’oif. ,pag. 86.
Tuit, tuit, d après fon chant dans plufieurs de
nos provinces.
Fénérotet, en Bourgogne ; fretillet , en Champagne
; fifi , en Provence.
Le pouillot eft un des plus petits oifeaux qui fe
trouvent en Europe ; cependant il y habite dans
la plupart des contrées & du côté du nord jufqu’en
Suède. Il eft de paffage : il arrive au printemps, êt
fe retire en automne, probablement dans les contrées
méridionales ; car il fe nourrit d’infeéles &
de moucherons ; en été il fe tient dans les bois & en
automne il fréquente les vergers & les jardins ,
où il trouve plus tard de quoi vivre. Il eft continuellement
en mouVement, & même pofé il a
une forte de frétillement dans la queue : c’eft de
ces habitudes qu’il a reçu différentes de fes dénominations
, comme d’autres expriment ou le fon
ou la continuité de fon chant ; ce n’eft en automne
que la répétition de ces fons tuit, tuit.,
qu’il ne celle de faire entendre ; mais il a en été
un ramage cadencé & filé , affez agréable , qui lui
a valu le nom de chantre , plutôt cependant parce
qu’il chante fouvent qüe parce qu’on l’a regardé
comme le chantre par excellence entre les oifeaux.
Il fait fon nid avec beaucoup de foin ; il le place
dans le plus épais des buiffons ou dans une touffe
d’herbes ; il le confirait de moufle en-dehors , &
en-dedans il le garnit de laine & de crin ; il lui
donne la forme d’une boule , enforte que n’y ayant
d’ouverture que celle que la femelle recouvre -, la i
chaleur fe trouve concentrée de toutes parts ; la j
ponte n’eft que de quatre ou cinq oeufs, ce qui
eft peu pour un aufli petit oifeau ; ils font d’un
blanc-terne , piquetés de rougeâtre; les petits ne
quittent le nid que quand ils font en état de voler ;
aifement ; ce qui peut faire croire que les pontes
ne font pas beaucoup répétées : cette raifon _& le
petit nombre des oeufs, .font caufe que les indi-
P O U
vidus de cette efpèce ne font pas très-nombreux -,
oi. beaucoup moins à proportion que parmi les
autres efpèces d’une taille .aufli petite.
Le pouillot n’eft-pas plus gros que le roitelet',
mais il eft plus fwelt & d’une forme plus dégagée ;
le deffus de la tête , le derrière du cou &. tout le
deffus du corps font d’une couleur d'olive-claire ;
la gorge ^le devant du cou & tout le deffous du
corps font jaunâtres ; il y a de chaque côté de la
tête un trait tranfverfal de cette même couleur qui
paffe au-deffus des y e u x ; les pennes des ailes &•
celles de la queue font d’un cendré-brun , bordées
extérieurement de couleur d’olive-claire ; la queue
eft un peu fourchue ; le bec les ongles font
bruns ; les pieds jaunâtres.
La femelle eft en-deffus du corps d’une couleur
d’olive plus rembrunie, que le mâle ; elle a le bas-
ventre blanc-& les pieds noirâtres.
P o u il l o t ( grand ).
