
puifqu’ils ne quittent pas les lieux où ils ne trouvent
pas les mêmes commodités, & que la fin de lamau-
. vaife faifon où les premières influences du printemps
font éprouver au merle le befoin de propager ; il
fait fon nid dès le commencement de mars , quelquefois
dès la fin de février ; il le place fur des
buiflons ou des arbres b a s d a n s des fourées, à
quelques pieds de terre ; il le compofe de moufle
fortifiée en-dehors de terre détrempée & le garnit
en - dedans de paille , de brins d’herbes*, de crin
& de laine ; la femelle fait deux ou trois pontes
par an ; la première de cinq à fix oeufs & la fécondé
de quatre ; ils font d’un verd - bleuâtre
avec des taches confufes & brouillées de couleur
de rouille ; elle les couve feule & le mâle ne
contribue aux foins de la couvée qu’en apportant
de la nourriture à la mère pendant l’incubation,
& aux petits quand ils font nés.
Le merle a naturellement pour chant une forte
de fifflement court qu’il repète fouvent, fur-tout
le foir & le matin, & qu’il fait entendre plus fréquemment
lorfque le ciel eft fombre, qu’il fait
humide & qu’il tombe une pluie douce ; il fiffle
depuis le commencement du printemps jufqu’à*
l ’automne & recommence fon chant à la fin de
l ’hiver ; pris jeune on l’accoutume aifément à l’état
de domefticité, il devient familier & il apprend
à fiffler & à parler ; on le nourrit de chenevis
écrafé mêlé avec de la mie de pain & du lait
caillé; il mange auflï de la viande crue ou cuite
quand on lui en donné de hachée : maïs il eft
pétulant & tourmente les autres oifeaux fi on
l’enferme en commun avec eux dans une volière ;
c’eft pourquoi on ne peut guère que le tenir à part.
Le merle, dans l’état de liberté, paffe pour être j
fin , mais il n’eft que fauvage ; il fuit l’homme de !
loin ; il l’évite & il eft par cette raifort difficile
de le furprendre à la chafle , mais il donne dans
les pièges &. on le prend au lacet, au cole t, & c .
Sa chair eft fort inférieure à celle des grives , ou
plutôt fa qualité dépend ' des alimens dont il fe
nourrit ; dans les contrées où il ne vit que de
baies de genièvre pendant l’h ive r, comme dans
les environs de Paris, fa chair a une amertume
qui la rend très - defagréable, mais dans les pays
méridionaux où il trouve des oliv es , des baies
de myrte & d’un grand nombre d’autres arbuftes,
elle eft eftimée autant que celle des grives : les
pépins de pomme & de grenade paffent pour
être un poifon pour lès merles, danger auquel ils
font en partie fréquemment expofés dans nos provinces
méridionales , fi le fait eft vrai. C ’eft une
opinion fans fondement, qu’il n’y a rien de fi rare
que de trouver des merles blancs ; il eft au contraire
aflez ordinaire d’en voir de’tout blancs ou
qui font au moins variés de cette couleur ; le blanc
de ceux dont le plumage eft uniforme , eft fale &
grifatre , & il eft au contraire net & très-pur fur
ceux qui n’en font que variés pu qui n’ont de
blanc que fur quelques parties.
M e r l e a c o l l i e r . P l. enl. <fi6.
B r i s s . tom. 1 1 , pag. 3 3 5 .' Voye^ M e r l e a
PLASTRON BLANC.
M e r l e a c o l l i e r d’Amérique. Voye? F e r
A CHEVAL.
M e r l e a c o l l i e r du Cap de Bonne-Efpé-
rance. P L enl.
B r i s s . tom. 11, pag. 299. V. P l a s t r o n n o i r de
Ceylan.
M e r l e a c r a v a t e de Cayenne.
PL enl. 560 , fig. 2.
Lorfque M. de Montbeillard faifoit l ’hiftoire
des merles, M. le comte de Buffon n’avoit point
encore écrit furiesyô«/7nï/ïr?\f,*cesoifeauxn,étoient
pas même bien connus ; on les regardoit comme
des merles à queue courte & à longs pieds ; c’eft
donc avec fondement que M. de Montbeillard en
a placé plufieurs parmi les merles, fuivant les
notions &. les connoiffances qü’on avoit alors ;
mais aujourd’hui qu’on eft inftruit fur l’hiftoire
de çës oifeaux, ils doivent au moins faire une
feétion dans le genre des merles & celui que M. de
Montbeillard avoit appellé merle à cravate J e
Cayenne doit être rapporté, comme variété , à
l’efpèce de fourmilier que M. de Buffon a nommé
palikour. Cette obfervatîon eft conforme à la note
que ce fçavant donne lui-même fur cet objet en
faifa-nt l’hiftoire du palikour, & en rectifiant les
notions du temps où M. de Montbeillard é cri voit
fur les merles. Ainfi la dénomination de merle à
cravate de Cayenne , de petit merle brun à gorge
roujfe de Cayenne-, de merle roux de Cayenne ,
doivent être rayées du catalogue de l’ornithologie,
& il faut chercher l’hiftoire de ces oifeaux aux
articles fourmilier & palikour.