C ’eft une efpèce nouvelle , décrite par M. le
comte de Buffon , qui l’a reçue de Lorraine. Il eft
du même genre que le pouillot proprement dit , &
d’un tiers plus grand ; il a la gorge blanche,'un trait
tranfverlalde cette même couleur de chaque côté de
la tête au-deffus de l’oeil ; « une teinte roufféâtre,
» fur un fond blanchâtre ', couvre la poitrine & le
» ventre ; la même teinte forme une large frange
” fur les couvertures & les pennes de l’aile , dont
» le fond eft de couleur noirâtre ; un mélange de
» cps deux couleurs fe montre fur le dos &. • la
» tête : du refte , ce pouillot eft de la même forme
” que le petit pouillot commun. »
M. Briffon & W ilhugby parlent d’un autre pouillot
parfaitement femblable au pouillot proprement dit j
fi ce n’eft qu’il eft du double plus grand, fine
différence aufiï confidérable dans la taille permet-
elle de le, regarder , comme une fimple variété , ou
feroit-ce une race plus grande dans l’efpèce du
pouillot? M. le comte de Buffon croit.; que Wil-
hugby , qui a indiqué ce pouillot, pourrait l’avoir
confondu avec la fauvette de rofeaux ; mais Wil«'
hugby eft un "auteur fi exaéf, qu’il eft difficile de
le foupçonner de méprife , d’autant plus'qu’il con-
noiffoit la fauvette de rofeaux , qu’îl en parle fous
le nom de falicaria gefneri. Ornith. ,pag. 15 8 , &
du grand pouillot , fous le nom- de regulus non
crifiatus major , pag. 164 ; enfin il appelle le petit
j pouillot , afilus bellonii..
P O U L . Voye^ R O I T E L E T .
P o u l de Penfylvanie. Voyer r o it e l e t .
POU LE A C INQ D O IG T S . Voye{ C oq.
P o u l e a d u v e t du Japon. Voye^ C o q .
P o u l e d’Afrique. Voye^ P e in Ta.d e .
P o u l e d e C a m b o g e . Voye^ C o q .
P o u l e d ’ e a u .
PL enl. 877.
B R 1 s s. tom. V I , pag. .3 , pl. 1 , fig. 1. le mâle ,
fig. a la femelle, genre L X X X V 1U.
Gallinula çhloropus., en Latin , par le plus grand
nombre des auteurs ;
P O U
Crnmon water-hen, en Anglois ;
iLokofska :, en Polonois. r \ '
Les poules d’eau , ainfi nommées du raport général,
ÔC cependant très - éloigné de leur forme
avec la poule proprement dite , composent un genre
d’oifeaux aquatiques , qu on reconnoît; aux caractères
fui vans : . ***
Les poules d'eau ont quatre doigts , trois devant ,
un derrière , garnis dans toute leur longueur de
membranes fendues & fimpies :
Le bec droit & pointu :
. Le bas.de la .jambe dégarni de, plumes :
Le front n.ud & couvert feulement d’une membrane
épaiffe.
Elles ont de plus le corps comprimé par les
côtés, & elles reffemblent .à cet égard aux râles,
avec lefquels elles ont - en général beaucoup de
raports , mais dont elles diffèrent, fur-tout en ce
que les raies ont le bec plus long , moins épais &
qu’ils n’ont pas le front dégarni de plumes. Elles
vivent au bord des eaux, le long des rivières & -
près des étangs ; elles nagent très-bien, & cependant
elles ne fe mettent pas à l’eau fort fouvent ; mais
elles ne font point de difficulté de s’y ;jetter pour
traverfer d’une rive à l’autre , & quelquefois
pour chercher de la nourriture. Elles virent de
poiffons, d’infeéles &. de plantes aquatiques ; leur
vol n’eft ni élevé ni rapide , ni foutenu, & elles
volent les jambes pendantes : leur fureté confifte
dans leur foin. & leur adreffe à fe cacher parmi
les joncs & les rofeaux ; elles y paffent la plus
grande partie de la journée, & ce n’eft guère que
le foir & pendant la nuit qu’elles fe hafardent lur
la furface des eaux où elles feraient trop expofees
à la vue pendant, le jour. Cette vie retirée & ce
foin de fe cacher étoient riéceffaires à un oifeau
pefant, fans défenfe & fans moyen de fe foufi-
traire à la pourfuite de l’homme & des. oifeaux
de proie : la retraite & l’obfcurité font les ref-
fources . & la fauve-garde du foible. Les poules
d’eau placent leur nid fur le rivage, très-près de
l’eau ; elles le compofent d’une grande quantité de
joncs feçs, groflïèrement amoncelés : les. petits
fuirent leur mère fort peu de temps après être nés ,
& apprennent bientôt à fe paffer de fes foins ;
c’eft par cette raifon que ces oifeaux font jufqu’a
ti.ois pontes par an. On prétend que pendant l’incubation
la femelle quitte très-peu fon nid dans
le jour, &. que lorfqu’elle fe. lève le foir , pour
chercher dé la nourriture , elle couvre avec du
jonc ou des rofeaux fecs les oeufs qu’elle confie
pour quelques tems aux foins de la nature : elle
ufe , dit-on , de cette précaution toutes les fois
qu’elie quitte fon nid. • .