M e r l e a c u l j a u n e du Sénégal.
P L enl. 3 17 .
A juger de ce merle d’après la figure qui le
reprefente , il eft un peu moins gros que le nôtre :
la tête & la gorge font noires , le refte du plumage
eft d’un brun-foncé fur les parties fupérieur^s & d’un
brun-clair fur les parties inférieures ; les couvertures
du deffous de la queue font jaunes ; le bec eft noirâtre
; les pieds font d’un brun-rougeâtre. Genre X X I J.
M e r l e a g o r g e n o i r e dé Saint-Domingue.
P L enl. 5 59. - 5
Il eft à-peu-près de la*groffeur du mauvis : une
plaque noire couvre la gorge, defcend en pointe
fur le haut du cou & s’étend fur les côtés de la
tête au-deffous des yeux ; le refte du devant du
cou & le deffous du corps font d’un jaune olivâtre
, avec des mouchetures noires fur le milieu
de la poitrine & . du ventre ; le même jaune-
olivâtre borde la plaque noire de la gorge , remonte
au-deffus des yeux & colore les petites
plumes qui couvrent la bafe du bec en-deffus ;
le refte de la tê te , le derrière du cou & le deffus
du corps font d’un brun-olivâtre ; le croupion eft
du même jaune que le deffous du corps, & cette
couleur forme encore fur chaque aile une bande
îranfyerfale ,
tranfverfale, étroite au-deffus des grandes couvertures
qui font noirâtres ; les pennes des ailes font
d’un gris-brun , ainfi que celles de la queue, dont
les latérales font bordées extérieurement de noirâtre;
le bec & les pieds font noirs.
Cet oifeau, à en juger d’après la planche enluminée
, n’a pas le be.c du merle , mais celui du
troupiale ; & c’eft auflï dans ce genre où il; doit
être placé ; il s’eft ’trouvé, en grand nombre parmi
les oifeaux qui ont été . fouvent envoyés de la
Louifiane ; c’eft certainement un troupiale , & ce
ne peut être que par méprife qu’il a été placé- parmi
les merles.
M e r l e a g o r g e r o u g e . E dw. g l.pa rt. 11,
pag. 120 , ch. L V l l y pi. 267.
Dénomination qu’EdwarS donne très-improprement
à un tangara. Voye^ B e c -d’à r g en t .
M e. r l e a l o n g u e q u e u e du Sénégal. Fbyei
LV E RT DORÉ. ,N
M e r l e a p l a s t r o n b l a n c .
Merle à. collier, pi. enl. 516.
Idem. B r is s . tom. I l , pag. 3 3 5 , genre X X II.
Merleau collier. B e l . hift. nat. des pif.pag. 3 18 ,
fig. Ibid.
Idem, idem, portr. d>o if pag. 79.
Suivant M. de Salem e-, merle;, terrier , merle
buijfonier ; en différons endroits , torçol noir ; dans
l’Orléanois, merle gris, merle d'Efpagne , merle de
Savoie.
Le merle à plaflron blanc eft un peu plus gros que
le merle commun : tout fon eorps eft couvert de
plumes noires, mais d’un noir, moins foncé que
celui du merle, & elles font très-légèrement bordées
de gris-blanc : il y a en-devant, fur le bas du cou,
au haut de la poitrine , une large plaque demi-circulaire
blanche ; les pennes des ailes: fo,nt d’un
brun-noirâtre ; celles de la queue font de la même
couleur , & la plus externe, de chaque côté , eft
légèrement bordée de gris; le b.ec eft noirâtre, &
la bafe du demi-bec inférieur eft blanchâtre ; le
palais & les coins de l’ouverture du bec font jiaunes ;
les pieds & les ongles font bruns., .
Suivant M. Briflon , la femelle ne diffère du
mâle qu’en ce que la plàque blanche ou le collier
eft très-peu apparent ; mais M. de Montbeillard
regarde , comme la femelle de cette efpèce, l’oifeau
que M. Briffon a décrit, rom. / / , pag. 232 , fous
le nom de merle de montagne , qu’il a fait repréfenter
p i. X X I , fig. I , &. que plufieurs. auteurs, tels qu’Al-
drovande, Wilhugby, Ray , & c . ont, ainfi que
M. Briffon , diftingué du merle à collier. Ces deux
merles ont en effet beaucoup de raports , & celui de
montagne paroît à peine différer de la femelle du merle
à collier ; cependant il eft un peu plus petit ; le gris
qui borde les plumes eft plus étendu &. marqua
. davantage ; les pennes des ailes font bordées de
blanchâtre ;> toutes celles de la que u e Fo nt noires-;
;4a plaque qui. eft au bas du. cou > eft d’un. gris-
noirâtre avec une teinte de rouffeâtre ; le. bec eft
(entièrement noirâtre. *
Hiftoire Naturelle, Tome ï f
Au fentiment des auteurs, aux différences ob-
fervées entre les deux merles, il faut ajouter que le
merle, de montagne n’eft pas bien rare aux environs
de Paris pendant l’hiver que durant douze ou
quinze ans que j’ai fu iv i, avec aflez d’exaétitude,^ le
marché où.on expofe le gibier en vente à Paris, j’y
ai vu fréquemment l’hiver des merles de montagne, &
pas un feul merle à collier. Ces differentes obferva-
tions réunies font au moins des raifons de douter
que le merle de montagne foit la femelle, de celui
à collier ; il fer.oit bien extraordinaire qu’il n’y eut
ou que des Femelles, pu des jeunes males'de cette
efpèce qui vinffent dans nos contrées ; mais il fau-
droit réfoudre,la difficulté par le mqyen de l’anatomie
; fi , parmi les merles de montagne , il fe trouvoit
des.mâles & des femelles , ce feroit certainement
une efpèce à part, ou au moins une race diftinéte ,
à moins qu’on ne penfât qu’il ne nous viendroit que
de jeunes mâles ; quoi qu’il en foit -, il eft prouve
par le fait que les merles J e montagne dè.fc.endent
dans la plaine pendant l’hiver , au lieu que dans
la belle faifon , ils fe fixent fur les lieux élevés ,
ainfi que le merle à collier ; ceux-ci arrivent en octobre
dans les ‘provinces où ils font connus, telles
que la Bourgogne, la Lorraine , le Dauphine, &c»
par bandes peu nombreufes.de douze a, quinze »
ôc ils fe retirent vers les montagnes au printëmps ;
ils font communs, en été fur les Alpes ., fur les
montagnes d’Auvergne. On les trouve fur celles
de Suède, d’Ecoffe , de la Grèce, Sc par confe-
quent l’efpèce eft très-répandue. Suivant M. Salerne,
il refte quelqu’uns de ces merles en ete dans la foret
d’Orléans , & on en a trouvé des nids ; it$ et oient
conftruits comme celui du merle ; ils contenoient
cinq, oeufs colorés comme les fiens , & ils etoient
pofés contre terre au pied d’un bùïflqn.
Merle a tête noire du Cap de Bonne-
Efpérânce. Voye^_ Casque-no ir .
Merle a ventre orangé du Sénégal. PL
enl. 358. Vbyei Oranv.ert,
Merle blan c . Voye%_ Merle.
Merle bl eu.
Merle folitdire d’Italie , pi. enl. 2<J0.
Merle bleu. Briss .tom. 113pag. 282, genre X X 1L
Moineau folitaire. E dw. tom. 1 , pag. & pL 18 .
Merle bleu. B e l . Hift. nat. des p if. pag. 3 16 ,fig r
Ibid.
Idem, idem. port, d’oif. pag. 79.
Le merle bleu eft un peu plus petit que le merle.
commun: il a cependant les ailes plus longues ;
elles s’étendent , étant pliées aux deux tiers de fa
queue : fon vol eft d’un pied deux à trois lignes ;
tout lé corps eft couvert, ainfi que la tete & le.
cou, de plumes d’un cendré-bleuâtre, rembruni
vers l’extrémité de chaque plume & tirant fur le
blanchâtre à leur p o in t e le s pennes des ailes font
brunes ,, bordées de cendré-bleuâtre du cote exte-
, rieur; celles de la queue font noirâtres & bordées en-
[ dehors de bleuâtre ; l’iris eft de couleur de noifette ;