, Non-feulement le genre de la poule d’eau fe
trouve dans les deux continents, mais plufieurs des
mêmes efpèces fe rencontrent dans tous les deux.
Ces oifeaux font généralement connus dans toute
l’Europe , & la poule d ’eau proprement dite , qui
fe trouve en France , m’a été apportée de la
P O U 395
Louifiane par M. Lebeau. M. Lepage du Pratz
avoit déjà compté cet oifeau au nombre de ceux
qui vivent à la Louifiane. Si l’on en croit les'
voyageurs , nos poules d’ eau habitent pretque
tous les climats ; mais on doit l’entendre du genre
& non des efpèces, jufqu’à ce que les voyageurs
aient décrit les poules d ’eau qu’ils peuvent obierver
dans les différens pays.
Nous; connoiffons en France deux efpèces de
poules d ’eau ; on les trouve également en été fur
le bord des eaux qui arrofeht les plaines & fur
les rivages des lacs Ôc des ruiffeaux qui font fur les
montagnes ; mais en hiver elles del’cendent généralement
dans les plaines, & elles cherchent les
eaux qui gèlent plus tard , ou les fources qui ne
gèlent pas : ainfi , fans être oifeaux de paffage , elles
font fujettes à de courtes émigrations réglées par
les faifons.
La poule d’eau proprement dite , eft de la groffeur
d’un poulet de fix mois ; fa longueur , du bout du
bec à .celui' des pieds , eft de*quatorze polices fix
lignes ; fon vol d’un pied fept pouces , & fes ailes
pliées s’étendent jufqu’aux deux tiers de la longueur
de fa queue ; la tête, la gorge, le cou & la poitrine
font noirâtres ; le ventre , le haut des jambes
& les'côtés font d’un cendré très-foncé, avec
quelques nuances de blanc à l’extrémité des plumes,
fur-tout vers le bas-ventre : quelques-unes des
plumes des cô:tés font de plus marquées d une
large & longue tache blanche dans la direélion
du tuyau;-tout le deffus du corps eft d’un brun-
olivâtre; les couvertures intermédiaires du deffous
de la queue font noires & les latérales font blanches ;
le bord de l’aile eft de cette dernière couleur , &
les pennes dont elle eft compofée font en-deffous
d’un -cendré-brun / & d’un brun brillant en-deffus ;
la plus extérieure eft bordée de blanc ; la queue
eft d’un brun obfcur ; la membrane qui couvre le
front eft d’un rouge très-foncé ; le bec eft de cette
même couleur , mais fa pointe eft d’un verd-jau-
nâtre ; un cercle rouge & étroit entoure le haut
de la portion de la-jambe , qui eft dénuée de
plumes ; les ongles font verdâtres.
La femelle, un peu plus petite que le mâle , a
des couleurs. plus foibî'es , plus de blanc fur les
côtés & la gorge entièrement blanche.
Lgs poules d’eau font un manger médiocre &
peu recherché.-
11 ne fera pas inutile d’obferver en général, que
nous avons indiqué pour un des caraélères des
poules d’eau d’avoir les doigts garnis de membranes
fendues & fimpies. Ges expreffions, empruntées
de M. Briffon, défignent des membranes qui ne
s’étendent pas d’un doigt à un autre , comme celles
du canard, par exemple , qui ne font pas tef-
tonnées dans leur longueur, comme celles de la
foulque ou morelle, & c’eft en effet principalement
par ce caraétère des membranes, que l e s d'eau
î 1 diffèrent des foulques,
D d d i j